L'Odyssée

Comme l'Iliade, j'ai lu l'Odyssée il y a très longtemps. Ce fut d'ailleurs une nette rupture de style et même d'atmosphère avec cette dernière. On suit Ulysse dans son long voyage de retour à Ithaque, perpétuellement retardé, mis en danger par Poséidon et ses alliés…
Moins de guerre, c'est certain, mais des créatures mythologiques à foison et un bestiaire impressionnant au final. On peut dire que ce malheureux Ulysse en a vu des choses et si les voyages forment la jeunesse, là, il s'est carrément retrouvé aux prises avec la hargne d'un dieu teigneux qui va se débrouiller pour lui faire tâter des créatures toutes plus dangereuses les unes que les autres. Heureusement qu'Athéna est là pour l'aider, parce que notre voyageur aux mille ruses n'était pas près de retrouver sa fidèle et ingénieuse Pénélope, aux prises elle-même avec une autre forme de danger plus insidieux…
Encore une fois, le poids de la fatalité est lourde, l'acharnement de Poséidon se ressent jusque dans les embruns qui frappent la coque du navire d'Ulysse, et si le navigateur, qui a déjà survécu à la guerre de Troie, parvient à surmonter tous ces obstacles, ce n'est que pour mieux imposer sa stature de héros épique. Car on sent le courage d'Ulysse, sa force, sa détermination et sa vaillance à travers ces pages où se tiennent en embuscade des embûches toutes variées dans leur formes, aussi sournoises telle la magicienne Circé qu'elles peuvent être brutales comme le cyclope Polyphème, dans un foisement imaginaire qui trahit une lente construction du mythe…