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sur 1273 notes
● le théâtre hugolien est injustement méconnu et négligé. Sa puissance exceptionnelle, son énergie, son humanité, son originalité, sa profondeur, restent choses complètement inconnues et méprisées. Et, lorsqu'on considère, la grandeur du théâtre de Hugo, l'on se dit que c'est fort dommage. le théâtre hugolien, dont Hernani est l'une des belles réussites, est un théâtre à trois facettes : d'abord, c'est un théâtre lyrique. Ensuite, c'est un théâtre politique. Et pour finir, c'est un théâtre humain. C'est un théâtre lyrique, parce que ses accents intimistes comme ses accents épiques ont quelque chose en eux de puissamment poétique. C'est un théâtre politique, car c'est un théâtre historique, qui étudie L Histoire, les moeurs d'un autre temps, les rapports entre le peuple et les puissants, c'est un théâtre historique, enfin, parce qu'il étudie un épisode historique, pour mieux éclairer toute L Histoire, dans son fonctionnement, dans sa manière de se dérouler, et d'être. C'est un théâtre humain, parce que c'est l'histoire des misères et des joies des hommes.
Le théâtre d'Hugo n'est pas un théâtre de pure distraction comme on l'a cru trop souvent ; quand cette erreur cessera-t-elle donc ?

● La puissance poétique, l'inventivité hugolienne, l'environnement historique très bien retranscrit, le sens de la formule, tout cela caractérise ce drame d'Hugo. La poésie, la couleur, le sens artistique que l'on sent dans ce texte sont autant de qualités. L'univers à demi chevaleresque de la Renaissance, les personnages passionnés, l'analyse psychologique parfaite, contribue au plaisir de lecture.
Il s'agit d'un texte profondément beau, plein de passion et de beautés. Un texte plein de panache, aussi.
De panache, de beautés, d'idées, de puissance poétique…
Le caractère des personnages correspond si bien à leur rôle, leur psychologie est si fine, le manichéisme si bien évité, la peinture si juste et si imaginative, le vers si beau, la passion si puissante que l'enchantement fut là.
Un texte comme seul un grand écrivain sait en faire.
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Dona Sol est promise à Don Ruy Gomez mais son coeur va en réalité à un brigand nommé Hernani. Pour compliquer encore les choses, le roi Don Carlos la courtise également. La passion amoureuse qui unit Hernani et Dona Sol est donc sans cesse contrariée.

Bon... Je n'ai pas trop aimé cette pièce, malheureusement (eh oui, ce sont des choses qui arrivent).
Je vais m'empresser de vous dire pourquoi. J'ai eu beaucoup de mal à lire cette pièce, je devais me forcer pour lire une scène de plus, j'avais même hâte de la finir et vous en conviendrez, c'est un signe qui ne trompe pas ! Je n'ai pas eu l'impression de m'attacher aux personnages, je ne me suis pas réellement intéressée à la relation entre Hernani et Dona Sol. J'ai eu du mal à me concentrer sur l'essence de la pièce, sur cet amour terriblement contrarié. Trop de péripéties, d'interventions rocambolesques, de lamentations, de changement de lieux... Je sais, je suis une effroyable conformiste qui aurait tout à fait eu sa place parmi les ardents défenseurs du classicisme lors de la fameuse bataille d'Hernani. Quoi qu'il en soit, lorsqu'il y a trop d'éléments mon attention se perd, mon esprit divague et je m'éloigne inexorablement de l'intrigue, c'est comme ça.
Je ne ris pas, je ne m'émeus pas : la pièce me laisse sur ma faim. Indubitablement le genre théâtral n'est pas là où je préfère ce cher Hugo, loin s'en faut ! Je ne parviens pas vraiment à entrer dans ce drame romantique. Malgré les nombreux rebondissements, je me suis même un peu ennuyée... J'ai eu tendance à me perdre lors des tirades.

