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Critique de SPQR


SPQR
02 décembre 2022
Pourquoi est-ce que je ne lis pas de feelgood ? Peut-être parce que je n'ai pas envie, pas besoin de me remonter le moral. Certains appellent ça de la lucidité, d'autres de la dépression. Pourquoi est-ce que j'ai lu Demain, le jour de Salomon de Izarra ? Pas forcément pour nourrir ma lucidité (dépression ?), mais pour faire une expérience littéraire sombre, me plonger dans d'autres psychés et voir ce que je peux y trouver.

Il y aurait beaucoup à dire de ce livre, mais le temps manque et m'attire vers d'autres romans et essais. Alors voici ce que j'y ai trouvé : de la noirceur donc, mais sans complaisance, pour raconter le destin de personnages pris à la fois par le cours de l'Histoire (nous sommes à la veille de la Seconde Guerre mondiale) et piégés par leur passé que nous découvrons par bribes. Chacun va s'exprimer à travers l'écrit ou la parole, chacun va dire pourquoi il est là, condamné à survivre dans un village vosgien où rôdent des créatures menaçantes.

Mais parfois les monstres ne sont pas où l'on croit, et leur volonté de vivre va révéler leur part de cruauté, leurs hantises mais aussi leur courage, parfois leur sens du sacrifice. le caractère fantastique du récit n'est ici qu'un prétexte, et comme chez Lovecraft ou Poe, Salomon de Izarra nous invite à regarder droit dans l'abysse, le nôtre. Celui de notre condition humaine et de ses mesquineries, de sa violence, celui de cet enfermement en nous-même qui rend notre existence profonde incommunicable.

Désespéré et fascinant, enlevé et accrocheur, ce roman présente chaque être comme une île triste et malheureuse, flottant dans un archipel désolé. Un livre qui n'est pas « pour tout le monde », et c'est très bien comme ça.
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