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EAN : 9782919547722
144 pages
Editions Rue Fromentin (06/10/2022)
3.63/5   43 notes
Résumé :
Le plus drôle des romans de Patrice Jean : une satire mordante et fine des idéologies et des théories pédagogiques ayant cours au sein de l'Education Nationale

"La nuit, il rêvait qu'il rendait des copies [...] en félicitant chaque élève ; parfois, des applaudissements intempestifs interrompaient sa leçon, pour honorer une démonstration grammaticale, un mot d'esprit ou une envolée lyrique. Le jour, il rêvait que le recteur de l'académie lui piquait, ... >Voir plus
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Géniteurs d'apprenants,
ou parents d'élèves pour les ploucs non-initiés, le continuum éducatif et nos humbles ingénieurs en science de l'éducation (hors vacances scolaires et grèves), vous déconseillent la lecture de la dernière masse langagière de Patrice Jean, ce Juda réactionnaire qui vient adultérer ici sur la Cène, pardon dans la salle des profs, leur génie progressiste.
Afin de ne pas assommer les quelques Babéliotes curieux de mes humeurs, je vais abandonner le jargon boursoufflé de nos pédagogues pour oser dire quelques mots du roman de Patrice Jean, lui-même professeur à ses heures perdues pour la littérature.
Je trouve hélas que cet auteur dont j'adore le style et la verve satiriste perd ici en qualité ce qu'il gagne en quantité avec ce troisième roman en un an. La société le chafouine, il ne manque pas de sujets qui bouillonnent ses globules, mais si je devais noter la copie, mon appréciation serait la suivante : élève brillant mais travail un peu bâclé. Peut mieux faire.
Pourtant le sujet, l'idéologie éducative, était porteur. On ne parle plus ici de transmissions de connaissances (trop ringard) mais de sensibilisation à des idéaux sociaux. L'élève, auparavant novice est devenu un apprenti, le prof descend de son estrade pour jouer le rôle d'un compagnon qui propose des outils dans le dialogue et dans la co-construction pour identifier les problèmes de la société et la changer en vue d'une plus grande justice égalitaire, verte… et des pas mures.
Comme à son habitude, Patrice Jean confie les clés de son récit à un personnage absurde, caricature du jeune prof de lettres qui trouve les devoirs ringards, les leçons dépassées, l'apprentissage des classiques ennuyeux. L'idéaliste veut immuniser la progéniture contre la tentation du capitalisme désastreux, réécrire l'histoire, déboulonner certaines grandes figures et chasser les derniers vieux dinosaures réfractaires aux techniques modernes d'enseignement.
Candide du pédagogisme pédant, Bruno Gigoire effectue donc sa première rentrée au lycée Malraux. Il est persuadé qu'il va éveiller les consciences des jeunes. Au diable l'instruction des fondamentaux.
La présence d'une statue Khmère dans le bureau du directeur, pillée au Cambodge par Malraux et son épouse pour effacer quelques dettes dans les années 20 et offerte au lycée, va provoquer une guerre civile au sein de l'établissement entre ce que des esprits éclairés par des lumières tamisées autour d'un zinc pourraient qualifier au quinzième jaune, les « Perchés » contre les « Réacs ».
Ce que je reproche à l'ouvrage, c'est la faiblesse de l'argument romanesque. Cette histoire de statuette est assez insignifiante. Elle aurait pu constituer une sympathique péripétie dans une trame plus élaborée. L'auteur aurait pu aiguiser ses mots autour des sujets inflammables qui ne manquent pas dans les collèges et lycées : le port de l'uniforme obligatoire stylé par Brigitte M (Crop top et décolletés du grand plongeoir versus combinaison intégrale du pensionnat de Chavagnes), les menus spécifiques à la cantoche (si une religion avait proscrit la macédoine ou le céleri rémoulade à mon époque, j'aurai adhéré de suite !), les toilettes non genrées pour LGBT constipés, l'évaluation des compétences avec le barème de l'Ecole des fans ou l'agressivité des parents persuadés d'avoir pondu des surdoués incompris à la chaîne (HPI – Haute Probabilité d'Idiots).
Une déception sauvée par le mauvais esprit qui souffle sur les pages de ce roman. Je proposerai bien le redoublement s'il existait encore.



