C'est très clairement le plus mauvais des livres de
Houellebecq que j'ai lus. Certes, il n'est pas un styliste, mais le niveau d'écriture est pauvre voire carrément mauvais (
Plateforme porte à cet égard bien son nom), si le livre était signé par un inconnu, il serait probablement jeté aux oubliettes. Mais là, comme il s'agit de
Houellebecq, on fait l'effort.
Et c'est vrai que comme chaque fois, on tourne les pages et on avance dans ce texte. Pourtant beaucoup trop long, au out d'un temps on a bien compris à la fois les aspects sexuels (c'est aussi de loin le plus sexuel de ses livres), çà la fois les aspects de l'univers du tourisme, ainsi que des quelques piliers du contexte dans lequel se place cette histoire.
Ce qui bizarre, c'est que rien n'est dit de manière forte, en fait, on entend la voix plate de Michel nous raconter ça, oui plate, platement, alors qu'il se passe parfois des gros bouleversements, mais donc, bizarrement, sur cette longueur et langueur, ça fait d'autant plus mal. On est anesthésié tout du long par tout ça, parfois un peu réveillé par les scènes sexuelles, puis en fait blam la tristesse et le côté désespérant houellebecquien pénètre définitivement et... on n'en peut plus.
Pour ceux qui se retrouvent dans l'un ou l'autre des personnages, on en ressort meurtri une fois de plus.
Mais ce qu'il faut reconnaître à cet écrivain, c'est qu'il tape juste, parfois. Si je mets trois étoiles, c'est parce que, disons au total, une dizaine de pages (sur 350) sont hyper justes et fracassent. Ca sauve sans doute ce livre et la carrière entière du bonhomme. Enfin, parler de bonhomme, est... amusant.