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Citations sur La société du mépris : Vers une nouvelle Théorie critique (13)

3. « La Théorie critique, dont l'horizon théorique s'est largement construit en s'appropriant l'histoire intellectuelle européenne de Hegel à Freud, compte encore sur la possibilité d'une conception de l'Histoire gouvernée par la raison. Mais, pour la génération actuelle qui a grandi en ayant à l'esprit la pluralité des cultures et la fin des "grands récits", la fondation de sa critique de la société dans une philosophie de l'histoire a sans doute pour elle un aspect des plus étranges. L'idée d'une raison historiquement effective, à laquelle tous les représentants de l'École de Francfort sont restés attachés, de Horkheimer jusqu'à Habermas, doit susciter une incompréhension là où l'unité d'une seule rationalité n'est plus guère reconnaissable parmi la diversité des convictions légitimes. Et l'idée selon laquelle le progrès de cette raison est entravé ou interrompu par l'organisation capitaliste de la société ne suscitera guère plus qu'un simple étonnement, car le capitalisme ne peut désormais plus être vu comme un système unifié de rationalité sociale. Alors qu'il y a seulement trente-cinq ans Habermas fondait l'idée d'une émancipation de la domination et de l'oppression dans l'histoire de l'espèce en partant de l'idée d'un "intérêt émancipatoire", il admet lui-même aujourd'hui qu'"une telle forme d'argumentation appartient incontestablement au passé". » (p. 102)
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2. « Là où, chez Rousseau, on trouvait au terme du processus de décadence une lutte sans frein de tous contre tous pour acquérir des positions de prestige, ce même processus débouche finalement, chez Horkheimer et Adorno sur une domination totalitaire du présent ; la spirale historique de la réification atteint ici son paroxysme parce qu'elle crée au sein de la société une nouvelle forme de relation avec la nature dans laquelle les individus entièrement vidés psychiquement sont livrés sans défense à des grandes organisations qui opèrent selon une rationalité par rapport à une fin, comme ils étaient livrés dans la préhistoire à des forces naturelles irrésistibles. » (p. 80)
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1. « Alors que la philosophie sociale du XIXe siècle devait beaucoup à la critique de la civilisation entreprise par Rousseau, elle est, au tournant du XXe siècle, entièrement sous l'influence de la constellation intellectuelle définie par Nietzsche et Marx. Il n'est guère de problèmes, de thèmes dont elle traite, qui ne soient la réélaboration d'une tension entre les deux penseurs. Certes, le centre de gravité de cette confrontation intellectuelle a entre-temps délaissé son lieu de naissance et s'est déplacé sur un autre terrain : ce n'est plus au sein de la philosophie ou de l'un de ses domaines extra-universitaires que sont traitées les pathologies du monde moderne, mais au sein d'une nouvelle discipline : la sociologie. Comme cela est fréquent au cours de son développement, la philosophie sociale donne une nouvelle fois, ponctuellement, l'impulsion décisive à l'émergence d'une science empirique. » (p. 62)
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