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Le Boiseleur tome 1 sur 2
EAN : 9782302077782
96 pages
Soleil (16/10/2019)
4.23/5   203 notes
Résumé :
En ces temps fort lointains habitait dans la ville de Solidor Illian, jeune apprenti sculpteur. Son habileté ravissait l'impitoyable Maître Koppel, délesté ainsi de la plupart des tâches de sculpture. Les habitants de Solidor avaient développé une passion pour les oiseaux exotiques, et chaque maison comportait au moins une cage en bois, avec au moins un oiseau. Les écouter enchantait Illian. Un soir, tandis qu'il fignolait un petit rossignol sculpté dans un rebut de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
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Les Mains d'Illian est le premier tome de la série le Boiseleur écrit par Hubert et illustré et colorisé par Gaëlle Hersent.
L'ouvrage commence tel un conte : « En ces temps fort lointains habitait dans la ville de Solidor un jeune apprenti sculpteur du nom d'Illian. » et relate en effet l'histoire du jeune Illian.
En raison de l'aspect ingrat des volatiles locaux, les oiseaux qu'on trouvait à Solidor appartenant tous à la famille des griselottes, espèce endémique au plumage terne, et de plus, pratiquement aphones, ses habitants avaient développé une vraie passion pour les oiseaux exotiques et chaque maison se devait de comporter au moins une cage avec au moins un oiseau.
La fabrication de ces cages est assurée dans l'atelier de Maître Koppel. Mais bientôt c'est son apprenti qui apporte un surcroît de prospérité à son échoppe tant son talent et son habileté sont grands et le maître, tel Harpagon préfère compter ses pièces d'or , délégant à Illian la majorité des tâches de sculpture.
Écouter les oiseaux avait toujours été le bonheur et le réconfort d'Illian. Son patron étant très pingre, il ne gagnait que le gîte et le couvert en échange de son travail, aussi ne craignait-il pas de s'en acheter un. À défaut d'un vrai, ayant trouvé un rebut de bois tendre dans un coin de l'atelier, il décide de profiter de courts répits pour sculpter un petit rossignol. Surpris dans sa réalisation par son maître, il échappe à la colère de ce dernier grâce à l'arrivée de sa fille Flora qui s'extasie devant l'oiseau et à qui il lui ordonne de le donner. Cette dernière création de l'apprenti va contribuer à enrichir son maître, mais également engendrer des changements et des incidences sur la vie de la cité et celle d'Illian.
La couverture de cet album est à elle seule une oeuvre d'art tant elle est luxueuse.
Quand j'ai ouvert les premières pages, je me suis replongée en enfance pour mon plus grand bonheur. J'ai tout de suite été emportée dans un autre temps, dans un monde à part, tant par le récit que par les illustrations superbement colorées.
Cette aventure imaginaire, très distrayante réussit magistralement à mettre en opposition différentes valeurs.
Elle excelle à mettre en avant la beauté, la nature, l'art, l'innocence, la passion, les confrontant à la vanité, l'apparence ou l'excentricité.
Bien que ce roman graphique soit sensé se situer dans « des temps lointains », le matérialisme, les phénomènes de mode éphémères, les relations patron-employé, les inégalités sociales et la société de consommation dans toute sa splendeur, tous les thèmes qui y sont évoqués sont on ne peut plus d'actualité !
J'ai trouvé magnifique et très imaginatif ce titre de Boiseleur, contraction entre le bois et l'oiseleur.
Côté graphique, je suis vraiment admirative du travail de Gaëlle Hersent. Son trait réussit parfaitement à mettre en valeur les textes poétiques de Hubert. La mise en page est variée et toutes les pleine-pages, notamment celles représentant les rues sont absolument superbes, richement détaillées et les couleurs dans les tons cuivrés tout en douceur, en adéquation avec l'esprit du récit.
J'ai été émerveillée par cette magnifique double page quasi centrale où les oiseaux sculptés flamboyants, comme réels, prêts à s'envoler, côtoient les pièces d'or et une bourse pleine, mettant en scène l'art unique d'Illian parvenant à donner l'impression de vie à ses oiseaux et la rapacité de son maître.
Le Boiseleur, avec ce premier tome intitulé Les Mains d'Illian est une fable écologique imprégnée de poésie et aussi un conte social, sociétal qui porte en lui une force émotionnelle et philosophique puissante. Il m'a absolument conquise et ravie.
Que Babelio et Les éditions Soleil soient ici remerciés pour ce cadeau somptueux, cadeau accompagné du Tome 2 que je prends en main aussitôt...
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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"Que restera-t-il sur la terre
Pour les enfants des temps nouveaux
C'est devenu un vrai mystère
Restera-t-il un chant d'oiseau?" Jean Ferrat.


