J’avais traversé un océan qu’il m’était désormais impossible de retraverser, je m’étais coupé du monde des hommes et des femmes ordinaires. Il n’y avait plus rien à faire à présent que de noyer ce rêve comme j’avais noyé tous les autres… rapidement, et avec espoir que bien vite j’atteindrais cet Océan Ultime qui se trouve au-delà de tous les rêves.
Les femmes au pouvoir sont des louves aux crocs blancs.
Comme elle flottait à travers mes rêves éveillés, le simple enchantement de sa personne suffisant à ciseler d’or les choses les plus prosaïques !
Je suis né trop tard, et même les exploits de cette époque banale m’ont été refusés.
C’est la confrontation finale. Voici l’heure de la moisson des rois et de l’engrangement des chefs, comme à l’époque de la récolte. Des ombres titanesques aux mains rougies arpentent le monde et la nuit tombe sur Asgard. J’entends les cris des héros morts depuis longtemps siffler le vide et la clameur des dieux oubliés. A chaque être vient son heure et même les dieux doivent mourir.
Les lances du Sud se sont soulevées contre les épées du Nord, et les feux de mort illuminent le pays comme le soleil de midi.
L’Argonne ! Dieux du ciel, quels abysses et quelles cimes d’horreur renferment ce simple mot ! Traumatisé et mis en état de choc par les pilonnages d’artillerie. Des nuits et des jours qui n’en finissaient pas, un déferlement d’enfer écarlate au-dessus du no man’s land où je gisais, blessé par balle et le corps transpercé par les baïonnettes.
Il y avait un magicien à la cour d’Assurbanipal, et la noire sagesse des éternités ne lui était pas refusée.
Contrairement à ce qu’on peut imaginer, les coutumes et les tabous sont biens plus sévères et rigoureusement observés au sein des peuples sauvages.