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Critique de Melopee


Cela faisait déjà un petit moment que j'avais fini "L'art de pleurer en choeur" et dans ma tête trottait l'idée de lire la suite intitulée "Sincères condoléances". Récit qui parait bien authentiquement autobiographique, comme le premier, Erling Jepsen nous emmène dans le sud du Jütland, au Danemark, où réside une partie de sa famille.

Allan est un écrivain à succès qui, à la quarantaine passée, a un vide dans sa vie. En effet, depuis 9 ans, il n'a pas revu ses parents, s'étant brouillé avec son père. Au début du roman, il apprend la mort du paternel et décide d'envoyer un message aux endeuillés : sa mère, son frère aîné (Asger). C'est donc en deux petits mots, à la fois simples et solennels, qu'il fait part de sa compassion (sincère ou simple prétexte?). C'est le début d'une relation que se renoue entre une famille qui avait complètement éclatée avec les années. D'un côté il y avait les parents et l'énigmatique Asger, de l'autre il y a avait Allan et sa soeur abusée, Sanne. C'est d'ailleurs après avoir dénoncé les faits dans son roman (L'art de pleurer en choeur), qu'Allan s'était attiré les foudres de son père qui ne lui avait, dès lors, jamais plus adressé la parole.

Reprise d'une relation dite harmonieuse entre ceux qui restent, autour du défunt père qui a laissé une ombre planer chez les siens. C'est qu'il en imposait le papa ! Maintenant qu'il n'est plus là, la fratrie est plus détendue, les projets fleurissent. Déjà, c'est une première, Allan retourne séjourner dans la demeure familiale, laissant femme et enfant derrière lui. de là naissent les soupçons sur ce qui aurait pu sembler être une délivrance : comment le père est-il mort? Comment se fait-il que la mère soit si peu larmoyante? La mort est-elle vraiment naturelle? Allan se met donc en quête d'une vérité dans une investigation minutieuse où il interroge famille et personnel hospitalier. Effectivement les éléments concordent dans le sens d'un événement fâcheux où le père aurait été victime. de qui? D'une machination?

J'ai une fois de plus dévoré ce second volet d'un héritage familial décidément lourd à porter. Les personnages sont tout autant névrosés que dans le premier : la mère vénale, le fils aîné influençable, la fille complètement dévastée par les abus subis dans l'enfance. Elle n'est pas nette cette famille et c'est tous les travers qu'on suit avec délectation. D'une part on compatit aux interrogations d'Allan qui sont tout à fait fondées, d'autre part, on assiste à la "résurrection" de la mère, heureuse de retrouver ses enfants mais aussi, étrangement, très empressée de déménager.

La plume d'Erling Jepsen est toujours aussi tonitruante et triomphante. On sourit à quelques répliques bien senties, à sa liberté de ton qui nous décontenance autant qu'elle nous enchante. C'est que les liens qui unissent chacun paraissent bien complexes. Il est tout à fait certain qu'une famille comme celle-là, il vaut mieux ne la voir que dans des romans.

A recommander, une fois de plus !
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