Dans la presqu'île de Solidor, les habitants aimaient avoir un oiseau en cage, rien que pour égayer leur vie, "chaque bâtisse recelait alors au moins un trésor en son sein. Une petite boule de plumes colorées habitée d'un chant cristallin."


"Les mélodies complexes des oiseaux sélectionnés pour leurs chants, rivalisant de virtuosité, se mélangeaient aux accents plus rustiques choisies plutôt pour la beauté de leur ramage."
Seul, le jeune Illian n'avait pas assez d'argent pour en acheter un. L'apprenti fabriquait des cages, pour Maître Koppel.


Alors, il sculpta un oiseau dans un morceau de bois, un rebut.
"Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau
D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau,
D'aller plus haut oh oh oh."
Cet oiseau magnifique fut offert à Flora, la fille de son Maître, dont il était amoureux. Et la ville devint un enfer, plus personne ne voulut d'oiseaux en cage..


"Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux!"
Mais, tous désirèrent les oiseaux sculptés!
Ils ne risquaient pas de mourir, plus besoin d'acheter des graines...


Hélas, la mode des oiseaux passa, alors les gens les remplacèrent par celle des sauriens: lézards, geckos, iguanes et crocodiles qu'on promenait à travers la ville... L'âme d'Illian en fut meurtrie.


"Pour faire le portrait d'un oiseau
Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
Peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau." Jacques Prévert, Paroles.

Merci à Babelio et aux éditions Métamorphose.
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La ville de Solidor, bâtie à l'extrémité d'une presqu'île et séparée du reste du monde par de hautes montagnes, vit isolée. Si la campagne environnante recèle d'espèces particulières, les oiseaux, quant à eux, sont pour la plupart aphones. Aussi, les habitants se sont-ils tous passionnés par toutes sortes d'oiseaux exotiques, qu'ils font venir de partout, dont les chants résonnent dans toutes les rues mais aussi dans toutes les maisons. Un véritable éblouissement de couleurs et de mélodies... Illian est un jeune apprenti qui travaille pour Maître Koppel, illustre fabricant de cages à oiseaux. Pourtant passionné par tous ces volatiles, le jeune homme ne peut malheureusement pas en posséder, son maître ne lui payant que le gîte et le couvert en échange de son travail, même si les magnifiques cages aux sculptures fines se vendent très bien. Alors que, le soir venu, Koppel compte la recette du jour, Illian, lui, apporte la dernière touche à un petit rossignol qu'il a sculpté dans un rebut de bois tendre, à défaut d'avoir un oiseau vivant. Malheureusement, Koppel le surprend et le traite de voleur. Mais lorsque Flora, sa fille, dont Illian est secrètement amoureux, est émerveillée par l'oiseau sculpté, le maître lui demande de sculpter d'autres rossignols, d'autant que les commandes affluent...

