AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Davalian


Il y a bien longtemps déjà Homère avait inventé le roman d'imaginaire que l'on nomme aujourd'hui fantasy… A moins qu'il ne s'agisse des romans d'aventures ? Ou un peu des deux à la fois…

Bien que l'oeuvre ait été composée pour être récitée sous forme théâtralisée devant un public, l'ensemble se lit bien que difficilement mais moins que l'Iliade. le lecteur contemporain va rencontrer quelques difficultés : ainsi les formules répétitives, certaines longueurs, les références qui appartiennent à un cadre culturel difficile à s'approprier et pour cause…

Malgré toutes ces difficultés à surmonter, l'auteur utilise des mécanismes qui sont en avance sur son temps et sont aujourd'hui devenus les outils habituels de l'écrivain : les ellipses, les discours, la mise en avant d'un personnage (Télémaque) pour en valoriser un autre (Ulysse)… Tout cela appartient franchement au monde, encre à créer, du roman. de même, la relation au divin n'est plus la même que par le passé. Les références mythologiques sont hélas moins nombreuses. Il est de même pour l'intervention des dieux, à l'exception de Athéna (ainsi que de Zeus et de Hermès mais dans une mesure bien moindre).

Les épisodes des malheurs du protagoniste et de son fils (complété par les histoires inventées par Ulysse et celles de certains compagnons) sont bien connus et passés dans l'imaginaire collectif. Analysés à froid, ils recèlent une certaine coloration fantasy d'autant plus agréable que tout est fait pour inscrire ces passages dans la réalité. En revanche le récit véhicule également une vision pour le moins orientée du héros. le lecteur contemporain ne peut qui lui adresser des reproches. Drôle de héros qui s'attriste d'être loin d'une épouse, au comportement bien entendu irréprochable malgré vingt années de solitude, tout en profitant peu de temps après d'instants de volupté, prolongés ! Quand à son côté intransigeant et franchement cruel, l'Iliade avait déjà donné le ton.

Lu de nos jours, ce chef d'oeuvre de la littérature doit remettre le lecteur à sa place. Qui est-il pour donner son avis sur un texte dont la valeur est tout aussi grande que celle des textes sacrés ? Pourtant celui-ci peut aussi constater que le texte n'est pas aussi plaisant à lire, même s'il demeure un incontournable et une référence sur laquelle personne ne devrait faire l'impasse.
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}