Néanmoins, ne voyons pas tout en noir : je suis quand même contente d'avoir enfin lu Hernani pour pouvoir en parler. En un sens j'apprécie l'audace de ce drame romantique, je la salue même : c'est coloré, vivant, les décors changent, il y a de l'action, c'est indiscutable. L'histoire d'amour reste belle et l'idée d'avoir trois hommes aussi différents est sympathique. J'apprécie toujours ce cadre espagnol, ambiance "toison d'or et grands d'Espagne", la lutte de pouvoir. Par ailleurs, la force de l'amour de la demoiselle pour son brigand d'amant, alors qu'elle est courtisée par le roi d'Espagne et futur empereur (excusez du peu !) est belle, touchante. La fin reste émouvante bien qu'un peu caricaturale. Par ailleurs j'ai beaucoup aimé le panache du personnage d'Hernani et la grandeur d'âme du roi, au contraire de Gomez... Il y a des passages vraiment drôles, comiques également (le moment où le roi est enfermé dans l'armoire...)

Pour conclure, cette pièce est une mixture audacieuse de choses intéressantes voire émouvantes/drôles, mais je n'ai pas vraiment su comment l'aborder ni quoi en retirer. La lecture fut un poil pénible, pas assez distrayante à mou goût et je doute que la pièce me laisse un souvenir impérissable.
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Un drame romantique: Hernani...une bataille du même nom..

En 1830, les jeunes Romantiques, mènent grand tapage pour défendre leur héros/héraut- Hugo, qui dès les premiers vers de la pièce se fait huer par un public hystérique et révulsé d'horreur devant ces alexandrins malmenés -Hugo, toujours gaillard dit "déniaisés"-
Les jeunes loups et les belles lionnes sont dans l'arène: Théophile Gautier, pour la circonstance, arbore un gilet rouge, on ne peut pas le rater...on s'empoigne, on hurle...la pièce est inaudible...Après cette "Bataille d'Hernani" dont on a peine à comprendre aujourd'hui la virulence, le drame romantique a passé le baptême du feu...

Novateur, encore une fois, Hugo lance un genre théâtral, le drame, dont rêvait Diderot: hybride, cocasse et héroïque, sans unités aucunes, plein de bruit et de fureur, avec des héros étrangers à eux-mêmes , mus par des forces obscures, qu'ils ne comprennent, ni ne contrôlent..-"je suis une force qui va"...

Le drame historique aura la préférence. Mais qu'on me pardonne: je donne dix drames de Hugo -qui n'en pas écrit autant- contre une seule pièce de Shakespeare...où le mélange des tons, la folie des héros, la vision de l'Histoire ont une autre gueule...
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Mon premier Hugo, incroyable non ?

J'ai voulu commencer petit, en nombre de pages. La pièce de théâtre Hernani convient tout-à-fait pour cela. Et puis, cette pièce a une histoire. Elle a fait du bruit au temps de sa création. Une véritable guerre stylistique qui allait jusqu'au coup de poing. On a appelé ça la bataille d'Hernani.

L'action se passe en Espagne, en 1519. Une grande histoire d'amour et d'honneur romantique et tragique sur fond historique. le fond, c'est la lutte de Don Carlos, bientôt Charles Quint, pour accéder au titre d'Empereur du Saint Empire. Il va réussir bien entendu. Cette lutte n'est pas guerrière, elle est économique. Il s'agit de plus graisser la patte des Électeurs que ne le fait François Ier, autre candidat au titre. A l'acte IV, on a droit à une tirade de plusieurs pages de Don Carlos devant le tombeau de Charlemagne, premier empereur, à l'imitation de la visite de Jules César puis d'Auguste au tombeau d'Alexandre. Cette tirade était véritablement trop longue pour moi ; je préfère les dialogues rapides, qui piquent comme l'épée du spadassin. Heureusement ce genre de dialogue ne manquent pas dans Hernani.
J'ai été surpris de découvrir Don Carlos agissant comme un hidalgo excessif pénétrant chez les belles dames pour se les accaparer. Je n'imagine nullement Charles Quint fougueux et fiévreux. Mais je lis dans Wikipédia que son éducation a plus tenu de la chevalerie que de l'humanisme. Alors peut-être…

