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Critique de Anmoon


Nous partons vers le Burkina Faso, ou plutôt vers le Tinga, pays imaginaire d'où sont issues Sibila et Cathy, sa fille née d'un viol perpétré par un blanc à l'époque où le pays devenait indépendant. Dans des chapitres qui alternent les deux époques des jeunesses respectives de Sibila et de Cathy, nous apprenons ce qu'il advint de Sibila suite à son viol mais également de Cathy, partie étudier en France. Avec un phrasé très (trop ?) simple, l'auteure nous décrit donc ces deux parcours de vie, l'une étant restée au pays, et l'autre l'ayant temporairement quitté pour partir à la rencontre de son avenir.

Je sors de ma lecture avec un sentiment de frustration. Je pense que les thématiques abordées par Monique Ilboudo, comme le racisme, la mise à l'écart pour non-respect des normes, la stigmatisation due à la différence… le sont tellement en surface qu'elles frôlent la caricature. Et puis que d'invraisemblances et de trop « heureuses » coïncidences ! En ce qui concerne l'histoire de Sibila, on peut encore accepter comment les événements se déroulent et se succèdent, puisque sa grossesse a supprimé toute chance de mariage convenable et qu'elle a dû faire au mieux compte-tenu du regard des autres sur elle et de l'ostracisme dont elle faisait l'objet. Mais l'histoire de Cathy… Je ne vais pas en dévoiler plus, mais vraiment, les ficelles sont bien trop grosses pour en faire une histoire équilibrée et crédible.

Néanmoins, les auteures sont rares au Burkina Faso et pouvoir découvrir la littérature de ce pays par l'intermédiaire d'une femme, pouvoir rencontrer une nouvelle fois des réalités propres à la femme africaine, est important pour moi, et je suis donc contente d'avoir pu lire ce roman. de même, en faisant fi du style et des trop heureux hasards, il faut saluer la manière dont Monique Ilboudo (par ailleurs avocate et à l'origine de Qui-vive, l'observatoire de la condition de la femme burkinabé) dénonce les jugements négatifs posés sur les femmes, les lourdes conséquences qu'elles peuvent avoir à subir du fait d'hommes qui ne les respectent pas, et la difficulté pour un grand nombre de vivre en acceptant l'altérité, même celle qui relève d'une simple couleur de peau. Et d'ailleurs, c'est ce que j'ai préféré, en définitive, dans ce roman : son titre (en même temps, c'est lui qui m'a laissé espérer plus !).

En résumé, pas un coup de coeur, mais la voix d'une femme qui ouvre les yeux sur les réalités vécues par un bon nombre d'entre elles dans son pays.

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