AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 534 notes
5
75 avis
4
57 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre m'a été gracieusement offert par les éditions grand-angle et babélio. Je les en remercie car c'est un très bel objet. Comment faire une critique honnête d'un si beau livre sponsorisé?
Peut-être en commençant par le graphisme. Les dessins sont beaux, jeunes, dynamiques en adoptant des teintes très douces, presque pastels, accompagnant étonnamment bien l'histoire qui est racontée dans cette bande dessinée.
L'objet-livre lui-même est également de très belle facture, très agréable à tenir, à feuilleter.
Voilà. Après ces louanges méritées, reste l'histoire. Car le problème c'est la liberté prise avec cette dernière, avec la narration historiquement agréée. Nous suivons donc une interprète, Malinalli puis Malintzin (en nahuatl), finalement Doña Marina (en version conquistador espagnol), femme amérindienne, originaire d'une ethnie nahua du golfe du Mexique et devenue esclave d'un cacique maya avant de servir d'interprète aux colons espagnols.
Ne connaissant pas cette figure pourtant importante au Mexique de la «Malinche», je cherche et trouve sur l'encyclopédie en ligne : « elle est à la fois le symbole de la trahison, la victime consentante ».
De ce point de vue, c'est réussi, ces deux rôles sont bien rendus.
Même les scènes de viol sont suffisamment sobrement dessinées pour rendre l'ensemble lisible par tous sans choquer quiconque ce qui de mon point de vue est une qualité lorsqu'on souhaite diffuser largement.
L'auteure ne se cache pas d'avoir inventé toute une partie de l'histoire dans les espaces manquants de la mémoire officielle. On lui doit un deuxième personnage féminin persécuté qui va se lier à cette dernière de manière improbable, sororité oblige. Si j'osais, je dirais que je l'ai ressenti comme un gentil avatar du wokisme qui s'exprimait dans cette narration sur fond historique. L'introduction du féminisme dans une histoire qui certainement, à cette époque, n'existait pas sous cette forme, m'est apparu un peu ennuyeuse.
De même que l'angle de l'apport du langage. Depuis quand le fait de parler la même langue que quelqu'un est-il le gage d'éviter les conflits ?
C'est le parti pris, le fond de cette bande dessinée. de ce point de vue, je l'ai trouvée d'une certaine naïveté, sans doute due à la jeunesse de l'auteure. On ne peut pas lui reprocher de ressentir les choses avec une sensibilité contemporaine, c'est un gage de modernité.
Mais dans ce cas précis, on pourrait avancer avec autant d'assurance que les massacres ont eu lieu grâce à la traduction si la collaboration de cette figure duale est telle que suggérée par la fameuse encyclopédie.
Mais comme il faut être honnête, il y a tout un tas de trouvailles visuelles, d'anecdotes autour de la traduction, très réussies. le jeu des langues diverses, qui traduit bien la mosaïque des tribus, des alliances, des inimitiés, des rapports d'esclavage est assez parlant :)
Voilà donc c'est un peu dommage mais c'est un livre qui, à cause de quelques aspects très modernes, concourt à ce que j'ai ressenti comme une revisite de l'histoire. J'avoue m'y être habitué depuis quelques décennies sur d'autres aspects mais cela me fait toujours le même effet. Donc à condition de bien saisir que c'est une fiction, c'est une bande dessinée à conseiller pour saisir la pluralité des peuples et des langues avant le grand remplacement ayant eu lieu là-bas jadis.
Et parce que c'est un bel objet graphique.
Commenter  J’apprécie          350
Je tiens à remercier les éditions Bamboo et l'opération spéciale Masse critique consacrée à Celle qui parle d'Alicia Jaraba Abellan.
Cet album est consacré à la Malinche, personnage mystérieux, controversée, légendaire pour ainsi dire des conquêtes des conquistadores de Cortès.
On sait peu de choses cette femme, vraisemblablement d'origine noble, si ce n'est qu'elle était d'une grande beauté, d'une grande intelligence et que grâce à ses compétences linguistiques elle servit d'intermédiaire et de conseillère à Hernan Cortès.

L'autrice prend le parti de nous raconter son histoire, au-delà de la légende. Et pour ma part le compte n'y est pas. L'intrigue chronologique n'a rien à voir les dernières études historiques. Je comprends parfaitement qu'Alicia Jaraba n'ait pas voulu écrire une thèse sur la Malinche mais un peu de rigueur historique n'a jamais fait de mal à personne.
Non, les amérindiens ne prenaient pas les conquistadores pour des dieux.
Oui, le fils de Cortes, Martin, était ce que l'on peut considérer comme un enfant illégitime mais il a été officiellement reconnu par les grands d'Espagne ainsi que par le Pape et reconnu comme héritier du conquistador.
Il y a entre beaucoup de liberté avec ce que l'on sait du personnage et j'aurais préféré que l'autrice annonce clairement son but : raconter SA Malinche.

Cependant, cet ambitieux projet est servi par des choix graphiques intéressants et des couleurs très douces, ainsi que par une narration fluide où sont adroitement mêlés éléments « biographiques » et récit de la conquête du Mexique par les Espagnols.

Un album sympathique, dans l'air du temps, qu'il ne faudra pas prendre au pied de la lettre tant il véhicule de nombreux stéréotypes d'une autre époque.