Mais le coeur de la pièce concerne la tragédie amoureuse de Hernani et Doña Sol. Leur amour est fusionnel mais contrarié surtout par l'honneur monté en épingle et le désir de vengeance. Hernani est un noble aragonais dont on ignore longtemps le véritable nom, dont la famille a été brisée par celle de Castille, les aïeux de Don Carlos. Hernani est un bandit, un révolté contre un pouvoir qu'il estime usurpé, un homme qui cherche vengeance, et un homme amoureux jusqu'à l'ongle du petit orteil. Hugo en fait un peu trop à mon goût, dans les atermoiements romantiques de son héros. Celui-ci ne cesse de s'inventer des raisons de ne pas être avec sa belle, insistant en particulier sur le danger qui l'accompagne et dont il ne veut pas qu'il menace aussi sa belle. Il refuse à Doña Sol le droit de choisir ce danger pour vivre avec lui, ce qu'elle veut par-dessus tout.
J'ai été très surpris de . Cela m'a rappelé Auguste dans Cinna de Corneille. Mais ce ressort qui aurait pu faire un bon happy end fait seulement nettoyer l'espace pour le dernier et terrible dernier acte. L'honneur lié à une parole donnée évapore le bonheur trouvé et laisse les poignards seuls juges.

L'humour n'est pas absent de cette pièce, les courtisans de Don Carlos en portent une bonne part, en particulier Don Ricardo qui est à l'affut de la moindre parole ou du moindre geste de son maître pour s'estimer promu. « Vous m'avez tutoyé, me voilà Grand d'Espagne ». J'ai adoré.

En résumé, une pièce qui m'a par moments beaucoup plu, et par moments ennuyé. Un bon pied à l'étrier pour découvrir l'auteur, en tout cas.
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Je pense que pour goûter tout à fait cette pièce et sans doute bien d'autres de cette époque, il est préférable d'avoir lu les oeuvres dont elle prend le contrepied. D'abord pour bien réaliser en quoi elle est révolutionnaire, puis pour pouvoir comparer le traitement de certaines situations, l'amour contrarié, le devoir envers la mémoire du père, le pouvoir… avec celui fait par les prédécesseurs. A tout le moins la lire dans une édition critique. Voire deux.
Mais si l'on veut juste avoir le plaisir de lire, pas besoin de notes en bas de page ou de dossier en fin d'ouvrage. Parce qu'elle est, à ma grande surprise (béotienne que je suis) fort plaisante.
D'abord c'est enlevé, que de coups de théâtre, d'entrées en scène opportunes (pour l'action, pour les protagonistes pas toujours), les personnages ont du caractère, et ils ne sont pas toujours ou tout blanc ou tout noir, voir en particulier Don Ruiz Gomez de Silva et Don Carlos. Et enfin l'humour n'est pas absent, parfois des situations mais surtout des dialogues.
Vous l'avez compris, j'ai aimé. Allez, si vous avez peur de ne pas apprécier, empruntez-le. A la bibliothèque, à votre enfant, à la voisine… Mettez le nez dedans, que risquez-vous, de passer un moment agréable, ou de perdre une demi-heure avant de vous dire que décidément ce n'est pas pour vous. Vous avez le droit de ne pas aimer mais vous saurez pourquoi. Et si vous ne vous souvenez pas de ce que la (le) prof avait dit de la bataille d'Hernani et de Théophile Gautier, de ce que pensait Victor Hugo de l'unité de temps et de l'unité d'action, si même vous avez oublié ce que c'est, ce n'est pas grave, si finalement vous aimez l'Hernani de ce brave père Hugo. Enfin père, quand il l'a fait jouer, il n'avait que 28 ans. Pas mal pour un presque débutant.
Victor, je vous admire comme homme, je lis volontiers vos poèmes, je sens qu'un jour peut-être je dirais « comment peut-on ne pas lire Victor Hugo ». Mais cela est une autre histoire.

