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EAN : 9782226452610
310 pages
Albin Michel (03/06/2020)
2.58/5   45 notes
Résumé :
Une effrontée qui se donne le droit d'être elle-même.
Une amoureuse qui consent à toutes ses contradictions.
Une frondeuse assez sage pour être imprudente.
Une Française
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Je vais être directe: ce roman m'a agacée. Il est extrêmement rare que je formule une critique frontale, mais je ferai ici une exception, car j'ai vraiment envie de vous en parler.

Ce titre "Française" et cette couverture rappelant joliment Marianne, apportaient d'emblée leur lot d'ambiguïté et d'interprétation.
La narratrice omniprésente, Kelly, est vulgaire, nymphomane, caricaturale, souvent insupportable car hystérique, giflant tous les hommes qui l'impatientent. Si telle est la définition de la "française" par Alexandre Jardin, eh bien elle est loin d'être flatteuse... soit, la littérature n'est pas là pour nous réconforter... cependant Kelly aurait pu être ce genre d'héroïne qu'on adore détester, malheureusement ça ne fonctionne pas ici, comme une grande partie du roman d'ailleurs.

Alexandre Jardin commence par un avertissement au lecteur qui d'emblée m'avait semblé démago- comme une nécessité pour lui de justifier sa démarche et son curieux changement dans son rapport au monde, ce besoin de parler soudainement du peuple, endossant sa cape de pourfendeur des politiques de l'injustice. Ca sentait déjà l'artificiel...
Le reste est une accumulation de caricatures du quotidien qui sonne faux. Prouvant ainsi que parler et donner la parole au peuple fatigué n'est pas un exercice facile, y compris pour Alexandre Jardin qui est loin d'être un débutant.
Je pense pourtant que son intention est sincère, qu'il n'a pas cherché à se donner bonne conscience (en tout cas je l'espère!), et qu'il a été sensible aux diverses crises sociales et identitaires de notre pays. Toutefois, la mise en oeuvre est au minimum maladroite, accumulant les clichés et surtout les sujets- il semble vouloir tout aborder, à l'excès et face à un lecteur qui finit au mieux par s'en lasser, au pire par être écoeuré par cet agrégat de pseudo-vérités.
Le propos est résolument politique mais superficiel et parfois ambigu.
Le style est en inadéquation avec les sujets abordés et les personnages souvent caricaturaux. A force de vouloir faire vrai, Alexandre Jardin grossit le trait et tombe parfois dans le ridicule.
Ces thèmes qui constituent le coeur de notre société, celle des "faiseux" ou des "zèbres" comme les appelle Alexandre Jardin, méritent un tout autre traitement. Pour ma part, je préfère lire Nicolas Mathieu ou Joseph Ponthus par exemple.
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Voilà un livre qui joue à la fois sur le registre de la fable et du reportage, du roman populaire et du brûlot accusateur, de l'empathie et de la caricature, et qui, allant à hue et à dia, perd un peu en route ses lecteurs. Personnellement, je ne suivrai pas les coquetteries de certains critiques professionnels, s'attardant uniquement sur son style qu'ils jugent relâché. J'ai bien aimé ce livre, non tant pour son écriture, qui n'est pas plus déplaisante que celle chichiteuse de certains ouvrages encensés de façon pour moi inexplicable, que pour son propos. J'y trouve un souffle de vie, des idées, et une description très réaliste de toutes les tracasseries réglementaires qui étouffent vie, idées, initiatives, créativité, sous le rouleau compresseur des décisions bureaucratiques. J'y trouve une réelle empathie pour les oubliés, sans nulle condescendance. Alexandre Jardin n'est pas Victor Hugo, mais il est un des rares écrivains contemporains à s'engager auprès de ces oubliés, et je salue sa mue littéraire même si la façon dont il l'annonce est un peu théâtrale. A suivre, pour moi.
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Nullissime….

