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Critique de Luneaucoeur


Cahier intime des détresses paranoïdes d'un homme qui ne parvient plus à distinguer ses représentations mentales des objets et événements qu'elles désignent. L'angoisse est vécue comme un élément réel et persécuteur tandis que la réalité se disloque et que les émotions ne sont plus extériorisables.

C'est l'itinéraire d'un effondrement psychique, d'une noyade sous l'inconsistance de l'existence. Dans un combat qu'il sait perdu d'avance, le narrateur développe une familiarité avec l'irréel, se recroqueville dans son chaos tout en essayant de donner forme à sa propre vie. Mais il végète sous la menace d'une destinée hostile, ses pires craintes semblant toujours être sur le point de se produire, sa tête près d'éclater, "ceux qui marchent se font dévorer par les sangsues".

En miroir à un coeur claquemuré, son corps réagit. Ses constantes hallucinations se dessinent comme résistance au néant - il vaut mieux quelque chose que rien - le dévorent, épuisent son souffle vital, imposent la passivité, la lente dérive dans le courant des instincts défectueux, de la honte de soi, de l'impuissance.

Son besoin de communiquer avec l'extérieur est inassouvissable, toute relation condamnée à une éternelle page blanche, vérité et mensonge indistincts... l'unique plaisir de l'existence réside dans l'angoisse permanente, si dense qu'elle en devient sensuelle, excitation.

Journal d'un fou ou de l'abyssale solitude inhérente à la condition humaine ?
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