Critique faite dans le cadre du Challenge ABC 2014-2015
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Hernani est une pièce théâtrale de Victor Hugo. IL s' agit d' un drame romantique
en cinq actes. L' action principale se situe en Espagne au XVIe Siècle, où Hernani et Juan Carlos se battent pour l' amour de Dona Sol de Silva. Hernani dont le père a été décapiter sur ordre du père de Don Carlos, roi
d' Espagne . Ce dernier est secrètement amoureux de Dona Sol. Mais cette dernière est amoureuse d' Hernani. Ce dernier s' est promis de venger son père. Dona Sol aime Hernani, mais on l' a fiancée à son oncle, Son Ruy Gomez de Silva .
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Impossible de ne pas connaître Hernani, objet de la bataille du même nom et oeuvre charnière dans l'histoire de la littérature française.
Néanmoins, je dois avouer ne pas avoir vraiment apprécié sa lecture, si ce n'est au titre de son intérêt historique.
Je crois que je préfère le théâtre classique au drame romantique. le théâtre de Racine me touche infiniment plus que celui d'Hugo, alors que par contre la poésie d'Hugo me bouleverse. Etonnant.
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J'aime tout chez Victor Hugo y compris son théâtre en vers aux consonances Shakespeariennes d'autant plus qu'il est moins classique, affranchi de règles anciennes dans la construction du texte.
Alors que cette pièce en cinq actes porte le titre de "Hernani" nom d'un jeune homme amoureux, elle aurait pu s'appeler Doña Sol qui est la vraie héroïne de cette tragédie pour moi.
Si l'amour de ces deux-là est passionnel, l'histoire raconte la rivalité entre trois hommes épris de la même femme.

On est à Saragosse en 1519, le roi d'Espagne Don Carlos se cache la nuit pour aller séduire la jeune Doña Sol promise au noble et vieux Don Ruy Gomez, son oncle, alors que le coeur de la belle bat pour Hernani.
Ce dernier est proscrit et cherche à tuer le roi par vengeance familiale. La rivalité amoureuse va aiguiser sa haine envers celui qui deviendra Charles Quint et choisira le pouvoir en devenant empereur d'Allemagne.
Quant à Don Ruy Gomez il ne jure que sur l'honneur de ses ancêtres et protège Hernani du roi pour garder la face. Mais la jalousie du vieux noble prendra le dessus et s'il y a un mariage d'amour à la fin, l'histoire est loin d'être terminée car on se doute que le drame n'est pas loin.
Si Doña Sol se dit faible femme, elle ne l'est pas par ses actes, montrant au contraire une détermination et une assurance que son amoureux n'a pas.

J'ai pris plaisir à lire les beaux vers de Victor Hugo même si je regrette de ne pas avoir vu cette pièce jouée sur scène. D'ailleurs, il y a quelques moments palpitants, outre les scènes d'amour, comme celle des portraits où Don Ruy Gomez s'adresse à ses ancêtres un par un jusqu'au tableau qui le représente alors que l'on sait qu'Hernani est caché derrière.
Et puis, je ne me lasse pas des belles histoires d'amour.


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Après l'interdiction de Marion de Lorme pendant l'été 1829, Victor Hugo est contraint de chercher un autre sujet pour la pièce qu'il compte donner au Théâtre Français. Il choisit un sujet espagnol, à priori plus facile à faire accepter au censeur, ce sera Hernani, créé en février 1830. La pièce évoque avant tout la fameuse « bataille », l'affrontement entre les tenants du classicisme et les jeunes défenseurs du romantisme : la Comédie Française, le théâtre le plus prestigieux, et son public, étaient réputés peu favorables au nouvel mouvement. Hernani est souvent présenté comme le moment décisif, où tout bascule, où une nouvelle esthétique triomphe balayant l'ancienne.