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Vous pensez que les heures de natation scolaire ont pour but d'apprendre aux élèves à nager ?
Que nenni ! D'après les programmes officiels, il s'agit de « traverser l'eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête ».
Vous pensez qu'en cours d'eps on exerce les enfants à courir ?
Tss ! On leur fait « créer de la vitesse ».
Vous pensez que le but des cours d'anglais ou de toute autre langue étrangère est de savoir comprendre et s'exprimer ?
Vous êtes bien naïfs ! Il s'agit d' « aller de soi et de l'ici vers l'autre et ailleurs ».
Si !

Serait-ce trop demander que d'avoir des programmes rédigés en langage clair, simple et compréhensible par tous ? Manifestement, oui.
Ce jargon permet à nos grands penseurs pédagogues qui ont conduit l'éducation nationale française dans le gouffre de se donner de l'importance ; il permet à ces Diafoirus de se pavaner et de tenter de faire croire qu'ils sont dans de hautes sphères intellectuelles, alors que sous leur férule les élèves français sont devenus d'un niveau affligeant dans toutes les matières.
Quelle escroquerie !

Je suis ravie que Patrice Jean les ridiculise si bien dans cet ouvrage. Parce qu'ils le valent bien.
Merci monsieur pour ces moqueries salutaires ! Pour cette satire jubilatoire qui pourra paraître exagérée à ceux qui n'ont jamais fréquenté une "salle des profs" mais dans laquelle les autres, dont je fais partie, reconnaîtront des situations vécues.

Ce texte tout en ironie m'a ravie et m'a fait glousser de rire à de nombreuses reprises.
Pendant cette courte lecture j'ai oublié un moment la tragédie du réel et me suis laissée embarquer avec bonheur dans cette fiction réjouissante.
Merci Patrice Jean !
Merci à Babelio pour son opération Masse critique et aux éditions rue fromentin pour l'envoi de ce livre formidablement drôle.
Une bonne idée de cadeau à faire à tous vos amis enseignants.

Voilà mon avis.
Vous pouvez vous arrêter de me lire ici, la suite ne vous apprendra rien de plus puisque je ne veux rien dévoiler de l'histoire, préférant vous laisser le plaisir de la découverte.
Mais je tiens à saisir l'occasion qui m'est donnée de m'exprimer au sujet de l'enseignement en France.
Voici donc mon gros coup de gueule.

Quiconque n'a jamais enseigné en France et n'a jamais lu les programmes de notre éducation nationale passe à côté de myriades de perles.
Une précision : je sais que l'on doit écrire le nom de ce merveilleux ministère avec des majuscules, ce n'est pas une erreur de ma part de ne pas le faire.
Cette "omission" n'en est pas une, elle volontaire.
Des majuscules, ça se mérite ! Et ce nid de pédagogistes rivalisant de théories fumeuses et néfastes ne le mérite en aucun cas.
Quand les petits écoliers français sauront lire, écrire, compter, raisonner, réfléchir, etc. bref, quand au lieu de les abrutir on les instruira de nouveau, alors je remettrai les majuscules.
Ce n'est malheureusement pas près d'arriver...

Que l'on cesse de vouloir faire faire aux élèves une « mise en écriture dialoguée, ancrée dans une situation d'énonciation familière à l'apprenant » avec le résultat que l'on connaît − niveau d'orthographe et de syntaxe à pleurer, vocabulaire ultra réduit, incapacité à rédiger − et qu'on revienne à l'enseignement précis et rigoureux de notre langue, qui est la base de tout !
Sans cela, on condamne les enfants à l'ignorance, on les condamne à ne pas comprendre ce qu'ils lisent et à ne pas savoir s'exprimer correctement.
On les condamne également à ne pas pouvoir vraiment faire de mathématiques : eh oui, les mathématiques ne sont pas qu'affaires de "chiffres" mais de logique et de raisonnements qu'il est impossible de mener sans maîtrise fine du langage.

Je me souviens d'une époque (lointaine) où j'étais écolière.
Je me souviens de journées de travail en classe. D'heures entières au cours desquelles j'apprenais de la grammaire et du vocabulaire, où j'étudiais l'orthographe à l'aide de règles et d'exercices, où je lisais des livres écrits en bon français et mémorisais des poésies.
Je me souviens de tout cela... et j'en ai d'excellents souvenirs !
Adulte, je suis consciente que c'est grâce à ce travail que je peux m'exprimer, que je peux lire des ouvrages exigeants, que je peux penser et confronter ma pensée à celles des autres.
Bref, c'est grâce à ces années formatrices que je suis qui je suis et que je suis libre.
Pour terminer ce tableau, j'ajoute que j'étais dans un quartier relativement privilégié, mais que tous les enfants ne baignaient pas forcément dans la culture chez eux, et que c'est grâce à l'école / au collège / au lycée que certains ont pu acquérir culture et instruction qu'ils n'auraient jamais pu acquérir ailleurs.
Que certains ont fait de brillantes études bien que venant d'un milieu très modeste.

