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Citations sur De Gaulle : Une certaine idée de la France (35)

Jacques Chaban-Delmas, devient ministre de la Défense nationale du gouvernement Gaillard que Debré dénonce chaque semaine en des termes de plus en plus violents. De Gaulle a fait une fois remarquer avec ironie que Chaban-Delmas, qui a occupé plusieurs postes ministériels, « a fait la traversée du désert mais par les oasis ». (page 496)
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Le seul journaliste français à l'accompagner dans le Pacifique, Jean Mauriac, le plus jeune fils de François, le découvre à ses dépens un soir où, surexcité, il tente de convaincre de Gaulle de monter sur le pont pour admirer une spectaculaire pleine lune. « Foutez-moi la paix avec votre lune, Mauriac », lui répond le Général. Yvonne de Gaulle n'a pas plus de succès lors d'un trajet en en avion en Afrique. Elle agrippe son mari par la manche pour lui montrer un troupeau d'éléphants. De Gaulle, irrité, lève les yeux de son livre pendant une minute, murmure doucement « Laissez, Yvonne, laissez » et se replonge dans Lord Jim, de Conrad. Le Général n'était décidément pas un touriste. (page 484)
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Beaucoup d’observateurs partagent le verdict de Lord Gladwyn : ‘indubitablement, le principal échec du Général, qui s’est avéré fâcheux à long terme, a été de vouloir faire jouer à son pays un rôle surdimensionné par rapport à ses moyens’. Les ambitions de De Gaulle pour son pays étaient-elles des illusions de grandeur inadaptées à la France du XXe siècle ? Comme nous l’avons vu, tout au long de sa carrière les accusations de ‘folie’ ont été fréquentes et, face à un homme qui parlait régulièrement de lui-même à la troisième personne, ou qui répétait (en plaisantant) ‘Je dis cela depuis mille ans’, on est tenté d’emprunter à Jean Cocteau sa boutade sur Victor Hugo, ‘un fou qui se prenait pour Victor Hugo’. Mais de Gaulle avait généralement une longueur d’avance sur ses détracteurs, et tout ce qu’ils disaient sur l’irréalisme de ses ambitions il l’avait déjà dit lui-même. Une de ses expressions favorites était ‘J’ai toujours agi comme si …’ – comme si la France était encore dans la guerre en 1940, comme si la France pouvait jouer un rôle mondial dans les années 1960.
[ ]
De Gaulle décrivit un jour sa politique pendant la guerre comme une politique du bluff, consistant à lancer du sable dans les yeux des Alliés pour qu’aveuglés ils soient amenés à croire que la France était grande. [ ] Il s’agissait de tirer le meilleur parti des cartes qu’on avait en main. Il est probablement heureux pour le monde que de Gaulle n’ait pas eu à sa disposition les ressources d’un Napoléon. P841
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Ces comparaisons reflètent les extraordinaires contradictions du personnage : un soldat qui passa le plus clair de sa carrière à critiquer l'armée; un conservateur qui s'exprimait souvent comme un révolutionnaire; un homme de passion incapable, ou presque, d'exprimer des émotions.
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Comment définir le succès et l’échec ? Seule l’histoire elle-même peut définir ces termes. En réalité, la vie et l’action sont toujours faites d’une série de succès et d’échecs. La vie est un combat, chacune de ses phases comporte donc des succès et des échecs. Et on ne peut vraiment pas dire que tel événement a été un succès et tel autre un échec. Le succès contient en soi les germes de l’échec, et le contraire est également vrai.
Charles de Gaulle ( p. 653)
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Sa réussite est donc moins d'avoir "accordé" son indépendance à l'Algérie que d'en avoir convaincu l'opinion publique,de lui avoir fait croire qu'il avait maîtrisé le processus et d'avoir forgé un récit assez cohérent pour présenter le désengagement de la France comme une victoire.
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Un autre Compagnon de la Libération résume :"L'ennui est que De Gaulle après avoir été Jeanne D'Arc est devenu Charles VII ! C'est lui maintenant qu'il faut convaincre d'aller se faire sacrer."
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- Tiens, j'ai dit ça, moi?
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Lors de cette brève entrevue, Pleven dit à de Gaulle qu’il s’oppose moins à sa décision de quitter l’OTAN qu’à la brutalité avec laquelle il l’a annoncée. Mais de Gaulle campe sur ses positions : « Quand il faut faire quelque chose, il faut d’abord bousculer le pot de fleurs. Autrement on se dit : “Il faut arranger cela ; il ne faut pas faire cela.” Si vous donnez un grand coup de pied dans le pot de fleurs, le problème est posé et il faut le régler. » Pleven, qui avait été témoin de ces méthodes pendant la guerre – en Syrie, à Saint-Pierre-et-Miquelon –, n’aurait pas dû être surpris. Le problème est que cette tactique perd en efficacité à mesure que les partenaires de De Gaulle comprennent que le mieux à faire est de ne pas mordre à l’hameçon. Même si Dean Rusk, secrétaire d’État américain, avait demandé avec sarcasme si le retrait des troupes étrangères du sol français incluait les soldats morts pour libérer la France et qui reposaient dans les cimetières de guerre, Johnson avait, selon ses propres termes, refusé de « jouer à qui pisserait le plus loin [pissing match] », ce qui n’aurait servi qu’à « renforcer de Gaulle ». S’exprimant avec plus d’élégance, un autre fonctionnaire américain fit remarquer : « De Gaulle est un artiste de ju-jitsu, un poids léger dont la force vient de notre surréaction4. » Mais pour obtenir le même effet que par le passé, de Gaulle se trouve contraint de bousculer de plus en plus de pots de fleurs, et de plus en plus violemment.
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Lors de son rendez-vous quotidien avec Foccart au soir du troisième jour de manifestations, le 7 mai, de Gaulle affecte de ne pas prendre la crise au sérieux. Il a cependant été suffisamment soucieux pour annuler son week-end précédent à Colombey. Le dimanche 5 mai au matin, convoquant Fouchet, Joxe et Peyrefitte à l’Élysée, il a imposé une ligne dure : « Quand un enfant se met en colère et passe la mesure, la meilleure façon de le calmer, c’est quelquefois de lui donner une taloche. – Le problème, répond Joxe, c’est que ce ne sont plus tout à fait des enfants et pas encore des adultes. » Deux jours plus tard, cinq Prix Nobel, dont le gaulliste François Mauriac, signent une pétition contre les violences policières. De Gaulle, furieux, hurle à Joxe et à Fouchet : « Vous avez l’air terrorisé devant ces gamins […]. N’oubliez pas qu’un ministre de l’Intérieur doit savoir, s’il le faut, donner l’ordre de tirer. Sachez qu’à la fin des fins l’État a une prérogative, celle d’abattre ceux qui veulent l’abattre. » Aucun des deux hommes ne prend cela trop au sérieux. En quittant le bureau, Joxe glisse à Fouchet : « Naturellement, il ne pense pas un mot de ce qu’il dit […].
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