Etonnante
Nora ! Qui eut cru que cet oisillon frivole, cette jolie perruche écervelée recelait autant de farouche détermination, de courage et de convictions ?
Des femmes fortes et capables de se lever contre les diktats de leur temps, j'en ai vu pas mal dans la littérature du 19ème, mais j'avoue que celle-là m'a bluffée.
Il est vrai que le format de la tragédie de cette pièce s'y prête, avec cette construction qui s'ouvre sur un babillage bourgeois dont on se demande où il veut nous mener, qui se noircit peu à peu avec l'apparition de personnages troubles et l'étau qui se resserre inexorablement autour d'une
Nora de plus en plus ambivalente, jusqu'à la scène finale d'une tension libératrice, laissant sur un claquement de porte le mari comme un ridicule pantin désarticulé.
Les portes qui claquent sont fréquentes au
théâtre, mais on comprend que le retentissement de celle-ci ait durablement secoué son époque : une femme a dit « non », Messieurs !
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