Voilà un livre qui joue à la fois sur le registre de la fable et du reportage, du roman populaire et du brûlot accusateur, de l'empathie et de la caricature, et qui, allant à hue et à dia, perd un peu en route ses lecteurs. Personnellement, je ne suivrai pas les coquetteries de certains critiques professionnels, s'attardant uniquement sur son style qu'ils jugent relâché. J'ai bien aimé ce livre, non tant pour son écriture, qui n'est pas plus déplaisante que celle chichiteuse de certains ouvrages encensés de façon pour moi inexplicable, que pour son propos. J'y trouve un souffle de vie, des idées, et une description très réaliste de toutes les tracasseries réglementaires qui étouffent vie, idées, initiatives, créativité, sous le rouleau compresseur des décisions bureaucratiques. J'y trouve une réelle empathie pour les oubliés, sans nulle condescendance.
Alexandre Jardin n'est pas
Victor Hugo, mais il est un des rares écrivains contemporains à s'engager auprès de ces oubliés, et je salue sa mue littéraire même si la façon dont il l'annonce est un peu théâtrale. A suivre, pour moi.
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