Commenter  J’apprécie          232
Cette BD, dense, nous invite à une longue danse avec une femme entrée dans L Histoire par la porte du destin. Cet ouvrage somme toute complexe nous fait voyager au coeur de l'Amérique Centrale en cheminant au côté d'une des figures symboliques et pourtant bien réelle du Mexique, la Malinche, ou Malinalli, ou Malintzin, ou Dona Marina. Une seule personne mais avec plusieurs identités, plusieurs aspects, que l'on approche différemment selon le point de vue où l'on se place. Traîtresse pour les uns, victime de son temps pour d'autres, le parcours de cette jeune amérindienne, qui deviendra la maîtresse du plus fameux des conquérants de l'Amérique, Hernan Cortes, ne peut laisser indifférent.
On appréciera la réflexion portée par l'auteur sur l'importance du langage, sur le poids des mots face à la force des armes, on s'encombrera peut-être moins en revanche de certains poncifs sur la place de la femme dans la société amérindienne. Pour porter un regard sur le passé, l'idéal est sans doute de ne pas le voir avec les yeux du présent.
Commenter  J’apprécie          130
Cette BD évoque une figure féminine historique, celle de Malinalli, chef d'un clan d'Amérique Centrale, au XVIème siècle.
Vendue par son père à un autre clan pour satisfaire un maître, elle se soumet en apparence, jusqu'à l'arrivée de grands navires, commandés par Cortez, obsédé par la recherche d'or.
Malinalli est alors repérée pour son don des langues, qu'elle peut mettre au service des conquistadors, comme interprète.
Elle aura le courage de dire NON.
C'est une belle histoire, apparemment très librement adaptée de la légende.
Commenter  J’apprécie          90
Tout d'abord, je remercie les éditions Grand Angle pour ce livre.
Il n'y a aucun doute: c'est une belle BD, et on sent l'engagement de l'autrice dans cette histoire. Mais...
Mais je suis bien embêtée pour la noter. Encore une fois, je ne remets pas en doute sa qualité et le message qu'elle porte passe (en même temps, il serait difficile de l'ignorer), donc impossible de mettre une mauvaise note. Sauf que, voilà, elle ne m'a pas plu (donc mettre une trop bonne note tromperait ceux qui connaissent mes goûts). En fait, c'est en partie ma faute, ce n'est pas ce que j'attendais.
J'aime l'histoire, je m'étais déjà renseignée sur ce personnage historique et j'attendais donc une BD historique. Alors certes, on ne connaît pas grand chose de la Malinche, et il est inévitable, dans un livre de fiction, que l'imaginaire de l'auteur ou de l'autrice comble les trous. Mais là, les trous sont comblés par des petits éléments de vie intime, des choses qui pourraient concerner n'importe quelle jeune fille du lieu et de l'époque (voire de tous les lieux et toutes les époques), mais pas forcément cette femme peu ordinaire.
Je ne sais pas trop comment formuler ça, mais disons qu'avec un livre sur ce personnage, je m'attendais à voir parler de guerre, de politique, de relations indigènes/européens, d'événements à grande échelle qui ont changé dramatiquement la face d'un continent... pas comment l'héroïne apprend à laver son linge souillé par ses menstruations.
Bref, avant d'être un récit historique, c'est une histoire féministe intimiste. Ça plaira sans doute beaucoup à ceux qui aiment le genre.
Personnellement, le thème aurait pu me plaire, mais pas dans ce pseudo contexte historique. J'aurais préféré dans ce cas le récit d'un personnage complètement imaginaire. Là, la Malinche me semble un peu un prétexte. de plus, le dessin ne me plaît pas vraiment, et ça fait partie des éléments importants pour une BD.
Cela dit, encore une fois, c'est un goût personnel et le fait que j'attendais autre chose et que ça m'ait déçue qui jouent, mais beaucoup aimeront. Je le conseille entre autres aux personnes qui ont aimé Peau d'homme, par exemple.
Commenter  J’apprécie          93
Malinalli est "Celle qui parle" , au fur et à mesure de sa vie, elle va être vendue, puis ensuite interprète pour un conquistador.

Ce personnage permet de parler de "la malinche" un personnage important au Mexique, mais dont on sait peu de chose selon l'autrice.

Une bande dessinée de plus de 200 pages, vous racontera la vie de cette jeune femme, ses choix, ses sacrifices, sa façon de voir les choses, son côté féministe...

Une bande dessinée très bien dessinée avec de beaux graphismes. Ce personnage est une ode au courage, et impose un certain respect aux autres personnages rencontrés en chemin. On y parle de croyances, de coutumes, de culture .

Une bonne lecture
Commenter  J’apprécie          20
Les récits, d'évènements historiques dont nous n'avons qu'une connaissance parcellaire (de par le manque d'informations objectives qui sont arrivés jusqu'à nous), posent souvent problème : les vides qui sont comblés ne peuvent échapper aux différents biais idéologiques de l'époque où ils sont remplis.
Ainsi l'on ne peut s'empêcher de se demander si l'importance qu'ont prises les idéologies féministe et décolonialiste ne font pas de cette BD une légende de plus à propos de la Malinche.
L'histoire reste tragique et forte mais il serait faux d'y ajouter un grand H.
Commenter  J’apprécie          00


Autres livres de Alicia Jaraba Abellán (2) Voir plus

Lecteurs (928) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5239 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}