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Critique de Melisende


Avant de découvrir la publication de la Dame en noir il y a quelques semaines chez L'Archipel, je n'avais jamais entendu parler de l'auteure anglaise, Susan Hill. La première publication en langue d'origine (l'anglais donc) remonte à 1983 mais il semble que celle sortie il y a deux jours (le 8 février) soit la première en France. Il aura fallu attendre presque 30 ans et l'adaptation cinématographique (la sortie est prévue le 14 mars, avec Daniel Radcliff dans le rôle principal) pour qu'une traduction française voit enfin le jour ! On remercie donc les éditions de l'Archipel pour celle-ci et j'en profite également pour les remercier de cette découverte, ainsi que Langage et Projets Conseils. J'ai maintenant très envie d'aller voir l'adaptation qui sort dans un peu plus d'un mois et je suis très curieuse de découvrir d'autres écrits de Susan Hill (en espérant que certains aient été traduits…) !

Je suis sortie de cette lecture très enthousiaste mais tout de même avec une petite impression de manque : une centaine de pages supplémentaires n'aurait pas été superflue.
En effet, le temps que l'intrigue se mette en place (le premier chapitre présente le héros alors qu'il a dépassé la cinquantaine et qu'i les décide, en période de fêtes de fin d'année, a relaté sur papier, l'expérience traumatisante qu'il a vécue alors qu'il n'avait que 23 ans) et que l'auteure pose le décor et le contexte (la découverte du manoir, des gens du village voisin et leurs superstitions), un gros tiers du livre est déjà englouti et il faut attendre d'avoir passé la moitié du texte (au moins la centaine de pages) pour entrer dans le vif du sujet. Ne vous méprenez pas, j'ai adoré cette « introduction », cette mise en place de l'histoire et de son contexte, mais en se référant à la longueur totale du texte, je trouve qu'elle prend beaucoup de place. Enfin non, je ne pense pas qu'il faudrait réduire cette centaine de pages mais plutôt en ajouter autant à la partie principale du récit (à savoir les manifestations « surnaturelles » et l'enquête menée par le héros). Car si la seconde partie du texte est passionnante, elle semble vraiment courte et le dénouement arrive bien trop vite. Vraiment, une centaine de pages supplémentaires, dédiées aux apparitions et scènes mystérieuses, aurait pu offrir plus de relief et donc plus de force à La Dame en noir.

Ceci étant dit, je trouve tout de même que les scènes effrayantes - bien que pas assez nombreuses, mais j'arrête de le répéter - sont particulièrement bien menées et efficaces ! J'en retiens surtout une en particulier : Arthur passe la nuit dans le manoir et est réveillé en sursaut. Après avoir cassé son unique source de lumière, il décide tout de même de jeter un oeil. Il ouvre la porte de la chambre où il s'est installé et s'apprête à sortir sur le palier lorsqu'il sent une présence qui passe devant lui et se dirige au fond du couloir. Alors je suis sans doute très impressionnable - surtout lorsqu'il s'agit d'esprits/fantômes - mais je trouve les scènes du genre terriblement efficaces.
Ajoutez à cela une ambiance, une atmosphère bien flippante : un vieux et sombre manoir isolé au milieu des marais dans l'Angleterre du début du XXe siècle et voilà, vous avez le décor parfait pour une histoire d'épouvante. D'ailleurs, si je ne dois retenir qu'un seul et unique point positif de cette lecture, c'est bien celui-ci : son atmosphère. Susan Hill est particulièrement douée pour mettre en place une ambiance effrayante. Alors il ne se passe peut-être pas grand-chose finalement mais la simple description d'un bruit sourd résonnant au milieu de la nuit dans la pièce fermée à clef au fond du couloir… Efficace. Terriblement efficace.

Côté personnages et intrigue, je dirais que c'est assez classique.
Arthur, le jeune héros de 23 ans au moment des faits, est plein de bonne volonté et de morgue mais revoit vite son enthousiasme à la baisse. Ce n'est pas une figure particulièrement attachante, juste l'intermédiaire par lequel on vit cette histoire (tout le texte est rédigé à la première personne du singulier ce qui aide un peu plus encore à entrer dans l'histoire). Les personnages secondaires ne sont pas très marquants eux non plus, ils sont plutôt là pour incarner les villageois terrifiés par ce qui se passe du côté des marais… rien de plus. Finalement, la figure qui me marquera le plus est baptisée Spider. C'est une chienne de chasse qui tient compagnie au héros pendant son court séjour traumatisant au manoir (et heureusement qu'elle est là !) !
Quant à l'intrigue, c'est vrai qu'elle est assez « bateau ». La découverte de l'identité de la dame en noir et de son histoire passée n'a pas été une grosse surprise mais je pense sincèrement que l'intérêt de ce court (220 pages) roman réside plus dans l'atmosphère qu'il dégage (et les frissons de peur qu'il peut procurer) plutôt que dans la résolution du mystère (même si on prend plaisir à découvrir le pourquoi du comment).
J'ai cru constater, grâce à la bande-annonce, que le côté « épouvante » du texte était bien rendue à l'écran (avec de belles images, un beau visuel dans l'ensemble) ; par contre, j'ai déjà cru voir des modifications dans le scénario (notamment au niveau des personnages)…

Je remercie à nouveau L'Archipel et Langage et Projets Conseils pour cette découverte. La Dame en noir m'a beaucoup plu… même si elle m'a donné quelques cauchemars !
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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