Ce conte nous emmène à Solidor, il y a fort longtemps, une petite ville atypique peuplée de milliers d'oiseaux exotiques qui font le bonheur de tous ses habitants. En particulier Illian qui, à force de les admirer, finira par sculpter un rossignol plus vrai que nature. Malheureusement, sans se douter des conséquences, à ses yeux désastreuses, que cela va entraîner. Bien que situé en des temps fort lointains, ce conte aborde, étonnamment, des thèmes très actuels tels que les effets de mode, l'exploitation, la consommation de masse, le matérialisme... Les personnages, travaillés et fouillés, sont magnifiquement dépeints. Qu'il s'agisse de Kopper, un artisan manipulateur et profiteur, d'Illian, jeune apprenti exploité pour qui l'on éprouve, dès les premières pages, une infinie tendresse, de par sa sensibilité et son empathie, Flora, une jeune femme timide qui n'ose tenir tête à son père, ou encore les oiseaux, véritables personnages à part entière. Il se dégage de cet album une véritable délicatesse, une certaine poésie, une harmonie éclatante et une profonde humanité. Les dialogues, intelligents, laissent place, parfois, à des silences lourds de sens. Graphiquement, Gaëlle Hersent fait montre d'un travail original et vivant, empreint de poésie et de liberté. Sans ambages, ses planches sont de toute beauté, des visages très expressifs aux pleines pages époustouflantes.
Une fable profonde, intemporelle et bouleversante...
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Merci à Babelio et aux Editions Soleil pour cette masse critique privilégiée qui, pour la première fois, m'a attribué une très belle bande dessinée.

Dans ce conte artistique et philosophique, c'est d'abord la qualité graphique qui saute à l'oeil dès l'ouverture du carton. La première de couverture donne le ton du contenu de ce bel album où les dessins sont époustouflants par tous les détails qu'ils présentent aussi bien dans les planches en pleine page que dans les plus petites.

Ce premier tome intitulé Les mains d'Illian fait référence à un jeune apprenti sculpteur, au talent avéré, exploité par son maître qui s'enrichit sur son dos. Il sculpte des oiseaux qui font l'admiration de tous les habitants de la ville qui en possèdent et qui veulent donc une sculpture du leur.

Le talent d'Illian va donc les satisfaire, continuer d'enrichir son maître sans qu'il se rende compte que les oiseaux ont disparu de la ville remplacés par ses sculptures. Illian voit aussi le changement des modes, les oiseaux étant remplacés par des reptiles.

Ainsi s'ouvre la réflexion sur la vanité des choses, vanité de la création artistique, vanité des objets, vanité des modes. Illian ressent une sentimentalité à l'égard de la fille de son maître qui, elle, n'a pas changé et a conservé l'oiseau qu'il lui avait sculpté.

A partir de là, on peut laisser aller sa propre interprétation de l'histoire, facilitée par les très nombreuses planches sans dialogues ni texte. A propos du texte narratif, on peut apprécier les caractères italiques, soignés, comme toute cette belle oeuvre.

Merci Babelio pour cette belle découverte à poursuivre avec le deuxième tome offert également.
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Imaginez une ville médiévale obnubilée par les oiseaux exotiques, un apprenti-sculpteur merveilleusement doué, un maître cupide. Peiné de ne pas gagner assez pour posséder un oiseau, Illian sculpte un rossignol si bien réussi qu'il semble vivant. Il n'imagine pas une seconde les répercussions que pourrait avoir son acte…

Le conte donne à réfléchir aux injustices et à la vulnérabilité des plus pauvres, à la folie consumériste que les marchands n'hésitent pas à exploiter et aux humains qui se détournent de la nature pour suivre de vaines modes. Un propos clair-obscur car dans cette vacuité rayonne Illian, esthète sincèrement enchanté par l'art de la sculpture et le chant cristallin des oiseaux. Et il y a Flora, aussi…

Le duo d'auteurs alterne des séquences BD classiques et des doubles-pages pleines de détails qui contribuent à installer l'atmosphère particulière du conte. le registre semi-réaliste des illustrations n'est pas celui que je préfère mais j'ai aimé ressentir le plaisir qu'a pris Gaëlle Hersent à représenter les recoins de la cité, les objets sculptés de l'atelier ou les parures des notables. le Boiseleur se rapproche parfois aussi de la narration de l'album, avec des récitatifs particulièrement littéraires qui décrivent la presque-île de Solidor, le paysage musical composé par le chant des oiseaux de la ville ou les pensées d'Illian.

