La cuillère

Ce livre se déguste comme un dessert aux multiples saveurs.
Je reprendrais la critique du Figaro, qui lui va si bien : "Fantasque, rêveur, tendre, et pudique".
J'ai aimé le style faussement naïf et très attachant.
Une seule petite ombre : Pendant les 3/4 du livre, on ne voit pas où l'auteure veut en venir, ce qui un peu déstabilisant, et ce n'est qu'à la fin que l'on rapproche les pièces de ce puzzle.

Lu dans le cadre du prix des lecteurs des Escales du Livre de Bordeaux 2021.
Une jeune galloise, Seren, à ne pas confondre avec une jeune anglaise, part avec la vieille Volvo familiale vers le continent français. Elle vient de perdre son père brutalement. Elle part avec une petite cuillère, qui est l'un des derniers objets utilisés par son père avec son décès. Elle va alors enquêter sur ce talisman paternel. D'où vient elle, est elle attachée à une histoire familiale ?? Nous allons apprendre avec elle, l'histoire des cuillères, dans les pages d'un livre qu'elle emmène avec elle, "Mémoires de collectionneur" du Colonel Montgomery Philipps . Elle emmène aussi son carnet de dessin, car elle aime dessiner et rentrera peut être à la rentrée dans l'académie de dessin. Elle va faire d'étranges rencontres sur les routes de Bourgogne et arriver dans un château avec de drôles d'occupants : la vielle grand mère, qui perd un peu la tête, et qui semble troubler face à cette jeune fille et sa cuillère, sa fille, latiniste et qui donne des cours d'alphabétisation aux migrants du village voisin, un jeune journaliste en vacances sabbatiques pour tenter d'écrire un roman, en sorte de résidence d'écriture dans ce vieux château.
Une famille à la Pennac, avec une mère qui a eu trois maris et qui est la responsable d'un hôtel au pays de Galles, son demi frère, un grand frère mais qui restera petit dans sa tête, ses grands parents..
Ce premier roman foisonne de personnages touchants, de situations drolatiques; décalées,.
Ce texte se lit délicatement, avec un sourire aux lèvres et on s'attache à cette jeune fille, à ses aventures, à ses rencontres. Et vous ne regarderez plus certains petits objets semble t il anodins de la même façon.

La famille de Seren gère l'hôtel des Craves au Pays de Galles. Ses grands-parents, sa mère, ses demi-frères et Peter son père, chacun y a son utilité et ses fonctions. Tout semble aller au mieux jusqu'au décès soudain du père dont la dernière phrase restera à jamais « Je file indubitablement vers l'âge où l'on dort en chaussettes ».

Dans la chambre où repose le défunt, le moment de sidération passé, Seren est obnubilée par une cuillère d'argent posée sur sa table de nuit. D'où vient cet objet brillant, ciselé, inconnu ?

Seren se rêve artiste, elle dessine sans fin ladite cuillère, puis décide de découvrir sa provenance. La question devient obsessionnelle, Seren n'a qu'un issue, tenter d'en trouver l'origine pour déchiffrer cette énigme qui la perturbe. Il semble bien qu'elle doive pour cela traverser la manche, car l'argenterie, les gravures, les dessins sont caractéristiques d'une époque et typiques des possessions de la bourgeoisie française.

Seren embarque dans la Volvo de son père, jusque dans le Morvan, puis en Bourgogne, à sa rencontre… Une fuite pour se retrouver, pour accepter la perte d'un père, le chagrin de l'absence ?

Car c'est bien son père qu'elle va tenter de comprendre et sans doute de mieux connaître, à travers cette quête aussi loufoque qu'indispensable. de château en château, de rencontre en déception, d'espoir en surprise, la joie mais aussi le deuil sont peut-être au bout du chemin.

chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/10/12/la-cuillere-dany-hericourt/
Lien : https://domiclire.wordpress...

Un roman initiatique dans les années 1980, un voyage réparateur qui est très plaisant à suivre. On y trouve la France rurale de l'époque, épicé du décalage culturel subi par l'héroine, jeune galloise bien émancipée.
J'ai trouvé une série de personnages bien dépeints et vivants (il y a un mort et des dessins, j'aurais pu choisir une autre tournure ...), et une histoire attachante. Il y a quelques zones un peu floues dans la narration, mais cela n'est pas gênant.
Le travail de traduction (franco-anglais-gallois) a dû être un exercice acrobatique, mais très réussi !

Le périple d'une jeune galloise pour retrouver l'origine d'une cuillère qui a priori n'a rien à faire dans la maison familiale. Ce périple va emmener la jeune Seren sur les routes de France et sera riche en rencontres insolites ou émouvantes.

