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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est en contemplant les eaux opaques de la Seine au mois de Décembre qu'un souvenir a fait surface : la découverte d'un auteur lors de l'adaptation télévisuelle de l'oeuvre qui lui a valu le prix Goncourt en 1955, Les eaux mêlées de Roger Ikor. Séduite à l'époque par le propos et son interprétation, j'ai tenté à nouveau l'aventure, modifiée par les décennies écoulées, qui mettent à distance le contexte mais aussi remanient la sensibilité du lecteur. il ne me restait que deux souvenirs précis de ce roman : la découverte des frites par Yankel(!) et la correction que reçoit son fils pour avoir accusé d'antisémitisme son prof, un dénommé Lévy…

Voilà donc le propos : à la fin du dix neuvième siècle, Yankel fuit les pogroms qui mettent à mal la communauté juive de Rakwomir, en Russie. Via l'Allemagne, la fin du voyage se fait à Paris : la fin d'un rêve, avec ses désillusions mais aussi ses bonnes surprises. Ce jeune homme de vint-deux ans se pose mille questions à la minute, pour essayer de comprendre la vie qu'il découvre, pour s'interroger sur sa façon d'être, pour essayer de sortir du ghetto dans lequel se complaisent nombre de compatriotes arrivés depuis plus longtemps que lui. C'est difficile, la langue, les coutumes, la solitude, la judéité, sont autant d'obstacles pour une intégration. Lorsque sa femme le rejoindra après plusieurs années : le but est atteint mais le questionnement est toujours là. Et ce n'est pas l'arrivée d'une deuxième génération qui apaise les choses.

Cette saga familiale s'étend sur toute la première moitié de vingtième siècle, avec ses deux guerres, et la montée progressive de l'antisémitisme avec l'issue que l'on connaît. Si le sujet est abordé, c'est en filigrane, car l'auteur centre ses réflexions sur l'assimilation progressive d'immigrants, qui auraient être originaire de toute autre contrée exotique, et cheminer de la même façon. Au coeur du flux de ces eaux qui se mêlent, existerait t-il une mémoire de l'eau, pour qu'après plusieurs générations, le sentiment d'un ailleurs originel soit encore présent?

Même si le récit est à la troisième personne, on a le sentiment de suivre la logique interne des différents personnages, et de s'immiscer au coeur de leur réflexion.

Le téléfilm diffusé en 1969 est dispo sur l'INA : ma chronique sera révisée après l'avoir revu.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Magnifique roman et un Goncourt 1955 d'un auteur trop méconnu. J'ai beaucoup apprécié cette saga d'émigrés juifs russes venus, au début du XX° siècle s'installer en France, pays des lumières pour fuir les pogroms. On va suivre la vie de Yankel, de ses frères et de son fils Simon au cours des décennies, et comprendre avec eux les questions de différences culturelles, d'intégration ou d'assimilation. Celles et ceux qui ont apprécié l'art de perdre d'Alice Zeniter devraient aimer également ce roman, même s'il s'agit évidemment d'une autre époque et d'une autre migration.
Je découvre à la fin de ma lecture qu'il s'agit en fait du tome 2 d'une saga mais cela ne m'a pas posé problème et il peut se lire sans que l'on ait commencé par la greffe de printemps.
Humanité, tolérance, bienveillance, humour sont au rendez-vous, servis par une belle écriture.
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Deux jours ,plongée dans ce pavé (702 pages) au détriment des préparatifs de noël mais tant pis!!
Remarquable saga, j'ai rit ,et pleuré au côté de Yankel Mykhanowitzki, personnage central du roman.
Fuyant les pogroms ravageant la Russie à la fin du 19ème siècle, le jeune casquettier Yankel quitte sa femme Hanné et sa petite fille via Paris où là, il va devoir faire preuve de beaucoup de pugnacité pour devenir vraiment français, son souhait le plus cher et se fondre dans la masse.
Une histoire superbement écrite soulevant beaucoup de questions autour de l'émigration,le brassage des peuples d'ou le titre: les eaux mêlées.
Une foule de personnages " haut en couleurs" gravitent autour de Yankel que nous suivrons sur plus de 50ans.
Un gros coup de coeur que ce roman ,à placer pour moi au côté d'Ernst Wiechert .⭐⭐⭐⭐⭐
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C'est par son adaptation pour la télévision par Jean Kerchbron que j'ai découvert en 1969 cette saga sur plusieurs générations d'émigrés juifs russes à Paris.
C'est d'abord Yankel fuyant les pogroms russes vers 1900 qui arrive, bientôt rejoint par sa femme, sa fille et ses parents… ses frères et soeurs : c'est "La greffe de printemps » qui constitue la première partie du diptyque qui, avec « Les eaux mêlées » constitue « Les fils d'Avrom ».
Yankel est un forcené de l'intégration, il deviendra français à part entière, clame-t-il… Français de la France, la république où les hommes naissent égaux.
C'est sans compter sans l'inertie de sa famille qui freine des quatre fers, arc-boutée sur les traditions avec l'approbation d'Avrom, le patriarche, père de Yankel… Une famille installée à proximité immédiate d'un quartier juif plus prompt à reproduire la culture ashkénaze que de s'intégrer vraiment.
C'est par Simon, son fils que son rêve se réalisera ; et le mariage de Simon Mykhanowitzki avec Jacqueline Saulnier, issue d'une vieille famille française. Nous sommes ici dans le deuxième volet des « Fils d'Avrom », « Les eaux mêlées… sur une période des années trente à cinquante. Des années traversées par la deuxième guerre mondiale.

