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Critique de traversay


La base américaine, implantée depuis 1951 en Islande, a contribué à l'essor économique du pays mais a été aussi l'objet de nombreuses controverses et d'oppositions jusqu'à son démantèlement en 2006. Opération Napoléon est le troisième roman d'Arnaldur Indridason, publié en 1999, et ce thriller s'il est loin du ton des enquêtes d'Erlendur, contient déjà un certain nombre de thèmes que l'on retrouve au fil des polars que Indridason a écrit par la suite : la présence américaine, d'abord, mais aussi la fibre fraternelle (qui apparait doublement ici), la pugnacité, le caractère solitaire et indépendant du peuple islandais et, bien entendu, le caractère changeant et sombre du climat du pays. Kristin, l'héroïne d'Opération Napoléon, symbolise à elle seule l'âme de l'Islande, petite nation certes, mais pas décidée à s'en laisser compter par les agissements d'américains aussi brutaux que désorientés par la mentalité islandaise et la météo imprévisible qui déstabilise le plan fomenté par les services secrets dans ses moindres détails. Dans Opération Napoléon, Indridason réécrit la fin de la deuxième guerre mondiale dans un scénario assez invraisemblable et politiquement incorrect mais là ne se situe pas l'intérêt du livre. Mené tambour battant, avec plusieurs sous-intrigues qui fusionnent naturellement, Opération Napoléon exprime tout le brio du romancier islandais pour tenir en haleine le lecteur au fil d'un récit dont la brume narrative se dissipe peu à peu au même rythme que les conditions climatiques. A l'époque, Indridason ne connaissait pas encore l'usage du frein et le livre n'en finit pas d'accélérer. Cela lui confère davantage d'urgence et moins de mélancolie que dans ses ouvrages futurs mais le talent de l'écrivain est éclatant, comme un soleil qui surgit soudain à travers le brouillard d'hiver.
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