J'éprouve une haine viscérale envers tous ceux qui ont oeuvré depuis des années à la destruction de notre système d'enseignement qui n'était certainement pas parfait mais qui permettait à des enfants défavorisés de s'en sortir, chose qui est totalement impossible maintenant.
Et ce sont les mêmes, ne reculant devant aucune hypocrisie, qui dénoncent le caractère inégalitaire de notre enseignement ! Qui dénoncent la panne du fameux "ascenseur social" !
Ils font semblant de s'indigner des effets que leur politique a produits.
Bande de @$% !
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Bruno Giboire travaillait à la mairie d'Orvault mais il change de voie avec enthousiasme pour entrer à l'Education nationale, où il va être professeur de lettres au lycée André-Malraux. Il va ainsi pouvoir découvrir la novlangue de ce ministère et toutes les innovations pédagogistes, plus absurdes et obscurantistes les unes que les autres. ● Quelle déception ! J'ai beaucoup aimé la plupart des précédents livres de Patrice Jean, malgré une certaine tendance au kitsch et aux gros sabots, fussent-ils camouflés par une écriture des plus classiques qui ne renâcle pas devant l'imparfait du subjonctif. La Philosophie selon Bernard, L'Homme surnuméraire, La Poursuite de l'idéal, et, le dernier, le Parti d'Edgar Winger firent ainsi ma joie de lecteur. ● Mais ici, quelle caricature pataude ! quel manque de finesse ! On ne croit pas une seconde à ses professeurs si investis dans leur pédagogisme qu'ils en dédaignent leurs vacances ; l'intrigue autour de la statuette, d'une minceur étique, est ridicule ; l'histoire est mal menée : sur un livre de 140 pages il y a des longueurs… ● On voit bien l'intention de Patrice Jean ; on pouvait faire une belle satire du pédagogisme et de la mise à l'écart de la culture classique au sein même de l'institution scolaire (et dans la tête des professeurs), mais cela aurait exigé de la dentelle quand ici on a un tricot raté ; c'est bien dommage car c'est un combat qui vaut la peine d'être mené. ● Même dans le détail rien ne va : ainsi il paraît que La Celle-Saint-Cloud est une « banlieue décriée » où abondent les HLM : je conseille à l'auteur d'aller y faire un tour…
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L'enthousiasme bien compréhensif du professeur débutant est-il soluble dans les effets conjugués de collègues réactionnaires, d'élèves ingrats et des arcanes embrouillés d'une administration omniprésente.
Le jeune Bruno Giboire nommé professeur de lettres dans un lycée nantais ne rêve que de transmission du savoir, idées pédagogiques, schémas didactiques et projets culturels. Il se rend rapidement compte que la majorité de ses collègues se situent dans le clan des blasés et des fatigués. Qu'importe, Giboire s'accroche à ses idéaux mais une drôle d'affaire va diviser le corps enseignant. Pour financer des ateliers citoyens, le conseil d'administration a proposé la vente d'une statue khmère offerte par Malraux en 1960. Pro et anti s'affrontent dans une guerre stérile. Pour convaincre les adversaires de la vente, Giboire et ses amis imaginent les plus folles solutions et l'affrontement vire au grand guignol.
Au-delà des excès de cette énorme farce, l'auteur, lui-même professeur de lettres modernes, égratigne avec humour le milieu enseignant et ses méthodes pédagogiques hors sol. Un roman jubilatoire et caricatural !
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La grande désillusion

En 2022, Patrice Jean a fait paraître un court roman aux renaissantes Editions Rue Fromentin, chez qui il avait publié ses premiers romans. Qui mieux que ce professeur de français en lycée pour nous dépeindre les coulisses de la salle des profs, les relations entre enseignants, leurs ambitions et guerres internes.

