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Critique de Cancie


Cancie
06 septembre 2022
Les Mains d'Illian est le premier tome de la série le Boiseleur écrit par Hubert et illustré et colorisé par Gaëlle Hersent.
L'ouvrage commence tel un conte : « En ces temps fort lointains habitait dans la ville de Solidor un jeune apprenti sculpteur du nom d'Illian. » et relate en effet l'histoire du jeune Illian.
En raison de l'aspect ingrat des volatiles locaux, les oiseaux qu'on trouvait à Solidor appartenant tous à la famille des griselottes, espèce endémique au plumage terne, et de plus, pratiquement aphones, ses habitants avaient développé une vraie passion pour les oiseaux exotiques et chaque maison se devait de comporter au moins une cage avec au moins un oiseau.
La fabrication de ces cages est assurée dans l'atelier de Maître Koppel. Mais bientôt c'est son apprenti qui apporte un surcroît de prospérité à son échoppe tant son talent et son habileté sont grands et le maître, tel Harpagon préfère compter ses pièces d'or , délégant à Illian la majorité des tâches de sculpture.
Écouter les oiseaux avait toujours été le bonheur et le réconfort d'Illian. Son patron étant très pingre, il ne gagnait que le gîte et le couvert en échange de son travail, aussi ne craignait-il pas de s'en acheter un. À défaut d'un vrai, ayant trouvé un rebut de bois tendre dans un coin de l'atelier, il décide de profiter de courts répits pour sculpter un petit rossignol. Surpris dans sa réalisation par son maître, il échappe à la colère de ce dernier grâce à l'arrivée de sa fille Flora qui s'extasie devant l'oiseau et à qui il lui ordonne de le donner. Cette dernière création de l'apprenti va contribuer à enrichir son maître, mais également engendrer des changements et des incidences sur la vie de la cité et celle d'Illian.
La couverture de cet album est à elle seule une oeuvre d'art tant elle est luxueuse.
Quand j'ai ouvert les premières pages, je me suis replongée en enfance pour mon plus grand bonheur. J'ai tout de suite été emportée dans un autre temps, dans un monde à part, tant par le récit que par les illustrations superbement colorées.
Cette aventure imaginaire, très distrayante réussit magistralement à mettre en opposition différentes valeurs.
Elle excelle à mettre en avant la beauté, la nature, l'art, l'innocence, la passion, les confrontant à la vanité, l'apparence ou l'excentricité.
Bien que ce roman graphique soit sensé se situer dans « des temps lointains », le matérialisme, les phénomènes de mode éphémères, les relations patron-employé, les inégalités sociales et la société de consommation dans toute sa splendeur, tous les thèmes qui y sont évoqués sont on ne peut plus d'actualité !
J'ai trouvé magnifique et très imaginatif ce titre de Boiseleur, contraction entre le bois et l'oiseleur.
Côté graphique, je suis vraiment admirative du travail de Gaëlle Hersent. Son trait réussit parfaitement à mettre en valeur les textes poétiques de Hubert. La mise en page est variée et toutes les pleine-pages, notamment celles représentant les rues sont absolument superbes, richement détaillées et les couleurs dans les tons cuivrés tout en douceur, en adéquation avec l'esprit du récit.
J'ai été émerveillée par cette magnifique double page quasi centrale où les oiseaux sculptés flamboyants, comme réels, prêts à s'envoler, côtoient les pièces d'or et une bourse pleine, mettant en scène l'art unique d'Illian parvenant à donner l'impression de vie à ses oiseaux et la rapacité de son maître.
Le Boiseleur, avec ce premier tome intitulé Les Mains d'Illian est une fable écologique imprégnée de poésie et aussi un conte social, sociétal qui porte en lui une force émotionnelle et philosophique puissante. Il m'a absolument conquise et ravie.
Que Babelio et Les éditions Soleil soient ici remerciés pour ce cadeau somptueux, cadeau accompagné du Tome 2 que je prends en main aussitôt...
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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