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Critique de Nastie92


"J'ai réglé ma vie sur Arsenal et chaque événement personnel de quelque importance éveille un écho dans l'univers du foot."
Que l'auteur soit témoin à un mariage ou qu'il voie la fin de sa première histoire d'amour, chaque occasion importante de sa vie est liée à un match de football de son club de coeur.

Nick Hornby nous offre une sorte d'autobiographie, très originale et bien plus riche que ce que l'on pourrait croire de prime abord.
Il parle beaucoup de foot, certes, mais pas que de foot : à travers les matchs dont il nous raconte les temps forts, à travers les réactions du public qu'il nous relate, c'est tout une société que le lecteur voit se dessiner sous ses yeux au fil des années. Et c'est à la fois très instructif et très drôle, rempli de cet humour anglais que j'apprécie tant.

Nick Hornby est très honnête vis à vis de lui-même et ne craint pas d'avouer sans détour son addiction forte pour ce sport qui fait tourner bien des têtes.
Il se souvient dans le moindre de détail des matches auxquels il a assisté, connaît à peu près toutes les statistiques concernant son équipe favorite : c'est un vrai fan.
Plus qu'un fan, c'est un supporter totalement accro !
Il le reconnaît d'ailleurs franchement :
" Force est d'avouer que durant la plus grande partie d'un jour ordinaire, je suis dingue."
C'est justement cette franchise et cette lucidité qui me l'ont rendu attachant, de plus en plus au fil du livre dont la lecture a réjoui l'amatrice de foot que je suis.
Oui, j'aime le foot et n'ai pas honte de le dire, alors que tant de gens pensent que ceux qui aiment ce spectacle − parce que c'est bien d'un spectacle qu'il s'agit, un spectacle sportif, mais un spectacle avant tout − ne sont que des boeufs imbibés de bière. Il y en a parmi les supporters de foot comme il y en a partout, mais ce n'est qu'une petite partie, même si je regrette qu'elle soit parfois bien trop visible.
Justement, un autre aspect que j'ai beaucoup apprécié dans ce livre est le fait que l'auteur montre d'une façon imparable que l'on peut aimer le foot et être intelligent et cultivé, ce qu'il est, indéniablement.
Si ce n'était pas le cas, son ouvrage n'aurait été qu'un empilement de comptes-rendus de matchs sans intérêt.

J'ai également beaucoup aimé l'autodérision dont Nick Hornby fait preuve, comme dans ces lignes qui suivent le récit d'une victoire assez inespérée et qui ébahit à la fois les joueurs et le public : "La dépression dont je souffrais durant presque toutes les années quatre-vingt se dispersa cette nuit et durant le mois je me sentis mieux. Comme il fallait s'y attendre, quelque chose en moi regrettait que cette guérison n'ait pas eu une autre origine, que sais-je, l'amour d'une femme, un petit succès littéraire, ou quelque révélation mystique qui m'aurait convaincu que ma vie valait la peine d'être vécue [...]"

À travers toutes les anecdotes qu'il nous raconte, Nick Hornby nous offre un portrait très vivant de l'Angleterre et des Anglais.
Il est obsédé par les résultats d'Arsenal dont il suit tous les matchs, dont il scrute sans cesse le classement en championnat et les résultats dans les différentes coupes auxquelles l'équipe participe, mais il est suffisamment intelligent pour se rendre compte que tout ceci reste très futile par rapport aux enjeux politiques et sociétaux de chaque époque. À ce titre, Carton jaune est une belle analyse de l'évolution de la société anglaise, un livre d'histoire... presque.

Si vous aimez le football et l'humour anglais, ce livre est fait pour vous, il ne peut que vous ravir.
Si ce sport vous laisse de marbre ou vous exaspère, mais qu'un de vos proches en est un grand fan, lisez-le, vous pourriez peut-être parvenir à mieux comprendre sa passion.
Sinon, vous pouvez toujours tenter la lecture, mais je ne suis pas certaine que cet ouvrage vous convienne.

"Je mesure combien nous devons paraître ennuyeux nous, les obsédés, combien nous semblons dingues, mais qu'y faire ?"
Ennuyeux ? Non !
Amusants, certainement.
Voilà un livre à qui je ne décerne pas de carton jaune, et encore moins de carton rouge !

Merci à latina, amie sur Babelio, dont la critique enthousiaste m'a donné l'idée et l'envie de lire ce livre dont je n'avais jamais entendu parler et que je n'aurais sans doute jamais lu sans son incitation.
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