" Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous " ( citation attribuée à
Paul Eluard ).
Dans cette fantaisie, Dephine Horvilleur, rabin nous parle de son admiration pour
Romain Gary qu'elle considère comme son " dibbouk ", un esprit attaché au corps d'un individu ! Elle a 6 ans le 2/12/1980 quand Gary se suicide d'une balle dans la bouche, et elle considère qu'il lui a posé un "lapin" et, même si les années ont passé : elle salue en lui sa volonté de se réinventer comme il l'a fait avec son 2° Goncourt sous le
pseudo d'
AJar !
Elle imagine un homme Abraham, fils d'
Ajar issu d'une falsification littéraire qui vit dans une cave et, précisément dans le " trou juif " du 2° Goncourt comme dans "
la vie devant soi " ! C'est un monologue sur l'identité qu'elle met en place pour revisiter l'univers de
Romain Gary, celui de la Kabbale, de la Bible avec pour objectif de resituer les débats politiques d'aujourd'hui avec des humains enfermés dans les exclusions, les compétitions victimaires, les obsessions identitaires et mortifères.
Abraham refuse l'identité de la religion juive transmise depuis des générations, l'idéalisation du passé, la circoncision obligatoire car nous sommes les enfants des livres et pas de nos identités !
Finalement, la vie sous
pseudo permet d'échapper à Dieu, et si
Romain Gary avait voulu fuir sa judéité pour devenir
Ajar et assurer ainsi sa survie littéraire ? Un monologue brillant, érudit et drôle contre l'étau identitaire...
Merci à la Masse Critique de babelio, à AUDIOLIB pour ce livre et aussi à
Johanna Nizard pour sa lecture !