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Critique de cecilestmartin


Samir, 8 ans, le narrateur, grandit en Allemagne. Ses parents, Brahim et Rana, ont fui le Liban en 1982, accompagné d'Hakim et Yasmin, sa fille.
L'enfant grandit, entouré de l'affection de sa famille, dans un quartier où les libanais de toutes confessions cohabitent en harmonie. Bercé par les histoires de son père, un homme enjoué et charismatique, son enfance prend fin le jour où ce dernier disparaît sans laisser de trace.
Samir s'isole, n'a pas d'amis, rejette même les marques d'affection de Yasmin qui tente de le ramener dans la vie. Indifférent à sa petite soeur, à sa mère, Samir vit muré dans le souvenir de son père, dans l'attente de son retour et le souvenir d'un Liban qu'il n'a pas connu, magnifié par les contes de Brahim.
Devenu adulte, pour ne pas rester prisonnier de ce passé, Samir s'envole à Beyrouth sur les pas de son père. Accompagné de Nabil, un chauffeur de taxi qui se prend pour Philip Marlowe, il découvre une ville et un pays meurtris par des années de guerre civile. Avec une seule photo comme témoignage de l'existence de Brahim, il mène l'enquête et retrouve des personnes qui l'ont côtoyé avant son départ pour l'Allemagne.
Pierre Jarawan construit très habilement son récit avec des retours en arrière et des ellipses qui m'ont tenue en haleine tout au long des 500 pages, avec pour toile de fond, un contexte libanais très complexe. Depuis les années 60, le pays a été occupé, bombardé, les conflits se sont succédé, opposant les communautés, ne recouvrant jamais qu'une paix relative entre deux attentats et enlèvements. L'auteur réussit l'exploit d'expliquer cela simplement, en l'inscrivant dans une narration très fluide.
Tant qu'il y aura des cèdres, c'est l'histoire d'une construction identitaire rendue difficile par l'exil parental et la disparition du père. le rapport aux origines est très bien traité, avec deux figures qui s'opposent : Samir, pour qui le Liban reste la terre promise ; Yasmin, qui se sent allemande et reconnaissante du choix fait par son père. Très intéressante aussi l'idée que la communauté libanaise transcende ses appartenances religieuses dès lors qu'elle se retrouve en terre étrangère : le quartier dans lequel réside Samir est animé par un esprit de solidarité, de partage et il semble y faire bon vivre.
Très beau roman, même si la fin m'a semblé un peu bricolée. Il reste l'histoire d'un être humain, attachant, d'un cheminement douloureux pour sortir de l'enfance et assumer l'histoire familiale.

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