Bruno Giboire, 35 ans, est en passe d'accomplir son rêve : devenir professeur de lettres. Après une formation accélérée de deux mois et un été passé à préparer ses cours, le jour de la rentrée est arrivé au lycée André Malraux de Nantes. C'est gonflé d'illusions et de motivation que Bruno entame l'année scolaire :


« 𝐿𝑎 𝑛𝑢𝑖𝑡, 𝑖𝑙 𝑟𝑒̂𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑞𝑢'𝑖𝑙 𝑟𝑒𝑛𝑑𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑝𝑖𝑒𝑠 𝑎̀ 𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑙𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑒, 𝑒𝑛 𝑓𝑒́𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑐ℎ𝑎𝑞𝑢𝑒 𝑒́𝑙𝑒̀𝑣𝑒 ; 𝑝𝑎𝑟𝑓𝑜𝑖𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑝𝑝𝑙𝑎𝑢𝑑𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑚𝑝𝑒𝑠𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑟𝑜𝑚𝑝𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑎 𝑙𝑒𝑐̧𝑜𝑛, 𝑝𝑜𝑢𝑟 ℎ𝑜𝑛𝑜𝑟𝑒𝑟 𝑢𝑛𝑒 𝑑𝑒́𝑚𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑔𝑟𝑎𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑐𝑎𝑙𝑒, 𝑢𝑛 𝑚𝑜𝑡 𝑑'𝑒𝑠𝑝𝑟𝑖𝑡 𝑜𝑢 𝑢𝑛𝑒 𝑒𝑛𝑣𝑜𝑙𝑒́𝑒 𝑙𝑦𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒 ».


Evidemment, rien ne se passe comme il l'avait imaginé et Bruno découvre l'envers du décor de la vie enseignante. Mais ça ne remet pas en cause ses idéaux et sa motivation, tellement empli de soif de transmission à tel point que les appels érotiques de sa collègue le laissent de marbre. Entre la pédagogie et le sexe, Bruno a fait son choix : « 𝑃𝑜𝑢𝑣𝑎𝑖𝑡-𝑜𝑛 𝑚𝑒𝑡𝑡𝑟𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑝𝑙𝑎𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑐𝑟𝑜𝑏𝑎𝑡𝑖𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑛𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠, 𝑝𝑜𝑛𝑐𝑡𝑢𝑒́𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑢𝑛 𝑠𝑝𝑎𝑠𝑚𝑒 𝑔𝑙𝑢𝑎𝑛𝑡, 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒 𝑠𝑒́𝑟𝑖𝑒𝑢𝑥 𝑑'𝑢𝑛𝑒 𝑑𝑖𝑠𝑐𝑢𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑙𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑒 𝑑'𝑒́𝑑𝑢𝑐𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡𝑒́ ? »

Il maîtrise parfaitement les objectifs et la novlangue pédagogiques, sorte de dialecte parallèle que seuls des cerveaux des hautes sphères savent inventer : adieu la leçon, trop formelle, place à l'acquisition des apprentissages et à la valorisation des compétences. A travers les personnages de Giboire ou du sûr de lui-même inspecteur académique, Patrice Jean moque le pédagogisme et sa prétention scientifique.

« 𝐶𝑟𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑎 𝑙𝑖𝑡𝑡𝑒́𝑟𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑖𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑑'𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒𝑠 𝑑'𝑒𝑥𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑎𝑟𝑡𝑖𝑠𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠, 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑙𝑒 𝑟𝑎𝑝, 𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑙𝑜𝑔𝑎𝑛𝑠 𝑝𝑢𝑏𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑡𝑤𝑒𝑒𝑡𝑠, 𝑙𝑒 𝑠𝑙𝑎𝑚, [--] 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑖𝑓𝑓𝑢𝑟𝑒, 𝑙𝑎 𝑚𝑜𝑑𝑒, 𝑙𝑒 𝑝𝑖𝑒𝑟𝑐𝑖𝑛𝑔, 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑒𝑛𝑟𝑖𝑐ℎ𝑖𝑡 𝑙'𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑒𝑛𝑐𝑒 : 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑒̂𝑡𝑒 ! 𝐽'𝑎𝑖𝑚𝑒 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑙𝑒𝑠 𝑒́𝑙𝑒̀𝑣𝑒𝑠 𝑠'𝑎𝑚𝑢𝑠𝑒𝑛𝑡, 𝑝𝑎𝑠 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑖𝑙𝑠 𝑠'𝑒𝑛𝑛𝑢𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑥𝑡𝑒𝑠, 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝𝑙𝑢𝑝𝑎𝑟𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑜𝑐𝑡𝑒́𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑎̂𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑙𝑎𝑛𝑐𝑠 𝑑𝑒 𝑙'𝑎𝑛𝑐𝑖𝑒𝑛 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒 ! »

Le lycée est secoué par l'𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑀𝑒𝑛𝑎𝑘𝑎 qui voit s'affronter deux camps : le lycée possède une oeuvre d'art (statuette khmer rapportée du Cambodge par Malraux et offerte au lycée) que certains veulent vendre pour financer un atelier pédagogique et citoyen consacré aux luttes contre les discriminations.
D'autres, défenseurs de l'art, souhaitent la garder. Une lutte acharnée et drolatique va alors avoir lieu entre progressistes et réactionnaires, avec des conséquences fâcheuses pour certains, qui n'en sortiront pas indemnes.