Par où commencer? Par l'essentiel : ce livre manque de tout et il est sidérant de bêtise. L'histoire ne tient pas, tout sonne faux, les personnages sont caricaturaux au possible et on ne peut donc pas s'y attacher. Ça part dans tous les sens, il n'y a aucun socle sur lequel s'appuyer, aucun schéma narratif (pourtant la base d'un roman!) c'est vulgaire et on n'accroche à rien. On ne peut pas, c'est tellement absurde et déconnecté de la réalité ! J'ai entendu la critique de Jean-Claude Raspiengeas à l'égard de Jardin dans le Masque et la Plume sur France Inter et il a vraiment tout dit à propos de ce livre qu'il a éreinté sans aucune modération. C'est dingue de se prétendre du peuple et d'être à ce point déconnecté des réalités quotidiennes des gens qui en sont issus…
Ce livre caricatural, mauvais, dépourvu de tout ce qui fait un livre, est une offense aux gens qui partent bosser le matin, une insulte aux grands écrivains français qui se sont appropriés (avec brio) la question sociale à travers les siècles. Je suis heureuse de ne pas avoir acheté ce livre, une amie (ou une ennemie je ne sais pas!) me l'a prêté. Quand on achète un livre, on soutient l'auteur et on l'encourage à continuer. Alexandre Jardin devrait laisser sa place à ceux pour qui la littérature a encore du sens car avec un livre pareil il se couvre de honte.
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J'ai répondu au post d'Alexandre Jardin, de connaitre ce qui faisait de « nous » des êtres furieusement libres afin de faire gagner son prochain roman. Je lui ai répondu ceci : « Furieusement libre comme quelqu'un qui a dû se relever, une fois, deux fois, plusieurs fois. Comme quelqu'un qui continue d'assumer sa façon de penser, qui prône le partage, mais aussi les libertés individuelles, la tolérance et la non-violence. Liberté d'être juste moi dans l'immensité du monde. » A cet instant, je ne pensais pas le gagner ; juste énoncer une vérité, un ressenti, une émotion répondant à l'appel (j'aurais pu par contre vous en faire une dissertation !). Et je l'ai gagné provoquant une vive émotion de joie, un vrai bonheur.
Puis je l'ai enfin reçu, après que l'auteur ait fait une séance de dédicace dans l'air du temps, covid oblige, découvrant ainsi la beauté de cette couverture, autrement qu'en photo, ce bleu symbole d'espoir, et ce titre. Française. C'est moi, c'est nous toutes…
Alors j'ai fait connaissance avec Kelly, une femme entière, combative, orgueilleuse, submergée par ses émotions parfois, mais qui ne lâche rien et surtout pas le peu d'estime qu'elle a d'elle-même. Fièrement, elle administre des baffes à ceux et celles (plutôt à ceux) qui s'attachent et s'accrochent à la bêtise du monde ; et bon sang qu'est-ce qu'ils sont nombreux. Elle lutte : « Je résisterais à la pression des clampins qui enjoignent de se plier à la procédure… ». Elle est d'une sincérité déconcertante, parfois dérangeante : « Basta les faux-fuyants. » S'érige en justicière pour ne pas se perdre au profit de « L'État, ce mécano de comptables, ne protégeant plus notre intégrité des barbares. » Vous l'aurez compris, Kelly est une femme furieusement libre. Et je lui ai envié ses baffes que j'administrerais bien à quelques individus à la bêtise profonde.
Et puis au-delà de ce qu'elle est, il y a ce qu'elle vit. Dans une société tourmentée, dans un pays si embrouillé, difficile de se faire une place et, parfois, pour s'en sortir, la contrainte l'a conduite à certaines extrémités. Je ne vous dis pas lesquelles ; je ne veux pas spoiler les futurs lecteurs. Mais pour le coup, je fus parfois choquée. Je fus parfois admirative. Je fus aussi indignée. Et plus encore, le personnage de Kelly et les évènements ponctuant sa vie m'ont donné matière à réfléchir. Car par Kelly et ce roman populaire, comme le nomme l'auteur, au travers de faits ayant réellement eu lieu, au travers de conflits politico-sociaux, s'exprime la plume d'un auteur engagé (je vous invite vivement à aller voir son compte insta).
