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Critique de cicou45


C'est vrai que l'on doit se sentir terriblement seul en Alaska, sauf si l'on a choisi ce pays polaire précisément pour cela. C'est ce que pensaient d'abord Jack et Mabel et s'exilant là-bas : ne plus avoir d'attache et ne plus dépendre de personne, eux deux contre le reste du monde en quelque sorte. Cependant, quelque chose ou plutôt quelqu'un leur manquait terriblement pour qu'ils soient pleinement heureux ; un enfant. Certes, ils avaient essayé d'en avoir et avaient subi le terrible chagrin qu'éprouve tout parent lorsque leur enfant était mort à la naissance. Ils n'en avaient d'ailleurs jamais réellement fait le deuil. Aussi, lorsqu'après, une tempête de neige, comme il y en a souvent en Alaska, ils s'amusent à construire un bonhomme de neige en forme de petite fille, et que, peu de temps après, ils aperçoivent la même petite fille vêtue des mêmes vêtements qu'ils leur avait mis sur le corps, Mabel veut y croire. Non seulement cela lui rappelle un conte russe que son père lui racontait lorsqu'elle était enfant mais en plus, il y a trop de coïncidences pour que cela ne soit pas envisageable : les vêtements, la flaque d'eau à la place de la statue de neige (oui, je sais, la neige, ça fond mais pas comme cela, pas aussi vite et surtout pas en Alaska), la petite fille qui fait son apparition comme par magie alors qu'ils ne l'avaient jamais aperçue auparavant...Bref, Mabel en est quasiment certaine. Elle et Jack ont réussi à modeler dans la neige ce qu'ils souhaitaient le plus au monde : un enfant bien à eux qui a pris vie. Au début, ils ne font que l'apercevoir puis, petit à petit, celle-ci va se laisser apprivoiser et venir leur rendre visite de plus en plus souvent. Il n'y a que leurs voisins les plus proches et dorénavant amis, Esther et George pour être sceptiques. En effet, eux qui sont parents de trois garçons, n'ont jamais vu la petite fille ni même entendu parler de petite fille tout court dans tout le voisinage. Il n'y a que leur fils cadet, Garrett qui leur accorde foi, et cette fois en eux ne cessera de croître lorsqu'il tombera non seulement nez à nez avec cette dernière mais qu'il en tombera éperdument amoureux. Cependant, comment cette petite sauvageonne, amie d'un renard que et lui Garrett, trappeur plus qu'agriculteur comme son père, pourraient-ils s'entendre ? Là encore, cela parait impossible sauf dans les contes de fées peut-être ou dans les romans d'Eowyn Ivey...

Un vrai coup de coeur pour cet ouvrage qui m'a été offert par ma libraire en tant que SP (Service de Presse) et que je regrette de découvrir seulement quatre ans après sa parution. une écriture fluide, agréable et des personnages extrêmement attachants. L'auteur nous emmène dans un univers dur, aride mais où l'amitié et le soutien que se portent mutuellement les personnes qui y vivent valent suffit amplement, non pas à réchauffer l'atmosphère mais bel et bien à dégeler le coeur des hommes et à leur redonner foi en la vie. A découvrir et à faire découvrir !

Cela m'a étrangement rappelé (beaucoup même mais cela n'est pas un reproche envers l'auteur, bien au contraire) au conte dans lequel une grand-mère fait cuire un petit bonhomme en pain d'épices et que celui-ci s'anime et s'échappe du four une fois la cuisson terminée. Souvenirs, souvenirs...
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