- J’ai sonné plusieurs fois. Elle ne répond pas.
- Je crois qu’il vaut mieux que j’aille voir ce qui se passe.
Elle passa derrière le guichet, ouvrit l’armoire à clés, prit un trousseau et s’éloigna.
Son mari la suivit en silence dans l’entrée de l’immeuble et la regarda prendre l’ascenseur. Soucieux, il préféra l’attendre.
Au bout d’un moment, il entendit un hurlement de terreur et reconnut à peine la voix de sa femme qui criait :
- Viens vite ! Viens vite ! Ne me laisse pas seule !...
Elle n'aurait pu être mannequin car elle n'est pas assez mince et n'a rien de commun avec ces femmes maigres et osseuses dont on dit qu'elles sont belles juste parce que n'importe quel vêtement posé sur elles flotte librement au vent.
Il faut dire qu'ici les prévisions météo sont faciles : il suffit de pronostiquer du beau temps et c'est presque toujours fiable.
Je suis partisan du travail d'équipe et, dans notre groupe, chacun peut s'exprimer. J'ai l'habitude de dire que la parole est libre.
On ne doit jamais mener une enquête en partant d'une certitude qui ne résulte pas d'une constatation ou d'une preuve matérielle ou scientifique.
Quand on patauge lamentablement, il ne faut plus s'arrêter de chercher. Je vous l'ai dit mille fois. Le boulot de flic est un travail de fourmi. Il faut remuer des tonnes d'informations avant de trouver la bonne.
La seule façon de l'empêcher de rouler comme un sonné, c'est de lui prendre le volant.
Et voilà! Monsieur-je-ne-me-trompe-jamais va sans doute nous expliquer qu'il avait raison.
Il est de taille moyenne, bâti en force, massif, avec d'énormes mains qu'il laisse pendre devant lui comme des battoirs. C'est un gars du Nord, blond aux yeux bleus. Il a longtemps pratiqué les sports de combat, mais maintenant qu'il est marié et père d'une petite fille, il n'arrive plus à s'entraîner. Fumeur et grand buveur de bière, il s'empâte. Ses vêtements ne sont plus à ses mesures et il ne parvient plus à fermer le col de ses chemises. Pourtant, il persiste à vouloir porter des cravates et l'effet est désastreux.
L'expérience montre que dès lors qu'on en arrive à tuer avec préméditation, il n'y a plus de barrières.