Curieux livre dont on ne sait trop dans quelle catégorie le situer. Thriller, roman de guerre, science-fiction, humour. Il est peut-être tout cela avec une forte dose d'ésotérisme et de loufoquerie. L'action se passe à Bagdad comme le titre l'indique, bien qu'on ne saisisse pas trop le rapport entre « la grande évasion » et toute l'intrigue même de l'oeuvre de Saad Z. Hossein primé comme livre de l'année (laquelle ?) par le Financial Times.
Dans la capitale irakienne occupée par l'armée américaine,
Saddam Hussein ne fait pas partie du décor. Il est toujours caché dans son fief de Mossoul. Par contre dans la ville, c'est le chaos total. Les milices de toutes sortes s'opposent, les Américains et les mercenaires de Blackwater trafiquent en tous genres et tout un chacun tente de sauver sa peau en tuant son voisin, en conspirant, en vendant des armes, en dealant… etc
Parmi eux, un ancien professeur de mathématiques dont la famille a disparu (Dagr), allié à un trafiquant d'armes qui assassine comme on respire (Kinza), un ancien colonel de la garde républicaine et tortionnaire de Saddam (Hamid) qui veut entraîner les premiers à la recherche d'un trésor. Et puis un membre de l'Armée américaine farfelu (Hoffmann) qui fait la connaissance d'un Alchimiste qui a probablement découvert la recette de l'immortalité (Avicenne), de sa fille dont il tombe amoureux (Sabeen). Enfin un Druze immense, lui aussi vieux de plusieurs centaines d'années (Taha) et un Imam dont Kinza a tué le fils (Salemi). L'enjeu pour ce second groupe est de s'entretuer et de récupérer une montre, détenue par Kinza et Dagr, dont l'existence est également millénaire et qui, à défaut de donner l'heure, aurait le pouvoir de régénérer l'homme, Dagr en tant que mathématicien ayant découvert que son mouvement était aléatoire.
Tout cela amène des conversations et des situations hilarantes, des bagarres dantesques, l'hémoglobine éclatant dans de nombreuses pages surtout sur la fin, des rencontres d'êtres bizarres dont trois femmes.
Bref, un fourre-tout, extravagant, qui, mêle les sciences occultes avec la doctrine druze de la réincarnation et parodie l'envahissement de l'Irak par les Américains sous couvert d'installations nucléaires inexistantes, ainsi que la guerre civile qui s'est ensuivie.
Si la quatrième de couverture par le Financial Times parle de Catch-22 et le résumé d'Indiana Jones et les Rois du désert, on pourrait ajouter un mix de Rambo et de Mash.