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Critique de emmyne


Un texte court, dense, l'épaisseur des pages, des mots. Eloquent. Pas une rhétorique, une réflexion, des phrases aiguisées qui font mouche et l'art du portrait. L'écriture comme l'aiguille du tatoueur pointant tous les paradoxes du tatouage – sacrifice et talisman -, dessinant sur cette narration à la première personne les lignes d'une vie parvenue au temps de la question au présent sur le passé dans le futur. La question de l'empreinte, de ce qui survit.

Toutes blessent, la dernière tue. le narrateur s'interroge sur le féminin de cette phrase. Les mots se mêlent dans son esprit, des prénoms et la maladie insinuée dans son sang qui habitent ses heures. Qui habille ses heures ?

Le tatouage pour donner du sens, tracer le sens, l'écrire, l'inscrire, à défaut de l'entendre ou de le dire, le dévoiler dans l'intimité; une nudité au-delà du corps comme la formule de sa singularité, une incantation.

» A quoi bon mettre son propre corps à contribution si tout le monde se reconnaît dans ce que vous avez tatoué ? »

Le regarder vraiment, au delà des apparences, ce narrateur. En affichant ce tatouage qu'il porte en croix sur la poitrine, c'est sa croix qu'il porte, attirant le regard sur l'endroit du corps où se trouve le coeur… Parce que au-delà de cette nudité qu'il exhibe, il attend un message en réponse à son message, attend qu'on le lise, qu'on l'écrive aussi; un homme en quête de traces qui se marque pour poser ses marques face à l'attente et l'éphémère.

Une histoire de peau et de sang, de mémoire de peau et de sang qui se lit d'un souffle. Touchée.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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