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Critique de saintmauxe


J'ai lu... j'ai eu le courage de lire... le dernier Goncourt L'Art Français de la Guerre de A. Jenni (Ed. Gallimard).

Du courage il m'en a fallu, au moins autant que Salagnon dans sa jongle indochinoise, pour traverser au coupe-coupe les paragraphes gonflés de lieux communs, d'effets littéraires affligeants, avec régulièrement cette philosphie de comptoir datée, façon SOS Racisme. du style "la guerre c'est pas beau", ou "les racistes sont méchants".

Je n'aurai pas d'indulgence particulière pour ce livre et son auteur, dont le niveau est selon moi celui d'un élève moyen de seconde venant de s'inscrire chez les Jeunes Socialistes.

C'est l'histoire d'un raté (le narrateur) qui rencontre un ancien para des guerres coloniales, et décide d'en retranscrire les mémoires.

Ce récit est découpé en chapitres, entre lesquels s'intercalent des "commentaires" du narrateur. Commentaires dans lesquels il nous raconte le plantage de sa vie, fait état de ses considérations sur les désoeuvrés de banlieue, ou relate ses échanges avec Salagnon ou ses méchants amis racistes.

Jenni en fait une sorte de grande bouillie moralisante dont on retiendra deux idées forces : le racisme c'est pas bien, la guerre non plus.

Avec pour conséquence des diatribes pathétiques, du défonçage de portes ouvertes, le tout assaisonné d'interminables descriptions balourdes censées faire "grande littérature" particulièrement pitoyables.

Sans oublier les personnages grotesques, comme le grand-père raciste, qui a fait analyser son sang pour connaître son origine ethnique. S'en suivent les désolantes interrogations de Jenni sur les races humaines, avec les inévitables banalités subséquentes,

Le Goncourt ? Normal !
Oui, L'art Français de la Guerre a eu le Goncourt. Et c'est NORMAL. Bien sûr, le jury était comme toujours un peu éméché, et Gallimard fête ses cent ans cette année.

Mais ce choix est à l'image d'une grande partie de la société française. A l'image de cette société française à bout de souffle, surprotégée, trouillarde, lâche, à l'image de ces gens gémissant sans cesse sur la dureté de la société, mais incapable d'être durs, surtout avec eux-même, nouvelle beaufitude nationale.

La violence guerrière serait enracinée dans les gênes de la France, nous dit Jenni... sans doute, mais pourquoi ? La réponse existe... pas sûr que Jenni et le grand public aient envie de la connaître.

Oui je me suis ennuyé à mourir en lisant cet ouvrage mou, insipide, sans style, sans humour, sans classe.

Pas de pitié donc pour Jenni et son bouquin. Je ne vous le conseille pas. A la poubelle.
Lien : http://l.eclat.free.fr
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