Les choses sont en réalité beaucoup plus complexes, l'importance de la création d'Hernani a été amplifiée par les protagonistes et érigée au rang d'un mythe, l'opposition entre le théâtre romantique et classique a été également en partie exagérée, en ce qui concerne la production théâtrale de Victor Hugo et d'Hernani en particulier.

La reconnaissance du théâtre romantique a débuté avant Hernani : le théâtre romantique étaient déjà bien installé sur une partie de scènes parisiennes, et il y avait déjà eu la création de Henri III et sa cour de Dumas à la Comédie Française même. Par ailleurs, la création d'Hernani n'a en aucun cas mis un terme au théâtre classique, qui continuait à être bien plus joué à la Comédie Française tout au moins, que le drame romantique. Hernani est une étape, dont l'importance a été sans doute exagérée, devenant une sorte de symbole à posteriori.

La différence irréductible entre le drame romantique et le théâtre classique a été également artificiellement accentuée. Victor Hugo était un grand admirateur de Molière et de Corneille, et beaucoup de choses dans Hernani font penser à Corneille. le sujet espagnol évoque le Cid, qui avait déjà donné lieu à une querelle fameuse. La clémence de Charles Quint n'est pas sans faire penser à Cinna, et les retournements de situations étaient une des grandes spécialités de l'auteur de Horace. Hernani est écrit en alexandrins, et de nombreux effets stylistiques rappellent le modèle cornélien. Si chaque acte d'Hernani se passe dans un lieu différent, à l'intérieur de chaque acte on retrouve l'unité de lieu et d'action qui était censée caractériser le théâtre classique. Malgré certaines déclarations d'intention, l'auteur de Hernani connaît ses classiques sur le bout des doigts et en reste imprégné lorsqu'il écrit, même si son oeuvre appartient à une esthétique différente.

Une des grandes sources d'inspiration de Hugo, au-delà des sources espagnoles, aura été le mélodrame, genre à la mode, et fréquenté par un public plus populaire. Genre qui recherche le spectaculaire et le pathétique, au détriment du vraisemblable.

Au premier acte, intitulé le Roi, nous sommes à Saragosse, dans la chambre de Dona Sol. Celle-ci attend son amant. Mais la duègne fait entrer par erreur un autre homme, qui la menace, et qu'elle dissimule dans une armoire. Arrive Hernani, l'amant de dona Sol, qui accepte de tout quitter pour lui. Don Carlos, l'homme caché, surgit, et déclare son amour pour Dona Sol. Un duel commence, interrompu par l'arrivée de Don Ruy Gomez, oncle et fiancé de Dona Sol. Ce dernier a une réaction très vive en découvrant les deux hommes dans la chambre de sa nièce et fiancée. Mais Don Carlos se fait connaître : il est le roi d'Espagne, et prétend être venu pour demander conseil à Don Ruy, au moment où il a des chances d'être élu empereur. Cela permet de calmer le vieil Don Ruy et les deux rivaux peuvent partir.

Le deuxième acte s'intitule le bandit et se passe devant la maison de Don Ruy. Don Carlos a entendu les détails sur le projet de fuite des deux amoureux, et prétend venir avant Hernani pour enlever Dona Sol. Cette dernière sort, mais résiste à Don Carlos. Survient Hernani avec des bandits dont il est le chef. Don Carlos refuse de se battre en duel avec lui, prêt à se laisser assassiner plutôt que roi croiser le fer avec un bandit. Hernani le laisse partir, et compte tenu des menaces de Don Carlos, se refuse d'emmener Dona Sol.

Au troisième acte, le vieillard, nous sommes au château de Don Ruy, en Aragon. le mariage avec Dona Sol doit avoir lieu. Mais surgit un pèlerin qui demande l'hospitalité. Il s'agit de Hernani aux abois, poursuivi par les sbires du roi. Don Ruy l'accueille en ignorant son identité. Il le cache lorsque survient Don Carlos et refuse de le livrer. le roi amène Dona Sol en otage. Hernani qui sort apprend à Don Ruy l'amour du roi pour Dona Sol. Redevable de la vie à Don Ruy, il lui promet de se laisser tuer à n'importe quel moment, mais demande de poursuivre Don Carlos pour lui arracher Dona Sol. Il remet en gage son cor à Don Ruy.

