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Critique de Charybde2


Un peu trop didactique toutefois, un beau deuxième roman traduit de Isaka Kotaro.

Publié en 2003, trois ans après le magnifique "La prière d'Audubon", ce roman de Isaka Kotaro est le deuxième publié en français, début 2012, par l'excellent éditeur Philippe Picquier.

Deux frères, pourtant très différents, soudés par une très forte complicité depuis l'adolescence, Izumi, travaillant dans les tests génétiques, et Haru, né d'un viol de leur mère, nettoyeur (et à l'occasion créateur) de tags, vont, associés à leur père, bloqué à l'hôpital par les soins d'un cancer, tenter de résoudre une énigme semi-policière, à base de tags et d'incendies...

Sur cet étonnant scénario se glisse au fil des pages une réflexion sensible, parfois poétique, et pourtant toujours distanciée et humoristique (la patte de l'auteur de "La prière d'Audubon" est bien là), sur l'hérédité, l'amitié, la famille et... la responsabilité.

Un beau "faux" roman policier au rythme bizarrement attachant, même s'il est un peu alourdi par un didactisme exagéré (et au fil blanc parfois trop apparent) en matière de génétique...

"Moi, à l'époque, j'étais étudiant. Ce jour-là, je traînassais sans rien faire à la maison quand le téléphone a sonné. C'était en fin d'après-midi, vers six heures et demie, je crois.
"Frérot, j'ai quelque chose à te demander."
C'était bien la première fois que je l'entendais me dire ça.
"Je voudrais que tu m'apportes un truc.
- Quoi donc ?
- La batte de Jordan."
Je suis resté un instant décontenancé, soupçonneux même, après quoi j'ai remonté le cours de mes souvenirs et ça m'est revenu :
"Ah oui, la batte de Jordan." "

"Tu as été dur avec elle, lui ai-je dit une fois hors du gymnase.
- Elle m'énerve, cette fille.
- Je crois que je te comprends, ai-je admis.
- Si les autres ne s'étaient pas comportés de façon aussi peu élégante, je ne les aurais pas spécialement empêchés de lui rabattre le caquet.
- Et qu'est-ce que tu aurais vu, comme moyen plus classe ?
- Il y avait plein d'autres possibilités, la tabasser à coups de batte, par exemple.
- Parce que ce serait élégant, ça ?"
Je n'étais pas particulièrement d'humeur joyeuse, mais j'étais stupéfait par sa réaction et partagé entre l'inquiétude et la compassion.
Pour Haru, la frontière entre l'élégant et le vulgaire était sans doute définie par la présence ou non d'actes d'ordre sexuel."
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