On s'attend à un roman d'action qui nous dévoilera enfin le fameux combat tant attendu. On devrait, cependant, plutôt parler d'un roman de préparation au combat car, tout au long de ce tome, l'auteur semble oeuvrer pour la mise en scène du futur combat avec la Reine rouge, usant de divers stratagèmes pour amener le lecteur à s'interroger sur l'origine du conflit avec le Mortmesne.
Centré sur le personnage de la jeune Reine, ce roman est effectivement avant tout un roman sur l'histoire du Tearling et sur ses origines avec lesquelles Kelsea Glynn va littéralement « entrer en communication ». Difficile de ne rien dévoiler pour expliquer ce processus littéraire, mais sachez que ce roman nous offre à plusieurs reprises un « voyage spirituel spatio-temporel » (oui, oui, c'est possible !) dans un monde antérieur mais qui reste finalement futuriste pour nous lecteurs. le monde de la Fantasy est ainsi sauf, c'est le principal. Je ne vous cacherai pas que j'ai eu un petit peu de mal avec ces « voyages » au départ car je n'en voyais pas la logique, mais au fil des pages, on réalise à quel point cette communion entre Kelsea et le personnage de Lily va sans doute être déterminant pour lui permettre d'affronter à armes égales sa rivale du Mortmesne. On navigue, en fait, tout au long du roman entre science-fiction et fantasy, ce qui se révèle finalement perturbant mais au vu de la fin du roman, le tome 3 devrait lui se focaliser sur le Tearling et cela me rassure un peu.
Concernant le personnage de Kelsea Glynn, on constate, dans ce volume, une très nette évolution psychologique : d'apprentie-reine, elle devient de plus en plus une reine avec un grand R. Elle se révèle beaucoup plus déterminée, beaucoup moins maladroite et plus sujette à utiliser les mêmes armes que sa terrible rivale quand cela se révèle nécessaire. Au point parfois de déstabiliser ses gardes les plus forcenés. Mais elle n'en reste pas moins femme et là, encore, j'aurais à redire. Autant dans le premier tome, je trouvais qu'on présentait une version un tant soit peu clichée de la femme rabaissée par les hommes pour son embonpoint ou son manque de beauté, autant là ce qui m'a un peu exaspéré, c'est le désir quasi bestial de Kelsea de devenir femme à tout prix. Et ce n'est pas le pauvre personnage de Pen qui dira le contraire. Cela tourne presqu'au harcèlement sexuel, cette histoire ! Va falloir qu'elle se calme un peu dans le troisième volet sinon on va la prendre pour une nymphomane à ce rythme.
Autre élément important et intéressant du roman : c'est ce voile de mystère qui plane au fil des pages avec des personnages tout aussi troublants les uns que les autres. Pour n'en citer que quelques-uns, on retrouve de manière un peu éphémère le Fetch (que j'imagine nous retrouverons pour le feu d'artifice final de la trilogie) mais aussi et surtout cette « présence », cette « chose » dira-t-on qui semble bien connaître la Reine rouge et qui cherche auprès de Kelsea le pardon en lui proposant son aide… mais à quel prix ? Je n'en dirai pas plus pour vous laisser le plaisir de la découvrir.
Mes chouchous à moi
Massue, toujours et encore, reste mon chouchou. Ce colosse, hyper protecteur vis-à-vis de Kelsea, continue de protéger son secret personnel qui semble terrible mais dont on commence, toutefois, à percevoir les contours. le plus important reste qu'on le retrouvera encore dans le dernier volet. Un autre chouchou sera, sans conteste, le personnage du Père Tyler, qui, malgré son âge, fait preuve d'un courage infini pour s'opposer au Saint-Père et pour tenter de protéger son vieil ami, Seth, condamné pour homosexualité et soumis à une torture qui va au-delà de l'entendement. Encore merci d'ailleurs à
Erika Johansen de ne pas mettre dans l'ombre les personnages « homos » car il y en a deux autres dont on découvre le secret à un moment important du roman.
Mes têtes à claques à moi
Les nobles, tout d'abord, sont tous à baffer sans aucune exception pour leur égoïsme et leur manque d'empathie. D'ailleurs, on constate qu'entre les nobles du roman et les classes privilégiées de notre société actuelle, il n'existe aucune différence. C'en est presque décourageant. Enfin, le Saint-Père qui, lui aussi, ne mériterait qu'une chose : qu'on en finisse avec ces tyrans religieux qui imposent et reprochent aux autres ce dont ils sont les premiers représentants. A gerber.
Au final, un bon roman, même si un peu plus déstabilisant que le premier. Il ne me reste plus qu'à découvrir le troisième et dernier volet mais j'attendrai encore un peu car j'ai peur de la fin qui, semble-t-il, n'a pas séduit tout le monde.
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