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Critique de jd


jd
19 juillet 2009
La lecture d'un essai ou même d'un article d'Albert Jacquard est toujours une épreuve de sagesse, de bon sens et d'évidence . L'intelligence du bonhomme, la manière simple et implacable dont il exprime ses idées, sa force de conviction sont ses armes de séduction massive. Son objectif ici est exposée d'entrée de jeu dans le titre de l'ouvrage : « le compte à rebours a t-il commencé ? ». La question est posée.
Et forcément, le célèbre généticien a déjà un embryon de réponse: la fin de l'humanité ne tardera guère si nous, et notamment « nous, habitants du nord » ne modifions pas nos comportements. Immédiatement, sans attendre, et surtout sans faire semblant. C'est un cri d'alarme qui cherche à provoquer une prise de conscience individuelle. A travers quelques chapitres qui se lisent rapidement, Albert Jacquard passe en revue ce qui nous menace: le terrible constat sur le déséquilibre Nord/ Sud, la dangerosité de l'arme nucléaire, l'absence de libéralisation des mouvements migratoires, les risques du clonage, le concept de « croissance » incompatible avec les capacités de la planète…etc
Ce livre est en fait un véritable appel. Un appel à raisonner autrement, à avoir d'autres schémas de pensée... On pense parfois aux discours sincères et convaincus de Nicolas Hulot ou encore Yann Arthus Bertrand, qui plus médiatiquement et avec d'autres méthodes, font le même type d'appels, et on se prend à rêver..

On se prend à rêver d'une jeunesse qui appréhende différemment ces enjeux et qui prennent en charge la construction d'un autre monde. Et dans la seconde partie de l'esssai, Albert Jacquard ne donne pas de solutions, mais donne les pistes de cet espoir : investir dans la recherche, la lutte contre les maladies, la création artistique et surtout, l'éducation. Car c'est l'école qui doit apprendre aux jeunes générations à préserver l'humanité, à partager les richesses et permettre aux futurs adultes d'être les premiers acteurs de ces nouveaux comportements.

Alors, certains taxeront Albert Jacquard d'utopiste. Il l'a toujours était. Il l'était déjà quand je l'ai lu pour la première fois en 1999 et qu'il publiait une tribune dans L'humanité « Moi, Albert Jacquard, ministre de l'éducation, je déclare … » (cf :http://lesbottesrouges.hautetfort.com/archive/2008/04/18/moi-albert-jacquard-ministre-de-l-education-je-decrete.html.) Il l'est aussi quand dans une livre sans langue de bois, il demande l'arrêt des Jeux Olympiques et cette course au sport-business..
Mais c'est aussi avec des pamphlets aussi puissants qu'on peut modifier nos habitudes, réfléchir à nos erreurs d'aujourd'hui et changer demain.

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