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Critique de michdesol


C'est une bio romancée ou un roman biographique, comme on voudra, de la violoniste japonaise prodige Nejiko Suwa. A la fin des années 30 elle s'installe en France pour y parfaire sa formation. C'est là que la guerre la surprend. En 1943, afin de célébrer l'alliance des nazis avec le Japon, Goebbels lui offre un Stradivarius. D'évidence cet instrument provient du stock d'oeuvres d'art volées par les nazis lors de leurs conquêtes. Apparemment ceci n'effleure pas l'esprit de Nejiko, qui a cependant un mal fou à maîtriser l'instrument, comme si celui-ci était récalcitrant. C'est là une belle idée du romancier, suggérant ainsi que le violon, ayant une âme, se refuse à jouer dans ces conditions.
Nous suivrons Nejiko dans la suite de sa carrière de violoniste, pendant la période nazie, puis à la Libération où elle finira par rejoindre le Japon.
Il apparaît clairement, et c'est choquant, qu'elle ne se posera jamais de question quant à l'origine de l'instrument, alors qu'il provient d'un vol et d'un assassinat dans le cadre d'un génocide, et qu'elle est en quelque sorte une receleuse de haut vol. Aujourd'hui encore, les héritiers japonais de Nejiko, toujours en possession du violon, se refusent à ouvrir le dossier.
Il y a sans doute quelques maladresses de style, mais le livre soulève avec justesse les problèmes qui peuvent se poser aux musiciens – et aux artistes en général - quand ils doivent exercer leur art dans des époques terribles comme celle de la dictature nazie.
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