"Mais je pense que c'était trop nouveau à l'époque. Les gens sont stupides ! Ils craignent la nouveauté. Evidemment, ils finissent toujours pas l'accepter."
"J'ai compris que, un peu dans tout, et dans les domaines artistiques en particulier, il fallait exprimer sa créativité, pas seulement faire ce que l'on attend de vous. In fine c'est le public qui décide, pas les producteurs."
"[...] cette guitare m'emmenait sur des chemins étranges et inconnus. Aucune autre ne parvenait aussi bien à me faire exprimer mes sentiments profonds. Le son pouvait être rauque et profond, léger et dynamique ou chaud et velouté, selon les réglages que je choisissais et la façon dont je l'attaquais. Elle répondait à tout, elle comprenait tout, comme si elle était directement branchée sur la tonalité de mes émotions. Et ça, ça valait plus que tout l'or du monde..."
"Avec la date du premier message et l'information de ce concert au Viper, je retrouvai facilement l'identité de Pelvis. Il se produisait sous le nom de Bruce Pelvis Presley et son groupe s'intitulait sobrement, The Bruce Pelvis Presley Band. Ils avaient un petit site officielle avec quelques photos. Bruce Pelvis avait vraiment une tête inquiétante. Une sorte de clone jeune mais fatigué du King, avec des pommettes saillantes, sans doute le résultat d'une chirurgie esthétique à moitié réussie."
- Oh le pauvre, ai-je fait. Il s’est fait bobo ?
- C’est rien, fit Bruce.
- C’est Bruce, soupira Shelby. Il a pas capté que quand on replie une poussette, on enlève d’abord le bébé.
- Composiez-vous la musique qui vous plaisait ou celle que vous pensiez qui plairait ?
La guitare n'avait jamais dépassé le stade de projet, mais tout le monde disait que, si elle avait été fabriquée elle serait alors la guitare la plus rare, la plus mystérieuse et probablement la plus chère au monde. Le Saint Graal des guitares vintage.
- Et n'hésitez pas à la faire vibrer. Cette guitare est un pur-sang arabe, on ne l'achète pas pour marcher au trot.
Je fis l'inventaire de mes obligations pour le week-end. Ce fut rapide : aucune. Et l'idée d'échapper, ne serait-ce que vingt-quatre heures, à mes colocataires et aux abominations FM qu'ils écoutaient en permanence n'était pas pour me déplaire.
J'avais épuisé toutes les données publiques disponibles sur cette guitare, il était temps de faire appel à d'autres sources, pas toujours fiables mais, pour peu que l'on creuse, infiniment riches. On appelle ces sources les "êtres humains".