Tout cela est original et bien joli, mais manque de rythme à mon goût. Dans cette lecture douce et profonde, vous trouverez beaucoup de poésie mais peu de péripéties. Cela dit, le protagoniste est suffisamment attachant pour me donner envie de lire le second tome et de découvrir ce qu'il devient.

Et comme toujours avec cet éditeur que je remercie ainsi que Babelio pour cette Masse Critique, l'objet-livre est superbe !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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critiques presse (4)
Sceneario
04 décembre 2019
Hubert gère son scénario avec beaucoup de finesse et de générosité. [...] L’artiste gère son travail d’illustratrice de la plus belle des manières, de la plus petite des vignettes à la double page, via un semi-réalisme d’une beauté sincère, sans ambages. Une œuvre généreuse, à la profondeur saisissante, portée par un apprenti sculpteur qui donne envie de le retrouver au plus tôt. Un plaisir de lecture à renouveler !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
29 octobre 2019
La langue est belle, l’ambiance aussi, mais quelque chose se révèle bancal au fil des pages. Le récit manque de densité, n’a pas assez de personnages secondaires pour redonner du rythme. [...] On reste donc un peu sur sa faim en refermant ce Boiseleur. Espérons que la suite exploite mieux les bonnes idées entrevues ici…
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
25 octobre 2019
Réflexion intelligente sur le matérialisme et les phénomènes de mode éphémère, Le boiseleur se révèle une très belle surprise parmi les nombreuses sorties de ce début d'automne.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
23 octobre 2019
Mêlant élégamment illustrations et bande dessinée, « Le Boiseleur » oscille, avec art, entre diverses tonalités, explorant l’inhumanité des systèmes et l’humanité des êtres. [...] Cet écologique conte social et sociétal nous offre une intéressante réflexion sur la relation entre maître et apprenti, mais aussi sur notre société de consommation.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Les oiseaux se répondaient de part et d’autre des rues, chacun avec sa propre mélodie, dessinant un paysage musical sans cesse différent, si bien que pour qui savait écouter, chaque endroit de la ville possédait sa propre signature sonore immédiatement reconnaissable, bien plus caractéristique que les hauts bâtiments aux crépis lépreux qui se succédaient sans grande variété.
Les écouter avait toujours été le bonheur et le réconfort d’Illian.
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Les oiseaux se répondaient de part et d'autres des rues, chacun avec sa propre mélodie, dessinant un paysage musical sans cesse différent, si bien que pour qui savait écouter, chaque endroit de la ville possédait sa propre signature sonore, immédiatement reconnaissable, bien plus caractéristique que les hauts bâtiments aux crépis lépreux qui se succédaient sans grande variété.
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Maître Koppel aurait interdit à son jeune apprenti de dormir s’il n’avait craint que celui-ci ne mourût d’épuisement avant la fin de son apprentissage.
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-- Je regrette d'avoir sculpté ce rossignol. j'ai tout gâché et plus personne ne se soucie de mes sculptures désormais.
-- Ce n'est pas vrai. Mon rossignol, je le garde précieusement dans ma chambre et je le regarde tous les soirs avant de me coucher!
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l’art d’Illian était unique. Certains tentèrent bien de l’imiter, mais nul ne parvenait à copier l’impression de vie qu’il donnait à ses oiseaux : ils semblaient sur le point de s’envoler, comme figés dans leur mouvement d’un coup de baguette magique (p.40)
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