Un livre alerte et émouvant, traversé de traits d'humour, mettant en lumière la grande difficulté de l'intégration dans le pays d'accueil d'étrangers à la culture foncièrement différente et rassemblés entre eux… Un thème d'actualité.

Condisciple de Georges Pompidou en khâgne avec qui il restera très lié, élève et professeur de lettres au lycée Condorcet , en juin 1940, Roger Ikor est fait prisonnier de guerre et déporté en Poméranie. le suicide de son fils, adepte du « Zen macrobiotique » lui fera mener une guerre sans merci contre les sectes notamment en fondant le « Centre Contre les Manipulations Mentales »…
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Prix Goncourt 1955 pour "Les Eaux Mêlées", deuxième volume de son diptyque "Les Fils d'Avrom", Roger Ikor nous raconte l'histoire d'une famille juive qui va émigrer en France. le style de Roger Ikor est puissant, il nous fait entrer dans l'univers de ses personnages et nous fait ressentir tous leurs espoirs, leurs émotions, leurs doutes, et tout cela à travers l'histoire de France, des deux guerres mondiales et d'une période violemment antisémite. Pour suivre cette épopée et en saisir toute sa profondeur, il est nécessaire de lire les deux récits. "La Greffe de Printemps" évoque Yankel fuyant sa Russie natale et les pogroms puis son arrivée sur le sol français. On partage avec lui toutes les difficultés à s'intégrer et toute la volonté qu'il faut pour vivre dans un pays dont on ne partage pas les codes, les moeurs, la religion même si ce pays est porteur de toutes les valeurs démocratiques et bénéficie d'une aura mondialement positive. Dans "Les Eaux Mêlées", la deuxième et la troisième génération, à la suite de mariages, les enfants assimilés et devenus définitivement français, ayant fait leur le roman national, pourront participer à l'aventure de la méritocratie républicaine. C'est vraiment un très beau récit présenté sous forme de roman et très bien écrit.
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Une très belle saga familiale qui raconte le parcours d'un juif Russe, fuyant les pogroms, et qui arrive en France en 1898 .Il conte sa volonté d'intégration ,sans doute différente de l'état d'esprit des migrants actuels ,ce désir de devenir français sans toutefois renier ses origines .Ses frères vont participer à la première guerre mondiale et un de ses fils épousera une française chrétienne .Le livre va s'achever par la seconde guerre mondiale , la façon dont les différents protagonistes de cette famille juive ,éparpillée à travers le monde vont y survivre ou non .En racontant l' histoire de cette diaspora juive ce livre offre un bel exemple de tolérance ,d'acceptation de l'autre malgré des cultures ,des identités ou religions différentes ,notre histoire à tous !
Ce livre de qualité ,bien écrit et plein d'humour ,(un peu daté certes parfois ) eut le prix Goncourt en 1955 , j'aimerais que les prix Goncourt De ces dernières années eussent un niveau comparable
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les juifs d'un petit village russe Rakwomir, pressent les persécutions antisémites, quittent clandestinement la Russie,, seuls ou par familles entières. Yankel part pour la France. Trouver un travail, faire venir sa famille. A Paris, il découvre un monde nouveau. Esprit ouvert, il ne songe plus qu'à devenir Français comme les autres L'arrivée de sa femme Hanné aura beaucoup de difficultés à s'adapter. Yankel s'installera à la périphérie d'un quartier juif. La vie de cette famille courageuse, sympathique s'adaptera au fil des mois, et des années, au cours desquelles nous connaîtrons toutes les aventures et péripéties survenant dans leur vie quotidienne au milieu d'un monde qu'ils découvrent avec étonnement. La famille s'agrandira, les naissances, les mariages feront de ses membres de vrais Français., tout en gardant un esprit original dû à leur lointain pays natal.
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Jene l'avais pas relu depuis au moins 35 ans. Depuis, j'habite Herblay et, dans le roman les communes de la Frette et d'Herblay sont réunies sous le nom de Virelay. Les descriptions des paysages sont remarquables de précision et la description des habitants très réaliste. Voilà un livre qui mérite d'être relu.
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