Ce roman, satire de l'enseignement idéologisé, moque allègrement les profs politisés, à travers notamment, la figure de Didier Merluche, sorte de gourou de gauche morale pour qui « 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑒𝑟𝑣𝑒𝑟 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑠𝑡𝑎𝑡𝑢𝑒𝑡𝑡𝑒, 𝑐'𝑒𝑠𝑡 𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑙𝑒 𝑗𝑒𝑢 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑙'𝑒𝑥𝑡𝑟𝑒̂𝑚𝑒-𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 ».

L'auteur règle ses comptes avec l'omniprésence de l'idéologie dans les salles de profs et de cours, où les enseignants se servent de leur statut pour faire passer leurs idées et visions du monde. Objectif : la conscientisation politique des élèves.

𝑹𝒆́𝒆́𝒅𝒖𝒄𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒂𝒍𝒆, pamphlet camouflé en amusante fable, est édité par les remarquables Editions Rue Fromentin. Chers lecteurs, rééduquez-vous avec Patrice Jean !
Lien : https://www.facebook.com/pho..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ils se virent trois fois pendant les vacances. Agnès aida Bruno à déserter le camp des généreux, des valets du Bien et des Narcisse de l'engagement. Plus il lisait et plus Bruno revenait à lui-même, au réel, au rien. Ces deux sources - Agnès et la littérature - purifiaient sa volonté maladive d'être utile aux autres, de créer du lien social, de raccommoder les déchirures collectives.

p. 108
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« Madame Bovary, il ne faut surtout pas donner le roman à lire, comme ça, sans direction, comme on le faisait autrefois. Pourquoi ne pas demander aux élèves d'aller dans le centre de Saint-Nazaire de façon à mener une enquête pour savoir qui a vraiment lu le roman ? Ou bien créer une page Facebook sur Emma Bovary ? »
(L'inspectrice de lettres de l'Académie de Nantes, à Saint-Nazaire, en mars 2016)
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Les méthodes d’enseignement de la littérature ont des défauts: on privilégie la méthode et les «outils d’analyse», valables pour tous les textes, au détriment, très souvent, de la pensée des écrivains, pensée littéraire, il va de soi. Or, si cette méthode a l’avantage d’être objective, elle oublie que l’intérêt de la littérature est d’exprimer la voix subjective d’un écrivain, en sorte que les élèves connaissent plus les catégories d’analyse que la pensée d’un Rousseau ou d’un Balzac. On ne comprend plus les arcanes de l’existence grâce à un grand écrivain, mais on passe son œuvre au tamis de catégories d’analyse.
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Les élèves aimèrent tout de suite la nouvelle de Franck Pavloff : « Hitler, quel salopard ! » s’indigna Théo, porte-voix de la conscience citoyenne du « groupe-classe ». Bruno s’empressa, à la fin de l’heure, d’informer plusieurs confrères de la « conscientisation politique de ses élèves ». On le félicita chaleureusement. Jeanne-Claire Guérin, professeure d’histoire-géographie, lui proposa, à la cantine, de préparer une séquence interdisciplinaire sur la Deuxième Guerre mondiale. Dès le dessert (un yaourt à la fraise), le projet, dans ses grandes lignes, était bouclé. « T’aurais vu, s’enflammait Giboire, commentateur ému de son propre cours, les mains qui se levaient, les yeux qui pétillaient... À la première lecture, avant même de deviner le sens caché du texte, toute la classe était révoltée par le sort réservé aux chiens et aux chats : Laurine Royer était en colère, elle n’a cessé de dire qu’il n’y avait pire barbarie que de tuer des animaux.
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Il ne suffit pas d'être un grand lecteur et un passionné de littérature pour enseigner ! Je dirai même que l'amour des lettres entrave la transmission des savoirs. À tout le moins, ce n'est pas le critère que je retiendrai pour juger la valeur d'un professeur. Ou alors, c'est un critère à charge.
(Note du lecteur : Propos tenus par un Inspecteur d'Académie)
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