ALIX.
Ô que je suis au monde née
Pour être au malheur destinée !
Quel malheur aurait bien envie
Sur le grand malheur de ma vie ?
A a fausse marâtre nature,
Pourquoi m'ouvrais-tu ta clôture
Pourquoi un cercueil éternel
Ne fis-je au ventre maternel ?
Mais, las ! Il faut que chacun pense
Que toujours telle récompense
Suit chacun des forfaits, qui traîne
Pour s'acquerre sa propre peine.
Sus donc Esprit, sois soucieux :
Sus donc, sus donc pleurez les yeux,
Ôtez le pouvoir à la bouche
De dire le mal qui me touche.
FLORIMOND.
Ha Dieu, ha grand Dieu, quel outrage !
Qui me pourra faire enrager,
Afin que je puisse venger
Cette injure de sorte telle,
Qu'il en soit mémoire immortelle ?
Ah ah faux amour trop incertain,
Ah ah fausse et trop fausse putain,
Ah ah traître Abbé, Abbé méchant,
Moine punais, ladre, marchant
De tes refrippés bénéfices,
A a puant sac tout plein de vices,
M'as-tu osé faire ce tort ?
T'avais-je fait aucun effort ?
EUGÈNE.
Il ne faut donc que du passé
Il soit après jamais pensé,
Il faut se contenté du bien
Qui nous est présent, et en rien
N'être du futur soucieux.