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Fallen Angels tome 1 sur 1

Szymon Kudranski (Illustrateur)
EAN : 9781302919900
176 pages
MARVEL - US (08/09/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
Psylocke finds herself in the new world of Mutantkind, unsure of her place in it. But when a face from her past returns only to be killed, she seeks help from others who feel similarly to get vengeance.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier (et le seul) d'une nouvelle série, mais il fait suite à House of X/Powers of X (2019) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2019/2020, écrits par Bryan Hill, dessinés et encrés par Szymon Kudranski, mis en couleurs par Frank D'Armata, avec des couvertures réalisées par Ashley Witter (sauf la 4 réalisée par David Nakayama). Ce tome comprend également les couvertures alternatives réalisées par Gabrielle Dell'Otto, Greg Land, Rob Liefeld, Pepe Larraz, Tom Muller, Giuseppe Camuncoli, David Nakayama, Peach Momoko.

Psylocke est maintenant séparée de Betsy Braddock. Elle est pleine méditation pensant à Kwannon, la déesse de la miséricorde. Au Japon il est possible de trouver des statues la représentant avec un enfant dans les bras. Mais Psylocke n'éprouve pas de pitié : elle a été dépossédée de son corps, et de son identité. Elle pense à une jeune fille en espérant qu'elle a bénéficié de miséricorde et que la guerre en l'a pas trouvée. Elle n'a jamais parlé de cette jeune fille à quiconque, mais maintenant qu'elle se trouve à Krakoa, un véritable refuge, elle espère qu'elle pourra en parler à cette jeune fille. Dans le même dans à Tokyo, une jeune fille installe un dispositif cérébral sur sa tempe gauche et l'active. Elle s'agrippe à la barre de maintien du wagon de métro où elle se trouve. Elle la brise et s'en sert comme d'une matraque pour éclater le crâne des deux passagers devant elle. Dans son cou, se trouve un petit tatouage de papillon. Défonçant les portes devant elle, elle accède à la cabine de pilotage et écrase le visage du conducteur sur le tableau de bord. Elle active un levier, prononce le nom d'Aptoh et la rame de métro se plie en accordéon dans un accident d'une violence inouïe.

Sur Krakoa, Psylocke est en position du lotus en train de méditer, d'apprécier l'odeur de jasmin, la chaleur du soleil. Elle peut laisser son épée dans son fourreau, en toute tranquillité. Pour se souvenir de la douleur qui l'habite il faut qu'elle se fasse souffrir, ce qu'elle fait : elle s'entaille le pouce avec sa propre épée. Son sang coule sur une fleur qui s'épanouit. Juste à côté, un papillon sort de sa chrysalide, déploie ses ailes et vient se poser sur un doigt de sa main. Elle se demande si elle va s'autoriser à profiter de ce véritable paradis, si elle le mérite, si elle peut en faire partie. Bien sûr qu'elle peut. Mais une voix s'immisce dans ses pensées, les interrompant, lui annonçant que son ennemi s'appelle Apoth, qu'il est le tétragramme, le nouveau nom de dieu. La voix ne révèle pas sa propre identité, mais indique à Psylocke qu'elle doit se rendre à Tokyo car Apoth lui a déjà pris quelque chose qui lui est cher. Elle va trouver Magneto pour lui indiquer qu'elle souhaite quitter Krakoa pour se rendre à Tokyo. Il lui explique c'est contre les règles, mais que la haine qu'elle éprouve est importante. Il lui suggère d'aller trouver Mister Sinister, ce qui la surprend au plus haut point, car il est en train de l'aider à transgresser les règles qu'il vient de lui rappeler. Il répond qu'il est troublé par la mort d'un ami proche.

À l'origine était Betsy Braddock, la soeur de Brian Braddock. Au cours de différentes aventures, elle reçut le nom de Psylocke, suite à la greffe d'yeux cybernétiques par Mojo, puis son esprit fut amalgamé avec celui d'une femme asiatique parfois appelée Kwannon, en 1990 dans les épisodes 257 & 258 d'Uncanny X-Men. À la suite de HOX/POX, les esprits et les corps de Betsy Braddock et Kwannon sont à nouveau séparés, chacun distinct de l'autre. Cette histoire en 6 épisodes met en scène Kwannon, alors que Betsy Braddock se trouve dans l'équipe Excalibur en tant que nouvelle Captain Britain. L'auteur utilise le titre d'une minisérie datant de 1987, de Jo Duffy & Kerry Gammill, mais sans lien narratif. le scénariste raconte un récit d'infiltration au cours d'une enquête bien noire, baignant dans un mystère très intrigant qui fonctionne bien. Kwannon entraîne à sa suite Laura Kinney (X-23) et Nathan Summer (Cable dans une version rajeunie, c'est une autre histoire), pour se rendre au Japon. le lecteur retrouve dans chaque épisode une ou deux pages de texte venant développer un élément de l'histoire : la mystérieuse organisation Overclock, le credo de l'organisation de ninjas La Main, des extraits des rouleaux de l'exilé, une interview téléphonique avec l'inventeur d'une nouvelle technologie, des extraits du journal d'un maître, un poème. le lecteur se rend compte que Bryan Hill utilise ces pages avec une grande intelligence pour apporter des éléments d'informations qui viennent donner plus de profondeur au récit, en variant les formes (interview, journal, poème) pour une densité d'informations qui aurait été indigeste sous format BD.

