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Critique de MisterWhite


À ce moment de ma période "grands classiques", il fallait en passer, ô poète vautré et déchu dans un monde virant de plus en plus au médiocre, par cette célèbre pièce d'Hugo. Aligner le pied gauche après le pied droit.
Hernani, un proscrit ligué contre le roi d'Espagne Charles, futur Charles Quint (l'action se déroule en 1519) est follement épris des beaux yeux noirs de sa Dona, son soleil noir si j'osais ; mais cette dernière est aimée du roi et d'un vieux duc, son oncle. Sacré Victor ! Mais oscillant entre mélodrame et tragédie, ce drame romantique étonne par ses alexandrins d'emblée bousculés, vers aux enjambements boiteux et qui n'ont pas manqué de faire réagir les nostalgiques conservateurs d'alors, un drame dont certains vers furent même sifflés (choisir une édition bien anotée) en 1830, pièce passablement censurée, carrément chahutée certe, et qui étonne encore par le mélange opéré entre solennité toute tragique (5 actes, alexandrins sonnants et trébuchants, part faite à la noblesse attachée à ses valeurs têtues) et le prosaïque populaire, le trivial vaudevillesque (acte I), la familiarité que l'expression des sentiments peut prendre signe pour moi du désordre de 2 jeunes coeurs sincèrement amoureux. de cette pièce étrange et pimentée, monte toujours la belle musique hugolienne, l'appel même du poétique qui nous jete sans cesse dans les affres du Beau, alors qu'au-delà même de la seule forme, quelque chose, au fil de la lecture, suspend son lecteur au bord du gouffre amer des malheurs sublimes.
Et puis tout ça nous traverse, passe, s'oublie mais quelque chose, toujours, reste. Magie des belles lettres !
Comme une petite piqüre de rappel pour les amoureux de la musique des mots avant toute chose !
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