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Critique de Nastie92


Vous pensez que les heures de natation scolaire ont pour but d'apprendre aux élèves à nager ?
Que nenni ! D'après les programmes officiels, il s'agit de « traverser l'eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête ».
Vous pensez qu'en cours d'eps on exerce les enfants à courir ?
Tss ! On leur fait « créer de la vitesse ».
Vous pensez que le but des cours d'anglais ou de toute autre langue étrangère est de savoir comprendre et s'exprimer ?
Vous êtes bien naïfs ! Il s'agit d' « aller de soi et de l'ici vers l'autre et ailleurs ».
Si !

Serait-ce trop demander que d'avoir des programmes rédigés en langage clair, simple et compréhensible par tous ? Manifestement, oui.
Ce jargon permet à nos grands penseurs pédagogues qui ont conduit l'éducation nationale française dans le gouffre de se donner de l'importance ; il permet à ces Diafoirus de se pavaner et de tenter de faire croire qu'ils sont dans de hautes sphères intellectuelles, alors que sous leur férule les élèves français sont devenus d'un niveau affligeant dans toutes les matières.
Quelle escroquerie !

Je suis ravie que Patrice Jean les ridiculise si bien dans cet ouvrage. Parce qu'ils le valent bien.
Merci monsieur pour ces moqueries salutaires ! Pour cette satire jubilatoire qui pourra paraître exagérée à ceux qui n'ont jamais fréquenté une "salle des profs" mais dans laquelle les autres, dont je fais partie, reconnaîtront des situations vécues.

Ce texte tout en ironie m'a ravie et m'a fait glousser de rire à de nombreuses reprises.
Pendant cette courte lecture j'ai oublié un moment la tragédie du réel et me suis laissée embarquer avec bonheur dans cette fiction réjouissante.
Merci Patrice Jean !
Merci à Babelio pour son opération Masse critique et aux éditions rue fromentin pour l'envoi de ce livre formidablement drôle.
Une bonne idée de cadeau à faire à tous vos amis enseignants.

Voilà mon avis.
Vous pouvez vous arrêter de me lire ici, la suite ne vous apprendra rien de plus puisque je ne veux rien dévoiler de l'histoire, préférant vous laisser le plaisir de la découverte.
Mais je tiens à saisir l'occasion qui m'est donnée de m'exprimer au sujet de l'enseignement en France.
Voici donc mon gros coup de gueule.

Quiconque n'a jamais enseigné en France et n'a jamais lu les programmes de notre éducation nationale passe à côté de myriades de perles.
Une précision : je sais que l'on doit écrire le nom de ce merveilleux ministère avec des majuscules, ce n'est pas une erreur de ma part de ne pas le faire.
Cette "omission" n'en est pas une, elle volontaire.
Des majuscules, ça se mérite ! Et ce nid de pédagogistes rivalisant de théories fumeuses et néfastes ne le mérite en aucun cas.
Quand les petits écoliers français sauront lire, écrire, compter, raisonner, réfléchir, etc. bref, quand au lieu de les abrutir on les instruira de nouveau, alors je remettrai les majuscules.
Ce n'est malheureusement pas près d'arriver...

Que l'on cesse de vouloir faire faire aux élèves une « mise en écriture dialoguée, ancrée dans une situation d'énonciation familière à l'apprenant » avec le résultat que l'on connaît − niveau d'orthographe et de syntaxe à pleurer, vocabulaire ultra réduit, incapacité à rédiger − et qu'on revienne à l'enseignement précis et rigoureux de notre langue, qui est la base de tout !
Sans cela, on condamne les enfants à l'ignorance, on les condamne à ne pas comprendre ce qu'ils lisent et à ne pas savoir s'exprimer correctement.
On les condamne également à ne pas pouvoir vraiment faire de mathématiques : eh oui, les mathématiques ne sont pas qu'affaires de "chiffres" mais de logique et de raisonnements qu'il est impossible de mener sans maîtrise fine du langage.

Je me souviens d'une époque (lointaine) où j'étais écolière.
Je me souviens de journées de travail en classe. D'heures entières au cours desquelles j'apprenais de la grammaire et du vocabulaire, où j'étudiais l'orthographe à l'aide de règles et d'exercices, où je lisais des livres écrits en bon français et mémorisais des poésies.
Je me souviens de tout cela... et j'en ai d'excellents souvenirs !
Adulte, je suis consciente que c'est grâce à ce travail que je peux m'exprimer, que je peux lire des ouvrages exigeants, que je peux penser et confronter ma pensée à celles des autres.
Bref, c'est grâce à ces années formatrices que je suis qui je suis et que je suis libre.
Pour terminer ce tableau, j'ajoute que j'étais dans un quartier relativement privilégié, mais que tous les enfants ne baignaient pas forcément dans la culture chez eux, et que c'est grâce à l'école / au collège / au lycée que certains ont pu acquérir culture et instruction qu'ils n'auraient jamais pu acquérir ailleurs.
Que certains ont fait de brillantes études bien que venant d'un milieu très modeste.

J'éprouve une haine viscérale envers tous ceux qui ont oeuvré depuis des années à la destruction de notre système d'enseignement qui n'était certainement pas parfait mais qui permettait à des enfants défavorisés de s'en sortir, chose qui est totalement impossible maintenant.
Et ce sont les mêmes, ne reculant devant aucune hypocrisie, qui dénoncent le caractère inégalitaire de notre enseignement ! Qui dénoncent la panne du fameux "ascenseur social" !
Ils font semblant de s'indigner des effets que leur politique a produits.
Bande de @$% !
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