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sur 2455 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Une personne m'a dit que ça l'intéressait de lire ce que j'avais aimé/pas aimé par rapport à la représentation latino-américaine et à cet instant ça m'a sauté aux yeux. Ce que j'avais aimé : rien ; ce qui m'avait déplu : beaucoup de choses.

Les problèmes commencent dès les premières pages du livre. Evelyn est la fille d'immigré-es cubain-es. Sa mère est une prostituée tandis que son père est décrit comme étant un homme violent, abusif et alcoolique. Je ne sais pas quoi dire tellement ça me parait gros et évident qu'il y a un problème. Certes, Evelyn avait besoin d'une sad story pour expliquer ce besoin irrépressible de fuir l'endroit où elle vit, mais de multiple scénario auraient pu être imaginé plutôt que de tomber dans un stéréotype raciste.

Ensuite, l'autrice tente d'insérer des éléments culturels qui bloquent complètement et vont même à l'encontre de sa volonté qui est, je suppose, de renforcer l'identité de son personnage. le père bois de la tequila alors qu'en tant que cubain il aurait dû boire du rhum. le problème n'est pas tant qu'il ne boive pas du rhum mais plus, que le fait qu'il boive de la tequila était pour l'autrice une façon d'accentuer l'héritage culturelle et qu'elle est complètement à côté de la plaque. Plus tard, deux plats sont mentionnés, tous les deux écrits en español, encore une fois pour rappeler qu'Evelyn est cubaine sauf que...ces plats ne sont pas cubains mais espagnol. Et encore une fois, évidemment on ne mange pas des plats typiques tous les jours mais ces deux plats qui sont español étaient un moyen pour l'autrice de montrer que son personnage n'était pas blanc et c'est complètement raté. En réalité, elle renforce même l'idée que les pays latino-américains sont interchangeables et que l'Amérique latine est un bloc compact. Alors qu'évidemment, c'est un continent de plus de 20 pays avec des histoires, des cultures et des langues différentes.

Enfin, mon dernier problème mais pas des moindres (accrochez-vous, ça va être long) c'est Evelyn elle-même. Elle est décrite tout au long du livre comme une femme manipulatrice, qui utilise sa beauté et son corps pour coucher avec des hommes et obtenir ce qu'elle veut. Elle est tout le long du livre décrite et valorisée uniquement par son physique et on ne cesse d'insister sur la beauté de sa poitrine (même dans sa relation avec Celia). Et, tout cela correspond en tout point à une description ultra stéréotypée de la femme latino-américaine qui serait « spicy », « hypersexuelle », « tout en courbe ». Mais, non seulement Evelyn tombe complètement dans le cliché de la femme latino-américaine mais surtout, il n'y a aucune discussion à propos de cette part de son identité dans le livre qui est complètement évincée et pourtant, tout au long du livre, on ne cesse de nous dire que ses cheveux blonds ne vont pas avec la couleur de sa peau, que ça ne parait pas naturel. Evelyn revient sur de nombreux aspects de sa vie puisque l'autrice alterne entre l'histoire d'Evelyn dans les années 50 et l'interview avec Monique en 2017. Donc, Evelyn, revient sur sa bisexualité, la place de la femme dans l'industrie Hollywoodienne mais à aucun moment elle ne parle de son héritage latino-américain ? cette part d'elle est totalement occulté, au tout début du livre elle décide elle-même de cacher ses origines pour se faire une place, comme elle cache sa bisexualité à la presse toute sa vie, pourtant, elle éclairci de nombreux points sur sa sexualité dans l'interview qu'elle donne à Monique, chose qu'elle ne fait pas avec son identité latino-américaine. Et, il était nécessaire de parler de cette part d'elle surtout compte tenu de l'hypersexualisation constante, au sein même de ses différents mariages, qu'elle subit et qui est liée à du fétichisme puisque, encore une fois, même si elle cherche à le cacher, elle n'est pas blanche.
Alors, certes, un passage vers la fin du livre parle vaguement de cette identité, lorsque Luisa, sa domestique (marrant, les personnages latino-américains sont : prostituées, alcoolique, hypersexualisés et des domestiques) lui dit qu'elle n'a pas « l'air latino-américaine », à cet instant, Evelyn est outrée que Luisa remette en question son identité avant de réaliser que c'est de sa faute. Et...c'est tout. Ce passage tombe comme un cheveu sur la soupe, pendant 400p il n'y a aucune mention de sa latinité mais tout à coup elle cherche à la revendiquer ? sachant que le passage doit tenir sur une page, même pas. Aucune mention de la souffrance d'être amputé d'une partie de son identité, de perdre sa culture ou d'autres points encore qui méritaient d'être abordés. le sujet semble balayé, l'autrice essaye d'installer une pseudo conversation mais c'est superflu, surtout que ça m'a paru mal abordé. « Avoir l'air latino-américain » ça ne veut littéralement rien dire, les mots latino/latina ne veulent rien dire physiquement puisqu'il existe des indigenous-latino, afro-latino, asian-latino, white-latino... il n'y a pas de physique type/définit en Amérique latine mais une pluralité. C'est pourquoi la réflexion de Luisa me parait étrange et j'avais l'impression d'entendre une personne complètement hors de la culture latino-américaine parler.

En réalité, si l'on enlève à Evelyn son identité cubaine, le livre doit rétrécir de 10p à tout casser, tous les passages mis bout à bout (et encore je suis sympa, ça doit être même moins de 10p) alors que si on lui retire sa bisexualité ou le fait d'être une femme dans une industrie machiste, c'est toute l'histoire qui s'écroule, c'est le livre entier qu'il faut réécrire. Si Evelyn avait été blanche, l'histoire n'aurait en rien changé, son identité latino-américaine est à la fois mal-exploité et sous-exploité et ça, c'est fort !
A mes yeux, l'autrice s'est lancée dans quelque chose dont elle ne maitrisait ni les tenants, ni les aboutissants.

D'autres personnes ont également pointé des problèmes quant à la construction du personnage de Monique et sur la façon dont l'autrice aborde son métissage (ayant une mère blanche et un père noir), de façon maladroite et pas suffisamment approfondie.
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Evelyn Hugo, star absolue d'Hollywood, décide à la veille de sa mort de raconter sans fards sa vie à Monique, jeune journaliste sans vraie expérience.
Aucun poncif n'est absent de ce livre : la starlette pauvre venue en Californie, le sexe pour réussir, le changement d'apparence pour répondre à une image fantasmée, les faux-semblants, la repentance ultime ; tout y ait !!!!!
La lecture est facile et quelquefois cela suffit à faire passer un bon moment, mais je n'ai terminé ce livre que parce que j'étais dans le train sans rien d'autre à lire.
La révélation finale est tellement prévisible que cela ne sauve pas le récit.
J'avais bien aimé les « Les Sirènes de Californie » de la même auditrice et si déjà quelques passages apparaissaient faciles et un peu long, j'avais été entraînée par l'histoire.
Ici, je crois que 7, c'est vraiment trop, peut-être que 3 auraient été suffisants !
Vite passons à autre chose.
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