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Critique de hanyrhauz


Qu'est-ce que Shakespeare dit de nous ? Quels sont les fils invisibles qui se tissent et se nouent entre le dramaturge anglais et l'autrice de ce roman ? le postulat de départ de ce texte, c'est la disparition de Shakespeare entre 1585 et 1592. Un sacré trou dans son CV qui a contribué au mythe, à la construction de la légende. Déjà mari, déjà père, Stéphanie Hochet l'imagine sur les routes, quittant le foyer pour une famille de coeur, celle des Comédiens de la Reine. Et comme toute famille qui se respecte, celle-ci aussi est dysfonctionnelle. Richard Burbage notamment, monstre de génie mais monstre quand même, sorte d'oncle tyrannique qui renvoie l'autrice au sien, personnage sombre et on ne peut plus réel.

Ce roman n'est pas une biographie romancée de Shakespeare. le titre déjà nous le dit. On est dans une intimité qui nous conduit bien plus sur les chemins d'écriture, sur les méandres de la création et comment l'entourage inspire un destin, quand bien même il faut s'en détacher. J'ai aimé ces aller-retours entre auteurs, le travail sur l'un qui contribue au travail sur soi. J'ai aussi aimé suivre un William possible, dans sa jeunesse, si proche de nous.

Pour autant, le contexte historique est très juste et je n'ai pas eu une sensation d'anachronisme malgré la modernité donnée au personnage. Les tréteaux où William fait ses armes sont bien ceux de l'Angleterre comme on la connaît, un Londres poisseux et noir de suie, une campagne verte et tendre.

Et puis Richard III, l'oeuvre en filigrane. Richard III, personnage machiavélique, tortueux. Sûrement le texte de Shakespeare que j'ai le plus souvent vu sur scène, joué par Thomas Jolly ou Marcial di Fonzo Bo. Ce roman me donne envie de le revoir encore. Et c'est plutôt bon signe.
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