Au quatrième acte, le tombeau, Don Carlos attend le résultat de l'élection de l'empereur au tombeau de Charlemagne. Il a connaissance d'un complot contre lui. Devenu empereur, il fait arrêter les conjurés, parmi lesquels Hernani et Don Ruy. Hernani révèle son identité de prince. Don Carlos, devenu Charles Quint pardonne, et permet le mariage d'Hernani avec Dona Sol.

Au cinquième acte, La noce, le mariage vient d'avoir lieu. Mais le cor résonne, Don Ruy vient réclamer la vie d'Hernani. Dona Sol boit le poisson avant lui, les deux jeunes mariés meurent , et le vieillard n'a plus qu'à les suivre dans la tombe.

Pièce spectaculaire, pleine de bruit et de fureur, difficile à jouer (le monologue de Don Carlos au quatrième acte dure environ 16 minutes), un tant soit peu chargée, elle frappe avant tout par la qualité du vers (« le vers est la forme optique de la pensée » écrivait Hugo). Hernani est un héros ambigu, immature, qui n'arrive pas à se dégager d'une idéologie de l'honneur mortifère et suicidaire. Au final, les autres personnages sont presque plus intéressants, Don Ruy, vieillard pathétique et terrible dans son amour hors propos, Don Carlos transfiguré par son changement de statut, Dona Sol frémissante et rayonnante. D'autres pièces de Hugo seront ensuite plus convaincantes en étant peut-être moins démonstratives, mais un souffle épique et une façon de dire insolente et plein de maestria fait de Hernani une belle oeuvre.
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Avec cette pièce de théâtre jouée en 1830 pour la première fois. Je retrouve « le grand Hugo » après mes légères déceptions de ces derniers mois (Bug-Jargal et L'art d'être Hugo). Je ne suis pourtant pas adepte de théâtre et ai beaucoup de mal à m'orienter dans ce genre de littérature.

En lisant Hernani, si je lis du théâtre, je m'attache en premier lieu aux vers en alexandrin avec leurs rejets, enjambements et autres vers ternaires que la postface me permet de nommer. Dès la lecture, ces techniques novatrices en ce début de XIXème siècle m'interpellent, me surprennent sans que je sois en mesure de les reconnaitre. le propos énoncé se déploie dans l'espace du tramway où je les lis et les scènes se déroulent véritablement devant mes yeux pour mon plus grand plaisir – et gare à celui qui me bousculera et interrompra ma lecture, quelle folie de lire dans les transports en commun !

Je me délecte ensuite du sens de l'honneur des personnages, en particulier celui de Don Ruy Gomez, dont le respect des anciens et la nécessité de recevoir au mieux son hôte friserait l'absurde si les enjeux n'étaient pas si grands. Ce même sens de l'honneur poussera d'autres personnages aux choix les plus tragiques. Ce flirt permanent – si je puis m'exprimer ainsi – entre honneur ou courage et absurde le plus profond est pour moi l'élément clé de la la pièce. Il me déstabilise, m'invite à m'attacher aux personnages, et me questionne ; ce sens de l'honneur a-t-il seulement encore un sens ?

Hernani représente-t-elle une réalité de la vie, une quête de sens aboutie, ou une réalisation de l'absurde le plus complet ? Aucune réponse n'est satisfaisante, et cet entre-deux me plait et maintient ma pensée en mouvement.

L'oeuvre est riche sur de nombreux autres points, la complexité des personnages, le lyrisme, le bouleversement qu'elle engendre à l'échelle de l'histoire littéraire, sans parler de la mise en scène pour ceux qui auraient la chance de la voir jouée. Les écrits sur Hernani sont nombreux pour ceux qui souhaiteraient y avoir recours – et en partie cités en fin de mon édition du Livre de Poche.
Lien : http://www.hellocoton.fr/to/..
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