Si seulement... la vie s'apprenait dans les romans d'amour

La dernière fois que nous avons fait l’amour, mon mari et moi, je me suis endormie.
Pas après. Pendant.
Ça n’a duré qu’une seconde. Adam ne s’en est même pas rendu compte. Il a dû penser que j’étais restée au septième ciel.

Son amante. Le mot me donne envie de vomir. C’est un mot que j’ai toujours honni, trop intime, trop romantique, trop érotique. Je refuse que mon mari ait une amante.
Je ne me suis moi-même jamais considérée comme son amante. J’étais sa petite amie, puis sa fiancée, puis sa femme.

Le pire, c’est la stupéfaction. Personne n’en parle jamais dans les articles sur le divorce. On parle de colère et de solitude, de détachement, de nouveau départ, de bienveillance à l’égard de soi-même, mais on n’évoque jamais toutes les heures noires passées à se demander pourquoi. Pourquoi ? Qu’est-ce qui a changé ? Pourquoi est-ce que je ne te suffis plus, moi que tu as pourtant choisi d’épouser ?

La vie n’y est pas toujours facile : le bruit et la foule en permanence, la pollution, le bitume, la vapeur étrangement sucrée qui s’échappe des grilles du métro. Rien n’y est jamais simple : marcher sur des talons dans la cohue, poser la main sur les perches et les rampes d’escaliers roulants que des milliers de gens ont touchées avant vous…

Grâce à moi, les femmes portent la robe de leurs rêves pour l’un des plus beaux jours de leur vie. Grâce à moi, elles pleurent d’émotion devant leur miroir. Je leur donne la robe à laquelle elles rêvent depuis des années, la robe dans laquelle elles prêteront leur grand serment d’amour, la robe qu’elles pourront transmettre à leur fille, la robe qui symbolise tous leurs espoirs, tous leurs rêves d’un avenir merveilleux.