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Critique de Osmanthe


Attention chef d'oeuvre ! Ce court roman concentre des qualités de forme et de fond époustouflantes.
Le narrateur, poète, reçoit un jour une lettre d'un certain Josuke Misugi, en fait un pseudo, qui lui révèle être le modèle qui l'a inspiré pour écrire un poème évoquant un homme à l'allure solitaire et triste, en balade de chasse. Josuke lui confie qu'à l'époque de cette vision, il venait de recevoir trois lettres...lettres qu'il envoie dans leur intégralité au narrateur.
Dès lors vont se succéder, au travers de ces trois lettres, trois confessions de femmes, qui s'avèrent avoir fait la vie, et le deuil, de Josuke : Shoko, sa fille illégitime, Midori, son épouse bafouée, Saïko, sa maîtresse et rien moins que cousine de Midori.
Ces témoignages saisissent les derniers moments du drame qui va se jouer, et laissera ses protagonistes détruits.
Magnifique et cruelle histoire d'adultère, de rivalités féminines, de mensonge, de mort. Les sentiments sont ambivalents, haine, compassion, amour, désespoir...Avec en toile de fond l'honneur bafoué, et dans ce cas peut-on seulement survivre (ah, l'honneur, chez les nippons !), et une forme concise et construite comme une pièce de théâtre en 3 actes, mais où chacun livre son point de vue, son ressenti propre...les secrets sont distillés peu à peu, les êtres et leurs sentiments sont complexes, les victimes ont péché également...Il suffira de quelques scènes, quelques images revenues en mémoire de ces trois femmes pour nous faire saisir toute la puissance du drame qui se joue.
Le tour de force est de faire de cette banale histoire d'adultère une fable universelle d'une puissance évocatrice exceptionnelle, et ceci dans une qualité de langue qui frise la perfection. Ce texte est d'une rare beauté, et délivre une profusion d'images poétiques dans une ambiance de tragédie.
Une oeuvre qui mérite lecture, et relectures sans modération.
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