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Critique de Chaplum


La découverte du cadavre de Tessa Quayle, assassinée alors qu'elle venait de passer la nuit dans un oasis dans le Nord du Kenya, avec un beau médecin belge d'origine africaine et qu'ils partaient vers le Turkana, produit des remous au Foreign Office. Il faut dire que la belle et jeune avocate était mariée à un des diplomates mais qu'elle menait de grands combats contre la pauvreté et les injustices en Afrique. Ce qui n'était pas toujours du goût des autorités britanniques. Mais alors que la Grande Bretagne veut étouffer l'affaire, Justin, le mari de Tessa veut au contraire faire la lumière sur le meurtre de sa femme qui, il le découvre, se battait contre de grands groupes pharmaceutiques.

J'ai longtemps cru que John le Carré écrivait d'ennuyeux romans d'espionnage jusqu'à ce que je voie quelques bribes du film tiré de ce roman et qui m'ont donné envie de le lire. Si ce n'est pas vraiment un roman d'espionnage, on se retrouve malgré tout plongé en plein coeur d'une intrigue où l'auteur nous montre comment humanitaire, politique, corruption, recherche médicale et quête du plus grand profit sont étroitement liés et ce au détriment des régions pauvres du monde dont la population paie encore et toujours la cupidité de ses dirigeants corrompus et des pays occidentaux. Rien de nouveau sous le soleil, cela ne fait que confirmer ce que je savais déjà de mes lectures et de mes recherches sur un sujet qui m'interpelle.

Dans ce cas-ci, la cible sont les industries pharmaceutiques qui testent des médicaments pas encore au point sur des populations du Tiers-Monde qui ne pourront pas se défendre en cas de problème. Les premiers effets secondaires indésirables se font rapidement sentir entraînant la mort de nombreuses personnes au Kenya mais ils sont occultés par la société qui compte mettre le produit sur le marché. Cependant Tessa et son ami Bluhm, le médecin belge, ne l'entendent pas de cette oreille, au risque de défier les autorités et ces multinationales sans foi ni loi. Ils le paieront de leur vie.

John le Carré signe avec La constance du jardinier un thriller passionnant et haletant qu'il est difficile de lâcher tant le lecteur a envie de découvrir ce qu'il est arrivé aux deux amis. Justin, le mari qui ignore tout de ce que faisait sa femme car sa position diplomatique empêchait Tessa de pouvoir lui confier ses recherches et découvertes. Il avait une confiance aveugle en elle et c'est pourquoi il ne supporte pas qu'elle soit salie par les ragots après sa mort. Les personnages de Justin et de Tessa sont tous les deux forts et passionnés mais chacun à leur manière. le romancier prend le temps de les développer et chaque étape nous permet d'entrevoir de nouvelles facettes de leur caractère.
Ce roman est beaucoup plus qu'un simple thriller et c'est peut-être la seule critique que j'émettrai. C'est que parfois il tire en longueur. Les narrateurs changent tout au long du récit et s'alternent. le lecteur découvre la vie du Haut Commissariat au Kenya et le rôle que les différents diplomates et donc que les politiques ont joué dans cette histoire. Mais parfois, cela regorge de détails un peu inutiles, selon moi.

Un roman passionnant que je conseille, certes pas optimiste sur l'état de notre monde, mais qui me permet de découvrir un auteur de grande qualité !
Lien : http://www.chaplum.com/la-co..
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