Les soutiens de la société, écrite en 1877, n'est peut-être pas la plus connue, ni la plus marquante des pièces d'
Ibsen, mais elle mérite pourtant largement le détour. Il s'agit de la première des 4 grandes pièces dans lesquelles le dramaturge norvégien va s'atteler à "mettre les problèmes [contemporains] en discussion", pour reprendre le mot d'ordre de la Percée moderne. Peut-être cette pièce souffre-t-elle un peu d'être la première, et peut-être
Ibsen a-t-il voulu y mettre trop de sujets : l'action est plutôt complexe, et le dénouement un peu décevant. Mais la pièce annonce clairement ce qui viendra dans
Un ennemi du peuple (ici, c'est un homme d'affaire qui est prêt à envoyer en mer un bateau dont il sait pertinemment qu'il s'agit d'un rafiot, et à sacrifier la vie des personnes à bord) et surtout dans
Une maison de poupée (tant Mme Bernick, infantilisée par son mari, que Lona, qui s'affranchit des conventions d'une société mesquine, préfigurent assez clairement
Nora). Je regrette un peu le final, et la transformation un peu trop soudaine d'un Bernick repentant et empreint de bons sentiments. Mais j'ai eu beaucoup de plaisir à relire cette pièce que j'avais découverte en 2004.
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