Voilà un polar qui détonne dans la production actuelle. ET pas seulement parce que on a presque affaire ici à un OLNI (objet littéraire non identifié) mais parce que l'auteur use de procédés inattendus pour nous entraîner à sa suite dans les enquêtes et aventures improbables d'un drôle de flic.
Le pitch ? BAL, policier d'un service très spécial situé dans une région inconnue des atlas du Centre de la France, s'évertue à maintenir l'ordre et à poursuivre des gangsters n des truands et des tueurs de tout ordre. Problème : c'est un pétochard. Autre problème : Il est surarmé. Je vous laisse la surprise sur les dégâts qu'il peut commettre.
Signalons tout de suite que l'on affaire là à une suite de nouvelles et non à un roman.
Le danger aurait été de répéter les mêmes schémas narratifs pour chaque épisode.
Christophe Herpin y échappe pour deux raisons essentielles : tout d'abord le milieu où évolue son héros est différent à chaque fois : Truands, policiers pourris, politiciens marrons, financiers sans scrupules, sérial killers... j'en passe et des meilleurs.
L'auteur malgré le ton désinvolte et parodique qu'il emploi réussit à rendre crédible chacune des aventures de Balibaude (c'est l'inattendu prénom du héros).
Mais à mon sens, le principal n'est as là. Il y a surtout un style incroyable et un bonheur de la langue qu'on a plus vu depuis
Fréderic Dard à qui on pense souvent au fil de ces pages.
Il y a aussi une influence des romanciers belges comme
Nadine Monfils par la dinguerie des personnages et des intrigues.
Mais cela n'est qu'une influence. Il y a une réelle originalité qui vous poussera à découvrir ce roman et à atteindre impatiemment la suite.
Les personnages sont très spéciaux. Outre Ballibaude, flic couard mais qui n'hésite pas à se mouiller, on retiendra les portraits de ses acolytes Charlie, inattendue chauffeur de taxi et un légiste du nom de Piete dont je vous laisse découvrir les méthodes peu orthodoxes de séduction.
Mais mon préféré est le mainate du héros dont les interventions sont absolument hilarantes. On verra qu'i n'est pas seulement doué du don d'imitation.
Ah, il me faut vous prévenir. le livre ne pourrait être qualifié de politiquement correct. Les Femmes n'y occupent qu'une part disons, récréative et ne brillent guère dans ce livre à l'exception, comme par hasard de l mère du héros.
Retenons tout de même le portrait assez mélancolique de Béatrice dans un des meilleurs récits du recueil.
Deux récits détonneront et surprendront le lecteur. Celui de la visite chez le docteur et celui où il essaye de mettre fin à une addiction.
Une preuve que
Christophe Herpin n'est pas seulement un auteur de polar...
On l'a compris un livre qui vous fera sourire, ce qui est déjà oeuvre de salubrité publique en cette période mais aussi une prouesse littéraire que je vous invite à lire. En attendant la suite…