Le scénariste a conçu une intrigue à la trame très simple : se rendre au japon pour découvrir ce qu'est l'organisation Overlock, son but, empêcher les actions terroristes, et récupérer l'être cher à Kwannon. Il réussit à raccrocher X-23 et Cable de manière convaincante, à Psylocke. Arrivé à la moitié du récit, la plupart des mystères ont été levés et l'histoire passe à la confrontation entre les superhéros et le mystérieux Apoth. Les autres restent bien vite en arrière et le combat prend la forme d'un duel entre Psylocke et Apoth, essentiellement à base de dialogues ce qui donne une forme peu visuelle à la narration. Dès le début, le lecteur est frappé par la forte densité des noirs sur chaque page, sauf lors des rares séquences à Krakoa ou dans la dimension spirituelle. Frank D'Armata utilise comme à son habitude des couleurs saturées, les noirs rendant les pages très sombres. Il rehausse le relief de chaque surface en jouant sur les nuances de teintes, mais renforce aussi les arrière-plans vides et d'un noir d'encre. L'artiste réalise ses planches à l'infographie avec une approche réaliste qui dérive parfois vers des formes plus caricaturales, en particulier pour les personnages. Cela donne une ambiance très prenante, très ténébreuse, avec des décors rarement présents, mais très réalistes quand ils le sont, des effets spéciaux de toute beauté qui ressortent fortement car contrastés avec des fonds noirs. Kudranski n'essaye même pas de masquer ou d'habiller les scènes de dialogues avec de savantes prises de vue : il se contente de champ et contrechamp sur les deux interlocuteurs. Il finit par opter une mise en page simpliste : des cases de la largeur de la page, avec un interlocuteur à gauche et ses phylactères dans la partie de droite, alternant avec l'autre interlocuteur dans la case suivante cadré en plan poitrine ou en gros plan dans la partie droite, et ses phylactères dans la partie gauche. le lecteur se demande si les deux auteurs ne sont pas en train de cachetonner en allant au plus simple et au moins fatigant.

Pourtant l'intérêt du lecteur dans le récit ne faiblit pas. Szymon Kudranski réalise des pages visuellement épatantes régulièrement : un dessin fracassant en pleine page pour la collision de la rame de métro, des moulinets d'épée sui tranchent net les ennemis, l'apparence horrifique de l'homme de main d'Apoth qui détient Cable, Psylocke possédée par la présence lumineuse d'Apoth, l'esprit de Psylocke voyageant dans le cyberspace, Psyocke s'élevant dans le ciel grâce à des ailes de papillon psychique (magnifique image et magnifique métaphore visuelle). Dès le départ, le lecteur constate que cette histoire est celle de Kwannon. Jonathan Hickman a fait en sorte que l'éditeur Marvel dispose de 2 personnages distincts, et il s'agit de mettre à profit cette situation. Bryan Hill est donc chargé d'étoffer Kwannon, de développer sa personnalité pour en faire un individu à part entière, bien différencié de Betsy Braddock. Il y a donc ce retour au Japon, le rappel de son passé en tant que Lady Mandarin, et l'introduction de la possibilité qu'elle ait eu une fille et qu'elle ait été forcée de l'abandonner. En parallèle, les pages de texte évoquent les lois du clan ninja de la main, les valeurs enseignées, les bases de l'endoctrinement que subissent leurs recrues. Par ailleurs, ces séquences de dialogue à la mise en scène si primaire focalisent l'attention du lecteur sur ce qui est dit. Ainsi, il perçoit mieux ce qui est en train de se jouer, comment les déclarations d'Apoth jouent sur l'endoctrinement de Kwannon, comment sa haine et sa condition d'assassin s'imposent à elle, et comment elle cherche à les concilier avec l'existence de Krakoa, et avec ses propres émotions. En fait, Bryan Hill effectue une étude de caractère subtile, prenant comme point de départ l'existence de Kwannon et de son histoire personnelle, et évoquant le mode de pensée d'une telle personne, les conséquences d'un tel vécu et d'un tel endoctrinement sur sa personnalité. À l'opposé d'un personnage avec un seul trait de caractère, il brosse un portrait sensible d'une personnalité complexe, faisant tout pour exister dans un système qui fait tout pour la réduire à un outil programmé.

Le lecteur part avec un a priori favorable sur cette série : un personnage très intrigant et mystérieux, un dessinateur à la forte personnalité graphique. Il constate rapidement qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle série, mais d'une minisérie qui ne dit pas son nom, que les dialogues occupent le premier plan de la narration et que le dessinateur en prend son parti en mettant souvent en oeuvre la mise en page la plus simpliste possible. Pour autant, il y a des fulgurances visuelles qui en mettent plein les yeux et le récit prend une tournure dont le lecteur a perdu l'habitude : une véritable étude de caractère, intelligente et pénétrante, envoûtante et passionnante.
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