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Critique de MartinManhunter


Le chevalier aux épines... sans le chevalier aux épines !

Second tome de cette trilogie de fantasy médiévale qui nous prend très rapidement à revers. L'auteur prend du recul par rapport aux aventures d'Aedan de Vaumacel, le chevalier aux épines, pour passer plus de temps avec Benvenuto Gesufal qui aura croisé sa route lors du tournoi de Lindynas. On repart donc dans le passé pour comprendre comment le ciudalien est arrivé en Bromael et sur le pré pour défendre les intérêts de son royaume.
Que dire de ce choix de changement radical de personnage ?
J'ai eu dans un premier temps beaucoup de mal à le comprendre. N'ayant pas lu les autres oeuvres au catalogue de Jean-Philippe Jaworski, je ne saisissais pas bien l'intérêt de ce changement. Je sais que don Benvenuto était le héros de "Gagner la guerre" qui se déroule également dans le Vieux Royaume, mais j'avoue n'y voir qu'un aveu de faiblesse de l'auteur. Comme s'il n'avait pas confiance dans son histoire et que pour y ramener ses lecteurs il se forçait à remettre sur le devant de la scène un héros déjà connu. de plus, pour quelqu'un n'ayant pas lu "Gagner la guerre", cela est plutôt déroutant. Au vu de ma lecture, il ne semble pas essentiel d'avoir précédemment connu don Benvenuto au travers de ses aventures, mais j'imagine avoir loupé pas mal de choses en cours de route à cause de cela. Jaworski ne place aussi dans une situation quelque peu inconfortable, le cul entre deux chaises pour présenter son personnage aux nouveaux lecteurs comme moi, sans en faire trop pour ceux qui le connaissent déjà et que cette redondance pourrait agacer. le choix fait me semble plutôt tanguer du côté des anciens lecteurs, même si encore une fois n'ayant pas lu "Gagner la guerre" je ne saurais dire ce qui est de l'ordre de la redite ou non, mais nombre d'informations sont simplement posées là et doivent faire référence au passé du héros.
Et puis, s'il n'y avait que ce changement de personnage principal, Jaworski fait également le pari de retourner en arrière afin de nous narrer comment Benvenuto est arrivé en Bromael. Alors que le premier tome se terminait sur un cliffhanger des plus habilles et que l'on attendait de voir la résolution. Qu'à cela ne tienne, Jaworski joue avec nos nerfs et n'en tient pas compte. Il faudra attendre plusieurs centaines de pages avant de se retrouver au tournoi de Lindynas et aux actions de Benvenuto sur le pré qui nous donne des éléments de réponse par rapport au premier tome. Ce choix créé donc une certaine exaspération en début de tome.

Toutefois, tout n'est pas noir.
Les contes de Benvenuto Gesufal sont très intéressants et changent la nature de l'oeuvre. Exit les us et coutumes de la chevalerie et son caractère quelque peu guindé, Gesufal est son exact opposé. Il parvient à ses fins sans tenir compte d'un quelconque code de chevalerie et ne cesse de se moquer de celles-ci. Pour lui un tournoi n'a aucun intérêt, la seule façon de mater une rébellion est par la guerre, en aucun cas en y jouant comme peuvent le faire les seigneurs de Bromael.
Aussi, une fois la longue introduction et arrivée de Gesufal en Bromael et son arrivée pour le tournoi, on rattrape le cours des événements du premier tome pour enfin les dépasser. On apprend ce qu'il s'est passé lors de ce cliffhanger, par les yeux de Benvenuto plutôt que Vaumacel et on part ensuite dans la suite des aventures du ciudalien. Et celles-ci ne sont pas dénuées d'intérêt, loin de là. le coupe-gorge se voit confier une nouvelle mission des plus périlleuses. L'enchainement est narré de main de maitre et nous tient sur le qui-vive.

Mais encore une fois, je ne peux m'enlever une crainte pour le futur et dernier tome de la trilogie.
Ayant suivi Benvenuto dans celui-ci, nous avons pris de l'avance sur les actions du chevalier aux épines et n'avons pas vu de ses yeux la résolution du cliffhanger du premier tome. J'ai donc peur que Jaworski ne reprenne la main en repartant en arrière pour nous narrer sa guérison, nous frustrant de nouveau. Comment l'auteur va-t-il donc gérer ses deux narrateurs dans le dernier tome ? Fera-t-il un choix auquel il se tiendra tout au long des pages, comme dans ces deux premiers tomes ? Ou alternera-t-il les points de vue afin de faire progresser les deux pans d'histoire ?

Autant de questions qui trouveront des réponses dans ce dernier tome que j'attends tout de même avec impatience.
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