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Critique de Pecosa


La topographie du souvenir était cachée dans la boite à livres. Red Fox, édition de la fin des années 80, compagnon de longues et pénibles vacances avec un cousin plus âgé supposé me garder, et qui me faisait attendre des heures dans sa voiture pendant qu'il était avec sa copine. J'avais fini La Petite Fadette, il avait laissé son exemplaire de Red Fox sur la banquette arrière, j'en lisais des passages pour tromper l'ennui et je ne comprenais rien à cette histoire de Russes, qui n'avait pas grand chose à voir avec les paysans du Berry. En plus, il ne voulait jamais mettre mes cassettes et je lisais toujours avec Killing Joke en fond sonore. Bref, j'avais voulu qu'il me raconte le roman mais il avait perdu le bouquin, et 30 ans plus tard, je connais enfin le fin mot de cette histoire d'espions et d'enfant adopté façon ensalada rusa.


Robert Thorne, journaliste et écrivain, est le fils d'un diplomate américain retrouvé mort jadis d'un coup de fusil. May Brightman, son amour de jeunesse, fille d'un riche importateur mystérieusement disparu le recontacte pour qu'il retrouve sa piste.
Brightman parlait le russe et achetait ses fourrures en URSS. Thorne connait bien le pays, et met rapidement la main sur un bien très précieux, une vieux cliché datant des années 40 et pris à Halifax sur lequel figurent entre-autres Brightman et Georgi Dimitrov, président du Komintern. (De Georgi Dimitrov je ne connaissais que le Bataillon Dimitrov, 18e bataillon des Brigades internationales qui portait son nom).

Red Fox est un bon roman d'espionnage bien construit, où les aller-retour dans le passé ne cassent pas le rythme de l'intrigue. Anthony Hyde nous mène jusqu'à Léningrad, et ne nous sert pas le thème de la Guerre Froide cher aux années 80. Il s'intéresse plutôt au Komintern des années 30, aux grandes purges, au Pacte germano-soviétique et aux conséquences qu'il eut sur les partis communistes du monde entier ainsi que sur la politique extérieure nord-américaine.
Red Fox a été publié en 1985 et évoque le futur effondrement du pays, ainsi que les mouvements nationalistes russes qui mènent des opérations ciblées pour le faire tomber et le mettre au main d'une oligarchie s'appuyant sur l'armée. Et le « twist » final se montre digne de l'intrigue. le roman méritait bien trois décennies pour en connaître la fin.
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