J'ai vraiment apprécié cette lecture qui m'a fait sortir de ma zone de confort. Ce n'est pas une lecture facile, elle exige de s'impliquer et j'ai aimé ça. Elle m'a permis de porter un regard nouveau sur quelques sujets, plus ou moins d'actualités, sur ceux qu'Alexandre Jardin nomme « les cramoisis, les bombardés d'infos qui vivent chichement dans les lotissements, les gendarmes à bout, les agissants tenaces, les suiffeux diabolisés, les gueulards si maltraités par l'État, l'éboulis des sans-logis, les arabes à qui on dénie leur francité, les radiés de tout, les petits blancs saturés de chagrin identitaire… ». « Dans ce récit, tous compteront. » écrit-il ! Alors si ce roman peut faire l'effet d'une bombe à certains, qu'à cela ne tienne ! À d'autres, il élargira l'esprit, et à d'autres encore, il réconfortera.
Merci pour ce roman populaire Monsieur Alexandre jardin, paru aux éditions Albin Michel.
Bonne lecture
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Lu 30 pages seulement de ce roman qui devait être différent des autres. Déjà, le prologue est chiant et prétentieux, mais les 1ères pages ne m'ont pas du tout envie de continuer ma lecture.
Quand on veut parler des gens simples, cher Alexandre, on parle simplement, et votre style est pompeux, sophistiqué, pas naturel du tout. Je suis étonnée que personne ne parle de ce problème. Vous n'avez pas su mettre la forme sur ce sujet sans doute intéressant "dans le fond".
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
13 juillet 2020
Dans ce nouveau roman coup de poing, intense, où les émotions sont à vif, l’écrivain français Alexandre Jardin dresse le portrait de gens ordinaires dont la vie bascule après la fermeture de l’usine qui fait vivre toute la ville.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
En te découvrant sans fard - oui je te tutoie puisque j'ai vu ton derrière rond, exquis - dans le cellier l'autre jour, voilà ce que j'ai aperçu : une femme impossible car plus-que-vraie, un Mikado d'incompatibilités. Tout ton être exaspère et s'exaspère d'exister, vadrouille dans l'incohérence, rouscaille dans les élans contraires qui freinent. Tu ne désires, Kelly, que pour te brimer, ne déclares que pour te contredire et ne bondis dans une direction que pour piler. Tu te vantes pour sombrer ensuite dans l'excès d'immolation.
Tu es à la dois une brise de Stendhal et des embruns d'Hugo qui n'est pas de notre taille, qui voit trop grand pour nous. Tu as une ouverture de compas extraordinaire.
Tu es odieuse.
Tu n'es qu'une liberté factice, un enfermement cultivé, un réservoir de fantasmes qui resteront des fantasmes (à moins que...) un sac de peau douce qui regorge de contradictions urticantes, un oxymore humain, une dépressive enthousiaste, une cynique ingénue, un mensonge ambulant qui affirme dire la vérité, une somme d'autopersuasions, une inattentive surrattentive, une addiction d'allers et retours, une infidélité honteuse à ta soeur égale à ton taux d'adhésion aux valeurs familiales, un coefficient d'incohérence inouï, une hystérique qui met la décence en vacances dès que cela l'arrange et ... une gifleuse de quiconque qui parle net.
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Cerise ne considérait pas le bonheur comme l’effet de moments heureux, mais comme
la conséquence fatale d’un mode de pensée. Avec elle, la logique bénigne s’était inversée.Si elle se montrait positive, la vie la récompenserait immanquablement, pardi. Dans le cas contraire, une sorte de prédiction autoréalisatrice la broierait. Voilà ce qu’elle se figurait, sans jamais sortir du long corridor de son idéologie simplette.
