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Critique de Martine26


On ne voit bien que ce qu'on veut voir. Ainsi pourrait se résumer ce premier roman de Laurie Heyme publié chez Librinova. Une fois que j'ai dit ça, j'en ai dit beaucoup. Mais vraiment pas assez, vous en conviendrez.

On ne voit bien que ce qu'on veut voir. Seulement on a beau fermer les yeux de toutes ses forces, il arrive forcément un moment où ce qu'on se refuse à voir s'impose à nous. Et là, deux solutions. On l'affronte et, malgré les écueils, les déconvenues et la peine, on en sort grandi. Ou on l'accepte et on continue à souffrir, à encaisser jusqu'à la goutte finale.

Je ne vous dirai pas quelle solution choisit Louise, la jeune trentenaire personnage principal du roman de Laurie Heyme. Louise qui doit vivre avec une mère que toutes ses copines lui envient et dont elle seule connait la vraie personnalité. Louise qui vit avec Ben depuis bientôt 7 ans et qui en est encore à se demander ce qu'il peut lui trouver et si son trop séduisant compagnon ne resterait pas avec elle pour une tout autre raison qu'elle préfère ignorer.

Comme tout un chacun, Louise a connu des bons et des mauvais moments dans sa jeune existence. Elle porte en elle des souvenirs émus et amusés mais davantage de tristesse, de mal-être et de souffrance émotionnelle. Alors pour vivre au mieux, elle fait l'autruche, balaie d'un revers de main ce qui la ronge et l'empêche de s'épanouir. Ferme les yeux sur cette douleur qui l'habite depuis si longtemps.

Pour s'en accommoder, la jeune femme analyse les prénoms. le sien, Louise. Celui de sa mère, Marguerite. de son fiancé, Ben. Elle y trouve des explications qui semblent lui convenir. Pour un temps. Car vient le jour où la jeune femme est mise au pied du mur, où elle ne peut plus fuir la réalité, où elle doit s'affirmer pour arrêter de se débattre dans l'eau où elle se noie. Pour ne pas être complètement engloutie.

Ce qui m'a vraiment plu dans ce roman, c'est l'analyse psychologique des personnages. Ils sont d'une justesse impressionnante. Chacun agit avec son propre parcours, selon ses propres intérêts, selon ses aspirations personnelles et se révèle au fur et à mesure du récit.

J'ai beaucoup apprécié le caractère enjoué et la sensibilité de Louise. J'ai parfois eu envie de la secouer, et encore plus souvent de l'encourager, de la serrer dans mes bras, de l'assurer de ma confiance en elle face à tout ce qu'elle affronte et qui fait beaucoup pour une seule et même personne.

Curieusement, par le message qu'elle délivre, cette lecture trouve une résonnance en moi avec les romans de Dalie Farah, auteure que j'ai eu le grand plaisir d'écouter hier à ma médiathèque. Il y a une sorte de violence contenue, négligée, banalisée dans les mots de Laurie Heyme. Il y a du mordant, de la répartie. C'est vif et rythmé. Et en même temps il y a de la douceur, de l'humour, de la tendresse et de l'espoir.

C'est le premier roman de cette jeune auteure et, malgré quelques petits défauts, on y sent un vrai talent et une réelle envie. A encourager.
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