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Critique de Letreetratures


J'ai répondu au post d'Alexandre Jardin, de connaitre ce qui faisait de « nous » des êtres furieusement libres afin de faire gagner son prochain roman. Je lui ai répondu ceci : « Furieusement libre comme quelqu'un qui a dû se relever, une fois, deux fois, plusieurs fois. Comme quelqu'un qui continue d'assumer sa façon de penser, qui prône le partage, mais aussi les libertés individuelles, la tolérance et la non-violence. Liberté d'être juste moi dans l'immensité du monde. » A cet instant, je ne pensais pas le gagner ; juste énoncer une vérité, un ressenti, une émotion répondant à l'appel (j'aurais pu par contre vous en faire une dissertation !). Et je l'ai gagné provoquant une vive émotion de joie, un vrai bonheur.
Puis je l'ai enfin reçu, après que l'auteur ait fait une séance de dédicace dans l'air du temps, covid oblige, découvrant ainsi la beauté de cette couverture, autrement qu'en photo, ce bleu symbole d'espoir, et ce titre. Française. C'est moi, c'est nous toutes…
Alors j'ai fait connaissance avec Kelly, une femme entière, combative, orgueilleuse, submergée par ses émotions parfois, mais qui ne lâche rien et surtout pas le peu d'estime qu'elle a d'elle-même. Fièrement, elle administre des baffes à ceux et celles (plutôt à ceux) qui s'attachent et s'accrochent à la bêtise du monde ; et bon sang qu'est-ce qu'ils sont nombreux. Elle lutte : « Je résisterais à la pression des clampins qui enjoignent de se plier à la procédure… ». Elle est d'une sincérité déconcertante, parfois dérangeante : « Basta les faux-fuyants. » S'érige en justicière pour ne pas se perdre au profit de « L'État, ce mécano de comptables, ne protégeant plus notre intégrité des barbares. » Vous l'aurez compris, Kelly est une femme furieusement libre. Et je lui ai envié ses baffes que j'administrerais bien à quelques individus à la bêtise profonde.
Et puis au-delà de ce qu'elle est, il y a ce qu'elle vit. Dans une société tourmentée, dans un pays si embrouillé, difficile de se faire une place et, parfois, pour s'en sortir, la contrainte l'a conduite à certaines extrémités. Je ne vous dis pas lesquelles ; je ne veux pas spoiler les futurs lecteurs. Mais pour le coup, je fus parfois choquée. Je fus parfois admirative. Je fus aussi indignée. Et plus encore, le personnage de Kelly et les évènements ponctuant sa vie m'ont donné matière à réfléchir. Car par Kelly et ce roman populaire, comme le nomme l'auteur, au travers de faits ayant réellement eu lieu, au travers de conflits politico-sociaux, s'exprime la plume d'un auteur engagé (je vous invite vivement à aller voir son compte insta).
J'ai vraiment apprécié cette lecture qui m'a fait sortir de ma zone de confort. Ce n'est pas une lecture facile, elle exige de s'impliquer et j'ai aimé ça. Elle m'a permis de porter un regard nouveau sur quelques sujets, plus ou moins d'actualités, sur ceux qu'Alexandre Jardin nomme « les cramoisis, les bombardés d'infos qui vivent chichement dans les lotissements, les gendarmes à bout, les agissants tenaces, les suiffeux diabolisés, les gueulards si maltraités par l'État, l'éboulis des sans-logis, les arabes à qui on dénie leur francité, les radiés de tout, les petits blancs saturés de chagrin identitaire… ». « Dans ce récit, tous compteront. » écrit-il ! Alors si ce roman peut faire l'effet d'une bombe à certains, qu'à cela ne tienne ! À d'autres, il élargira l'esprit, et à d'autres encore, il réconfortera.
Merci pour ce roman populaire Monsieur Alexandre jardin, paru aux éditions Albin Michel.
Bonne lecture
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