Un roman d'apprentissage, tout a fait agréable à lire; le style est assez direct, souvent drôle, parfois émouvant et touchant. Beaucoup d'originalité et d'humour. Un livre rafraichissant et réjouissant.

Est-ce que vous vous imagineriez vous lancer dans une quête incertaine, à des centaines de kilomètres de chez vous, pour tenter de reconstituer l'histoire d'une petite cuillère en argent ? Non ? Moi non plus. En cela, Seren n'a pas volé son statut d'héroïne de roman ! Mais au-delà de l'épopée loufoque, le voyage de la jeune galloise à travers la France prend rapidement une tournure initiatique. On la voit apprendre, évoluer et s'affirmer tout au long de cette histoire. J'ai beaucoup apprécié ce roman, à la fois léger et bien plus profond qu'il n'y paraît.

Seren, à l'aube de ses 18 ans, vit la mort de son père. Alors qu'il vient de mourir, elle fixe son attention sur une cuillère posée sur le chevet du défunt. Inattendue dans l'environnement de l'hôtel où Seren a grandi entourée de ses parents et frères, Dai et Al, cette cuillère devient une obsession que Seren ne cesse de dessiner. L'obsession est telle qu'elle part à la découverte de l'origine de cette cuillère et cette quête initiatique l'emmène sur les routes de France où son drôle de road trip aboutit dans un château en Bourgogne.

« Ma découverte de la cuillère est assez semblable à sa métaphore du colibri de Cayenne.
D'un coup, je la vis, et le monde changea. Cependant, je ne questionne pas tout. »

Couverture du livre « La cuillère » de Dany Hericourt aux éditions Liana Levi
Ce récit est atypique et Seren incarne parfaitement le mélange d'humour et de poésie que l'on retrouve au fil du récit. L'humour est bien présent malgré le thème initial du deuil du père et il rend le regard sur les Français parfois cocasse. Seren, la Galloise, apporte un véritable vent de fraîcheur parmi les Gaulois.

Ce récit, c'est la découverte de mon pays à travers le regard artistique et poétique de Seren mais la cuillère n'est pas seulement une plongée dans l'histoire de l'argenterie française, elle est aussi le fil d'Ariane ou plutôt de Seren vers ses origines et son histoire familiale, lui permettant de faire le deuil de son enfance et de ce père parti avec des secrets laissés sur une table de chevet.

Si le récit est plaisant, je regrette cependant que les dessins évoqués au fil de la plume n'apparaissent pas au fil des pages. Cela aurait été un plus bien agréable à ce récit.

En résumé : troisième lecture dans la première sélection du Prix des lecteurs Privat 2021 et je vous parle bientôt du quatrième 😉

{ Petite chronique en deux coups de cuillère à pot }

Prenez une cuillerée d'excentricité, ajoutez-y une cuillère à soupe de témérité mélangée à une bonne cuillère à café d'humour. Touillez vigoureusement l'ensemble (n'y allez pas avec le dos de la cuillère donc) : voici Seren, l'héroïne galloise du jubilatoire premier roman de Dany Héricourt !
De l'hôtel où elle a grandi (je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle est née avec une cuillère d'argent dans la bouche, quoique...) aux châteaux bourguignons, embarquez dans sa Volvo, « cadeau d'outre-tombe » de son père trépassé, et suivez les pérégrinations de cette jeune artiste en herbe. Guidés par une mystérieuse cuillère (!) et les « Mémoires d'un collectionneur » du Colonel Montgomery Philipps, vous suivrez les traces d'une histoire familiale longtemps endormie.
C'est vif, drôle et décalé, comme une brise de légèreté, salutaire par les temps qui courent.

Le ton est un rien décalé, ce qui donne du relief à cette histoire somme toute banale.
Le roman traite du deuil et du passage à l'âge adulte avec douceur et réalisme. Il évoque aussi la mémoire familiale sous des formes différentes et touchantes.
La résolution du mystère de la cuillère est un peu trop facile à mon goût : tout à coup, la vieille Madeleine retrouve assez d'esprit pour livrer son histoire .
En bref, un livre rapide et agréable à lire mais pas inoubliable.

Belle histoire, sensible, humaine.
Notre héroïne découvre une cuiller au chevet de son père qui se meurt.
L'objet ne lui dit rien et pourtant il est singulier : son argent est parsemé de gravures originales.
Alors, ayant l'intuition que ce couvert est porteur de sens, l'héroïne part sur ses traces, dans un autre pays, et va à la rencontre de l'histoire de son père qu'elle ne connaissait pas si bien que ça...
L'écriture est agréable, fluide et le roman se lit facilement et avec plaisir ! L'auteur fait preuve de beaucoup d'inventivité et l'originalité des situations ou des caractères et un plus. L'histoire se termine, comme on l'espère, avec une bonne grosse dose d'émotions...