Pour ma Cerise, la poursuite du bonheur, c’était donc un style de vie, avant tout une manière d’orienter sa pensée, une culture à part entière qu’elle appliquait son boulot auprès des gamins handicapés. Réguler sa vie émotionnelle, c’était sonjob à plein temps. Elle se gorgeait de mots, d’un rata d’interprétations qui se fichaient bien des faits.


C’est dire si nous n’avions pas envie de la déranger dans sa bienveillance doctrinaire
et son ouverture sincère aux autres. Même si ses idées débilettes lui permettaient d’accepter l’inacceptable avec le sourire.
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Comment les responsables de la Cinquième puissance économique du monde pouvaient-ils procéder de la sorte, avec une telle frivolité, afin de sélectionner un dirigeant stratégique pour l'avenir tricolore? A coups de palpitations mondaines! Ah! si ça se savait dans les gazettes, ils se feraient salement agonir. Il y avait des groupes stratégiques à verrouiller face aux prédateurs chinois et américains, des investissements fondamentaux à engager illico, dont ce dircom de cirque ne semblait pas prendre la mesure.
page 176
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J’étais la vie, la revanche contre la vermine décomplexée. Toute la barbaque de sa
figure molle en a trembloté. Ses lunettes ont vrillé. Ma joie a alors bondi dans ma
poitrine, comme à chaque fois que je fais refluer la crasse montante. M’en fiche de
la flicaille.


Pourquoi craint-on, parfois, de gifler la laideur du monde ? Bizarre comme on renâcle à punir les malveillants, à les bâcher comme il faudrait. Il reste souvent chez les
courtois un résidu de politesse mal placée. Pas chez moi, j’aligne à l’emporte-joie, j’exécute, je dévisse.La vipère avinée a moufté, grognassé et menacé de porter l’affaire devant les tribunaux. Sans tergiverser, je lui ai collé un taquet sur l’autre joue, encore blême, sous les applaudissements du Super U en ligne derrière les caisses. Une avoinée extra. Sa minerve en a vibré. Mon geste fut gracieux, souple, stylé. Les claques civiques, ça me connaît.
Je raffole de ce plaisir gratuit. Les blessés acrimonieux, faut jamais les rater.
Ayant retrouvé quelques couleurs, elle a battu en retraite en rajustant ses bésicles.Puis la vipère a disparu dans l’opacité de Vire en cette saison, quand il fait nuit dès dix-neuf heures. Les démons, ça se chasse sabre au clair.
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Le capitalisme financier, je n'en voulais plus.
La dérive de Yacine qui m'arrachait l'affection de ma petite soeur et qui la décervelait, je n'en voulais plus.
Le véritable exil, celui qui naît de ne plus rien trouver la physionomie de son pays dans son pays, je n'en voulais plus.
Du sacrifice de mon amour pour Didier pour les yeux de ma soeur Cerise, je ne voulais plus.
D'un système qui faisait que mes hommes fuyaient leur vie à bride abattue les uns derrière les autres, je ne voulais plus.
De la fermeture de nos services publics, notre dernier bien quand on n'a plus rien, je ne voulais plus.
Voter une fois de plus pour les délégués du système ignares de nos vies, je ne voulais plus.
Payer une redevance pour une télé publique qui était en vrai une télé-Paris qui excluait nos accents et qui ignorait nos courages, pourquoi l'aurais-je voulu ?
De leur Europe qui permettait que Maisoncelles ferme boutique et que l'hôpital d'Angoulême se fasse avec nos sous sans ouvriers nés en France, je ne voulais plus.
De notre société où ma mère vieillissante ne savait plus où habiter, je ne voulais plus, comprenez-vous ?
De tout cela je ne voulais plus, en hérétique.
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Sur des temps scolaires, péri ou extra-scolaires, ces bénévoles formés interviennent une fois par semaine pour des moments de lecture-loisir.
Dans quelles structures ? Dans des écoles, crèches, bibliothèques, centres de loisirs et bien d'autres
Plus d'informations sur lireetfairelire.org !
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